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Société Publié le mardi 18 mai 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Interview /L’honorable Charles Bauza Interview (Président du CIHDT) : « L’indemnisation sanitaire des victimes est notre priorité»

Le président du Collectif des intoxiqué, hospitalisés, des déchets toxiques, se dit vraiment triste de l’attitude négligente des pouvoirs publics vis-à-vis des victimes des déchets toxiques. Pour lui, l’Etat devrait mettre davantage l’accent sur l’indemnisation sanitaire des malades.

Monsieur le Président, pourquoi vous faites-vous appeler « honorable » et pourquoi votre organisation est-elle si silencieuse ?

Ce titre honorifique m’a été donné aux premières heures du scandale parce que je me suis beaucoup dévoué pour la cause des victimes internés au Chu de Cocody mais surtout pour le combat que je mène pour que justice soit faite. Le Cihdt comprend et les victimes principalement hospitalisées et les autres catégories de victimes, d’où sa dénomination, Collectif des intoxiqué, hospitalisés, des déchets toxiques.

Vous réclamez de l’Etat, le versement d’une indemnisation de 298 millions Fcfa par victime hospitalisée. Pourquoi ?

Je vous explique. Dans la forme l’Etat a défini les victimes en trois catégorie : les morts, les hospitalisés et en dernier, les ambulatoires. Ce qui n’est pas juste, puisque dans le fond ne prend pas en compte une catégorie de personnes qui sont aussi victimes. Ce sont celles qui assistaient les malades durant leur hospitalisation Ces personnes là, n’ont pu se faire hospitaliser du fait de ce que j’ai évoqué plus haut Cependant, elles ont aussi subi des examens de radiographie pulmonaire, d’immuno-homatologie, de rhinite chimique à la suite desquels, des ordonnances médicales leur ont été délivrées. Quel est leur statut, leur catégorie vu que l’Etat ne les prend pas en compte ? Qui va les indemniser ? Au total, nous estimons que l’Etat doit réparer le préjudice causé en payant cette somme-là à chaque victime. Parce que les 2 millions qu’il a alloués aux hospitalisés est ridicule. Quelqu’un qui va vivre avec les
séquelles des déchets toxiques pour le restant de ses jours et sachant bien qu’il n’existe aucun remède de guérison, que va-t-il faire avec cette somme dérisoire ?

Quels sont vos projets immédiats ?

Nous allons poursuivre intensément sur le terrain, nos actions pour la prise en charge médicale des victimes. C’est cela le plus important pour nous. J’ai de la peine au cœur quand je vois les gens courir après l’argent. Les maladies que ces déchets ont causées en nous, sont indescriptibles. Moi qui vous parle, j’en souffre ainsi que ma famille immédiate. Les spécialistes soutiennent que les conséquences des déchets peuvent nous rester pendant 25 ans. C’est grave. Ensuite, une délégation de la Convention se rendra en Europe pour y poursuivre les démarches, tout pour le bien-être sanitaire des victimes.

Qu’attendez-vous concrètement des autorités ivoiriennes ?

Nous attendons surtout de l’Etat qu’il assume et prenne ses responsabilités vis-à-vis des victimes à travers un soutien à la prise en charge sanitaire. La Cihdt attend toujours que les autorités nous délivre notre agrément pour nous permettre de fonctionner, de solliciter des médicaments et des dons auprès des organisations caritatives en Occident pour les victimes qu’il mette fin au désordre qui règne entre les associations. Nous réclamons la mise en place d’un observatoire de veille sanitaire et la construction d’un centre hospitalier moderne capable de faire face à ce genre de situation de catastrophe. Je rassure les victimes et leur demande de garder espoir et de croire en ce combat que mène la Cihdt depuis 2006.

Interview réalisée par Thouethey G.
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