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Politique Publié le vendredi 4 juin 2010 | Nuit & Jour

Dialogue inter-ivoorien, probable défection du facilitateur, pré-campagne, SOFRES…- Laurent Gbagbo : Gagnant au sondage, gagnant au suffrage ?

© Nuit & Jour Par DR
Sortie de crise: le président Laurent Gbagbo promet pour bientôt "la fin du film western"
Photo d`archives. Laurent Gbagbo
Le Président Laurent Gbagbo est donné vainqueur dans les 3 sondages de la très fiable institut SOFRES à la prochaine élection présidentielle. Il a ainsi pris une nette longueur d’avance sur ces deux rivaux, Konan Bédié du PDCI et Alassane Ouattara le mentor des républicains ivoiriens. Mais prudence, les résultats du sondage ne reflètent pas toujours la réalité du suffrage. Toutefois plusieurs faits objectifs montrent que les résultats du sondage SOFRES refléteront la vérité des urnes lors de la présidentielle à venir. Toujours est-il que ce sondage est révélateur de la résistance et la l’image que les ivoiriens se font des 3 grands.

Aujourd’hui selon les sondages SOFRES Laurent Gbagbo est le meilleur, le seul à rassembler les ivoiriens et partant delà, redonner espoir, le seul à pouvoir battre Konan Bédié et Alassane Ouattara réunis, le seul à battre l’hypothétique candidat du RHDP…Laurent Gbagbo va se succéder à lui-même ou pas ! Les commentateurs le prédissent ‘’le meilleur du marigot ivoirien’’ la presse et les sondages s’emballent ‘’Gbagbo va gagner contre Bédié’’, ‘’Gbagbo doit gagner contre Ouattara’’, ‘’Gbagbo peut gagner le candidat unique du RHDP’’. Quelle analyse peut on faire des résultats de ce sondage SOFRES qui a suscité autant de commentaire ? Quelques mois avant l’échéance, une personnalité se détache dans les sondages, la presse s’empare du nouveau messie, ne parle que de lui ne voit que par lui et impose une candidature légitime et inéluctable à l’électorat. Là, c’est le scénario classique des ‘’techniciens’’ du sondage. Mais dans le cas de la présidentielle ivoirienne, les choses se sont présentées différemment. La réalité du sondage présage de ce qui adviendra de l’élection présidentielle à venir même s’il une différence entre sondage et suffrage. Et les derniers déroulements de l’actualité politique nationale vont dans le sens donné par les sondages de l’institut SOFRES. Le grand retour de Laurent Gbagbo depuis la signature de l’Apo et plus encore à la faveur du dialogue inter-ivoirien au mois de mai dernier, fait du candidat de la majorité présidentielle, plus que jamais ‘’l’homme de la situation’’. Et ce n’est pas l’hypothétique candidature unique des Houphouëtistes qui changera radicalement la donne. Selon le sondage, il paraît que la prochaine présidentielle se jouera en deux tous, (il reste à vérifier) car ces sondages y ont préparés l’esprit des Ivoiriens et beaucoup d’observateurs pensent que les Ivoiriens se plieront a ce ‘’diktat’’. Attendons de voir. Médiatiquement et objectivement, nous avons trois candidats à la prochaine élection présidentielle.

Pourquoi la guerre des trois aura lieu

Une candidature unique du RHDP parait improbable. Ouattara refusera de se fondre à Bédié, Bédié refusera de se fondre à Ouattara. Chacun pêchera pour a chapelle et la bataille s’annonce, libre et ouverte. Bédié, Ouattara, Gbagbo lanceront toutes les armes dans la course pour le contrôle de l’exécutif ivoirien. Et le temps est venu pour juger sur pièces chacune des 3 personnalités, pour évaluer leur aptitudes à la bataille la plus rude et la plus longue en politique ivoirienne : la présidentielle. Bédié, ex-président de la République, connaît les arcanes de la gestion de l’Etat et à l’avantage de demeurer le président du PDCI, mais…il parait de plus en plus de connecté des réalités actuelles et pendant sa toute puissante présidence (1993-1999), il s’est rendu coupable de malversation et de maladresse. Aujourd’hui, il inaugure presque les chrysanthèmes au sein du parti crée par Houphouët-Boigny et n’a plus la réalité du pouvoir, les différentes défections au sein du vieux parti le prouvent. Pis pour l’ivoirien lambda, c’est le père du concept identitaire, l’ivoirité. Ah ce monstre qui a fait tant de mal en Eburnie…comme si cela ne suffisait pas, son âge (il a 76 ans) représente plus un handicap qu’un atout bref le prince des Nambê apparaît aujourd’hui comme un has been mais N’Zuéba n’a peut être pas dit son dernier mot. Tout près de lui, Alassane Ouattara, son colistier de fait au sein du RHDP. Pour beaucoup d’ivoiriens encore, le problème ivoirien c’est lui. Et à la réalité, il est passablement vomi par les Ivoiriens. Pourtant ce banquier, membre de l’establishment a tout le long de sa chaotique carrière politique incarnée une opposition radicale. Et ce n’est cette construction chiasmique employé par l’ivoirien moyen qui démontrera le contraire : « La rébellion et Ado, blanc bonnet, bonnet blanc ». Il est en inadéquation malgré les apparences, avec les ivoiriens par sa manière d’être, ses propositions etc…bref tout ce qui l’éloigne d’un dialogue franc et sincère avec l’Ivoirien d’aujourd’hui. Car la Côte d’Ivoire a changé et la société ivoirienne aujourd’hui est différente de celle des débuts des années 90 où le banquier qu’il est pouvait cultiver volontier le mystère. Année après année, le mythe Ouattara est brisé et tout porte a croire que les ‘’années glorieuses’’, sont dernière lui. Réalité oblige. Un coup d’Etat, une rébellion…vraiment les temps ont changé et Ouattara joue un peu sur son passé mais en vain. Son parti ? Le RDR s’est soumis depuis sa création à deux tests électorales : L’élection municipale de 2001 et l’élection des conseils généraux. Test concluant ? Plutôt verre a moitié vide et le RDR est vu comme un ‘’mouvement urbain’’ par les observateurs sérieux. Chants du cygne, une élection présidentielle se gagne avec l’apport des voix des ruraux surtout lorsqu’on a en face un ‘’animal politique’’ de la trempe de Laurent Gbagbo. Il a su renverser les situations les plus difficiles à son avantage. Laurent Gbagbo, politique jusqu’à la caricature s’apprête a mener la ‘’bataille de sa vie’’. Véritable deux ex-machina du marigot politique ivoirien, le Woody affronte désormais la période pré-campagne à la hussarde. « Je n’irai pas aux élections comme un mouton » avait-il prévenu. Excellent manœuvrier, Gbagbo est désormais le candidat d’une grande coalition comprenant les transfuges du PDCI, de la société civile, des intellectuels, du peuple et bien sur du Front Populaire ivoirien (FPI) son fétiche. Il a repris de plus belle la main à la faveur du dialogue inter-ivoirien du mois de mai dernier et s’est vu délivré les satisfectits des observateurs autrefois hostile à lui : « Il a signé son grand retour et avec maestria. Alors qu’on le voyait en difficultés avec la menace de la marche des jeunes du RHDP et une difficile cohésion sociale, Laurent Gbagbo a mit son opposition à ses pieds. Désormais, il est l’unique interlocuteur du problème ivoirien », a reconnu un observateur, véritable monstre sacré des relations France-africain, Stéphane Smith. Ah le ‘’phénomène’’, lui qui n’a de cesse de marteler que pour ‘’faire de la politique, il faut être cultivé’’ affirme avoir fait 80% des efforts pour sortir de la crise militaro-politique en cette période de pré-campagne. Signe des temps peut être, la Côte d’Ivoire redevient de plus en plus fréquentable et les ivoiriens en majorité semblent approuver le courage de Laurent Gbagbo. Cela est un fait important pour la présidentielle à venir et un atout pour lui. Une touche que ses adversaires n’ont pas et que les ivoiriens apprécient : son courage politique. C’est pourquoi, il est gagnant dans les sondages et il le sera dans les suffrages.

Williams Arthur Prescot.

Photo : Gbagbo, Bédié, Ouattara

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