Miaka Ouretto, Sg du Fpi à l`opposition : "On ne prend pas le pouvoir à tout prix"

L`accession au pouvoir d`Etat ne doit pas être une obsession, selon le secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi), Miaka Ouretto. Il a partagé cette réflexion, hier, aux II-Plateaux, avec la presse.

L`alternance politique passe par le vote. Tel est l`opinion de Miaka Ouretto et du Fpi dont il est aussi le porte-parole. « Un pouvoir, raisonne-t-il, on ne le prend pas à tout prix à notre époque. Un pouvoir, on le prend en convainquant le citoyen de la qualité des produits qu`on a à lui proposer ». Convaincre et vaincre par les idées novatrices, est selon lui, la meilleure option pour réguler la démocratie et le développement. Mais, cette option ne peut être possible qu`avec une opposition participative et constructive. Or, a-t-il dit, le jeu politique en Côte d`Ivoire ne se fait pas encore selon le principe qu`il a énoncé. M. Miaka veut pour preuve ce qu`il qualifie de les violences, les menaces verbales et autres discours guerriers qui prennent le pas sur le dialogue dans le processus de paix. Le penchant de l`opposition pour le bras de fer n`a pas pour seul but de mettre le pouvoir en difficulté, mais il met en péril l`essor du pays, déplore le Sg. Il explique, par exemple, que la défiance dans les tractations pour le report de la marche du 15 mai de l`opposition menace l`assemblée annuelle de la Banque africaine pour le développement (Bad) prévue du 27 au 28 mai à Abidjan. Pourtant, dit-il avec regret, ces assises sont bénéfiques à plusieurs titres pour la Côte d`Ivoire qui bataille fort pour le retour définitif à Abidjan de l`institution bancaire. « On ne peut pas dire que l`opposition est constructive si, pour elle, accéder au pouvoir veut dire qu`il faut détruire les acquis », a-t-il dénoncé. Il fait observer que le Fpi applique sa politique de la Refondation à partir des fondements qu`il a trouvés en place. Faire sainement la politique appelle, aux dires du Sg, un minimum : l`humilité. C`est, cet état d`esprit qui guide Laurent Gbagbo, a-t-il dit, dans son approche de la résolution de la crise ivoirienne. Lundi dernier, c`est au nom de l`humilité que le président a honoré l`ex-chef d`Etat Henri Konan Bédié, en allant discuter avec lui des questions chaudes de l`heure. L`initiative du président pourrait s`étendre aux partis politiques, dans les jours à venir, a-t-il ajouté. Selon Miaka Ouretto, c`est encore l`humilité qui conduit le chef de l`Etat dans son souci de redynamiser la coopération bilatérale dans la sous-région. Laurent Gbagbo multiplie les visites de travail avec ses homologues, en vue de mieux leur expliquer ses prises de position, si elles étaient mal interprétées.

Bidi Ignace