Face aux grandes pluies annoncées par la météo, le préfet d'Abidjan, Sam Ettiassé, a déclenché l'opération du plan Organisation des secours (Orsec) dont il est le coordonnateur, samedi, à « Garden center », un quartier précaire d'Adjamé.
Le temple de l'église baptiste des œuvres et missions, le garage mécanique et les baraques situés au quartier précaire « Garden center », un site du domaine public à Adjamé, précisément en face du monument aux martyrs, ont disparu sous les coups de pelle de deux bulldozers samedi. Dès 9h 40mn, encadrés par la police du district, le préfet d'Abidjan, Sam Etiassé, coordonnateur du plan Organisation des secours (Orsec) et son équipe ont investi les lieux pour superviser les travaux. Ils sont rejoints plus tard par le maire d'Adjamé, Youssouf Sylla. Bien qu'ayant reçu des mises en demeure depuis le 26 avril et même à la veille du déguerpissement, la population cachait mal sa douleur. C'est le cas du pasteur de l'église baptiste qui, la mine grise, réclamait une prolongation du délai jusqu'au premier coup de machine sur la bâtisse. Koné Mekoko, qui s'est présenté en qualité de porte-parole de la population, était des plus affligés. « Nous avons été prévenus certes. Mais qu'allons nous devenir ? Nous sommes des pères de familles et nos enfants sont encore à l'école », récriminait-il. Il estime à 400 le nombre de familles touchées. Certains, plus réalistes, déménageaient de leur propre chef, quand l'équipe de reportage arrivait sur les lieux. Tel était le cas chez les garagistes qui rangeaient les tôles et déplaçaient les voitures pour faciliter la tâche aux machines prêtées par la mairie d'Adjamé. Des habitants du quartier voisin des 220 logements étaient plutôt heureux. « Vous venez de nous débarrasser d'un nid de malfaiteurs. Des gens sortent de ce quartier précaire pour nous agresser en ville », murmurent deux badauds au préfet. Ce dernier a instruit sur la portée de son action : « ce n'est pas une opération punitive. Nous voulons plutôt éviter de nouveaux morts parce que la météo annonce de grandes pluies. Notre action s'inscrit dans la mise en œuvre du plan Orsec. Les travaux d'assainissement vont bientôt démarrer sur ce site. Ce qui va permettre à l'eau de pluie de ruisseler du collecteur vers la lagune sans écueils. Ainsi, les inondations meurtrières de l'année dernière ne se répéteront plus ». Le préfet d'Abidjan a également précisé que les déguerpis de « Garden center » ne sont pas concernés par le dédommagement que prévoit le plan Orsec : « ils n'ont pas été autorisés à s'installer à cet endroit ».
Nesmon De Laure
Le temple de l'église baptiste des œuvres et missions, le garage mécanique et les baraques situés au quartier précaire « Garden center », un site du domaine public à Adjamé, précisément en face du monument aux martyrs, ont disparu sous les coups de pelle de deux bulldozers samedi. Dès 9h 40mn, encadrés par la police du district, le préfet d'Abidjan, Sam Etiassé, coordonnateur du plan Organisation des secours (Orsec) et son équipe ont investi les lieux pour superviser les travaux. Ils sont rejoints plus tard par le maire d'Adjamé, Youssouf Sylla. Bien qu'ayant reçu des mises en demeure depuis le 26 avril et même à la veille du déguerpissement, la population cachait mal sa douleur. C'est le cas du pasteur de l'église baptiste qui, la mine grise, réclamait une prolongation du délai jusqu'au premier coup de machine sur la bâtisse. Koné Mekoko, qui s'est présenté en qualité de porte-parole de la population, était des plus affligés. « Nous avons été prévenus certes. Mais qu'allons nous devenir ? Nous sommes des pères de familles et nos enfants sont encore à l'école », récriminait-il. Il estime à 400 le nombre de familles touchées. Certains, plus réalistes, déménageaient de leur propre chef, quand l'équipe de reportage arrivait sur les lieux. Tel était le cas chez les garagistes qui rangeaient les tôles et déplaçaient les voitures pour faciliter la tâche aux machines prêtées par la mairie d'Adjamé. Des habitants du quartier voisin des 220 logements étaient plutôt heureux. « Vous venez de nous débarrasser d'un nid de malfaiteurs. Des gens sortent de ce quartier précaire pour nous agresser en ville », murmurent deux badauds au préfet. Ce dernier a instruit sur la portée de son action : « ce n'est pas une opération punitive. Nous voulons plutôt éviter de nouveaux morts parce que la météo annonce de grandes pluies. Notre action s'inscrit dans la mise en œuvre du plan Orsec. Les travaux d'assainissement vont bientôt démarrer sur ce site. Ce qui va permettre à l'eau de pluie de ruisseler du collecteur vers la lagune sans écueils. Ainsi, les inondations meurtrières de l'année dernière ne se répéteront plus ». Le préfet d'Abidjan a également précisé que les déguerpis de « Garden center » ne sont pas concernés par le dédommagement que prévoit le plan Orsec : « ils n'ont pas été autorisés à s'installer à cet endroit ».
Nesmon De Laure
