Le Sénégal vient de se doter d’un texte de loi portant application d’un quota de 30% de femmes dans les instances nationales de prise de décision. Suite à cet acte historique qui participe d’une meilleure représentativité des femmes dans les sphères décisionnelles au Sénégal, Dr Marie-Paule Kodjo, présidente de la Cofemci-Repc a, dans la présente déclaration, sollicité des députés ivoiriens l’adoption de l’avant projet de loi sur le quota.
« Le 14 mai 2010 à l’instar de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo et celle du Burkina Faso, les députés sénégalais ont adopté un projet de loi visant à instituer la parité absolue homme / femme, dans toutes les Institutions, totalement ou partiellement électives (Senat, Conseils régionaux, municipaux). Cette victoire, que les femmes de Côte d’Ivoire saluent, est due à la volonté politique du chef de l’Etat sénégalais, mais aussi et surtout, à la ténacité, la combativité des femmes sénégalaises, fondée sur une stratégie unitaire de plaidoyer. Véritable avancée, tant pour le Sénégal que pour les organisations de femmes sénégalaises, toutes obédiences et toutes tendances politiques confondues, ce projet de loi permettra, outre l’harmonisation des règles du jeu démocratique, l’instauration d’une compétition saine et objective, mais également, une justice sociale et la reconnaissance de l’implication de tous pour relever les défis d’un développement durable pour le pays. Ces défis, nombreux en ce troisième millénaire, exigent l’égale participation et une représentation équilibrée de toutes les forces vives des nations à la gestion de la cité. En Côte d’Ivoire où les femmes représentent 50,8 % de la population enrôlée, très faiblement représentée dans les sphères de décision, le Président de la République s’est engagé, dans sa déclaration solennelle de l’égalité des chances, de l’équité et de Genre en février 2007 à « mettre tout en œuvre pour amener les Institutions publiques et privées à appliquer le quota d’au moins 30 % de la participation des femmes ivoiriennes dans la gestion des affaires publiques et politiques lors des échéances électorales de 2007 et ce, en vue de la parité telle que stipulée dans la Constitution ivoirienne ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Elaboré par les ivoiriennes en décembre 2008, un « avant projet de loi portant application d’un quota relatif à la participation des femmes ivoiriennes dans la gestion des affaires publiques et privées » n’a jamais été examiné par les décideurs. En outre, toutes les tentatives des femmes de la Cofemci-Repc de rencontrer le Président de la République SEM Laurent Gbagbo sont restées vaines. La Côte d’Ivoire, cette grande nation et l’un des piliers économiques de la sous-région Afrique de l’Ouest, restera-t-elle en marge de la marche de l’histoire, en se fermant à la modernité qui exige la prise d’actions positives comme moyen de corriger les inégalités de sexe, si criantes, en politique ? Nous ne le pensons et ne le souhaitons pas pour notre pays. L’Assemblée nationale ivoirienne doit examiner et adopter l’avant projet de loi. Pour ce faire, nous lançons un appel pressant à nos députés et au président Laurent Gbagbo, afin de franchir le pas qui permettrait de rendre exécutoire la déclaration solennelle.
Pour la COFEMCI-REPC
La coordinatrice nationale
Dr Marie Paul Kodjo
« Le 14 mai 2010 à l’instar de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo et celle du Burkina Faso, les députés sénégalais ont adopté un projet de loi visant à instituer la parité absolue homme / femme, dans toutes les Institutions, totalement ou partiellement électives (Senat, Conseils régionaux, municipaux). Cette victoire, que les femmes de Côte d’Ivoire saluent, est due à la volonté politique du chef de l’Etat sénégalais, mais aussi et surtout, à la ténacité, la combativité des femmes sénégalaises, fondée sur une stratégie unitaire de plaidoyer. Véritable avancée, tant pour le Sénégal que pour les organisations de femmes sénégalaises, toutes obédiences et toutes tendances politiques confondues, ce projet de loi permettra, outre l’harmonisation des règles du jeu démocratique, l’instauration d’une compétition saine et objective, mais également, une justice sociale et la reconnaissance de l’implication de tous pour relever les défis d’un développement durable pour le pays. Ces défis, nombreux en ce troisième millénaire, exigent l’égale participation et une représentation équilibrée de toutes les forces vives des nations à la gestion de la cité. En Côte d’Ivoire où les femmes représentent 50,8 % de la population enrôlée, très faiblement représentée dans les sphères de décision, le Président de la République s’est engagé, dans sa déclaration solennelle de l’égalité des chances, de l’équité et de Genre en février 2007 à « mettre tout en œuvre pour amener les Institutions publiques et privées à appliquer le quota d’au moins 30 % de la participation des femmes ivoiriennes dans la gestion des affaires publiques et politiques lors des échéances électorales de 2007 et ce, en vue de la parité telle que stipulée dans la Constitution ivoirienne ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Elaboré par les ivoiriennes en décembre 2008, un « avant projet de loi portant application d’un quota relatif à la participation des femmes ivoiriennes dans la gestion des affaires publiques et privées » n’a jamais été examiné par les décideurs. En outre, toutes les tentatives des femmes de la Cofemci-Repc de rencontrer le Président de la République SEM Laurent Gbagbo sont restées vaines. La Côte d’Ivoire, cette grande nation et l’un des piliers économiques de la sous-région Afrique de l’Ouest, restera-t-elle en marge de la marche de l’histoire, en se fermant à la modernité qui exige la prise d’actions positives comme moyen de corriger les inégalités de sexe, si criantes, en politique ? Nous ne le pensons et ne le souhaitons pas pour notre pays. L’Assemblée nationale ivoirienne doit examiner et adopter l’avant projet de loi. Pour ce faire, nous lançons un appel pressant à nos députés et au président Laurent Gbagbo, afin de franchir le pas qui permettrait de rendre exécutoire la déclaration solennelle.
Pour la COFEMCI-REPC
La coordinatrice nationale
Dr Marie Paul Kodjo