Kieffer: la justice ivoirienne veut entendre 2 hauts fonctionnaires français

ABIDJAN- La justice ivoirienne veut auditionner deux hauts fonctionnaires français dont la présence en Côte d'Ivoire a "coïncidé" avec la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en 2004 dans le pays, a-t-on appris jeudi de source judiciaire à Abidjan. "Le juge d'instruction a estimé nécessaire d'entendre Mme Nathalie Delapalme et Bruno Joubert", qui étaient à l'époque respectivement conseillère et directeur pour l'Afrique au ministère français des Affaires étrangères, a
déclaré à l'AFP le procureur d'Abidjan, Raymond Tchimou.

Les juges ivoiriens veulent "éclaircir la coïncidence" de la présence à Abidjan de ces deux personnes avec la disparition du journaliste, a-t-il expliqué. Selon le procureur, "la procédure par voie d'une commission rogatoire internationale a été enclenchée cette semaine" "Le dossier a été transmis au ministre ivoirien de la Justice", en vue d'une transmission de la demande au ministère français des Affaires étrangères, a-t-il dit.

M. Tchimou avait émis en septembre 2009 des doutes sur la disparition de Kieffer, le disant "en vie" après une "exfiltration" du pays. Dans le cadre d'investigations sur une "piste française" dans cette affaire, la justice ivoirienne avait inculpé en juillet deux ressortissants français. "La piste française est très crédible. (...) C'est pourquoi les juges d'instruction veulent entendre" Mme Delapalme et M. Joubert, a assuré le procureur. Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo.

Son corps n'a jamais été retrouvé. L'enquête menée en France s'est orientée vers des cercles proches du pouvoir de M. Gbagbo. Ce dernier a dénoncé une "politisation" de l'enquête.