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Politique Publié le jeudi 10 juin 2010 | L’expression

Offensive de Gbagbo dans le Zanzan - Les dessous d’un amour forcé

© L’expression Par Emma
1er mai - Les travailleurs présentent leurs doléances au président Laurent Gbagbo
Samedi 1er mai 2010. Abidjan, Palais présidentiel du Plateau. Le président Gbagbo assiste au défilé des travailleurs et à la présentation de leurs doléances
Le président Laurent Gbagbo s’apprête à aller lancer sa campagne dans le Zanzan. Dans cette région où le Fpi occupe seulement 4 postes électifs sur 22, Laurent Gbagbo a placé ses hommes et défini ses stratégies pour faire basculer le pré carré du Pdci. Réussira-t-il le coup politique de la décennie ?
La vaste région du Zanzan, après le coup d’Etat de 1999 reste celle d’où peuvent venir toutes les surprises. Le Pdci et le Fpi se livrent un combat sans merci pour le contrôle de cette région. En termes de population électorale, le Zanzan n’est pas le premier en Côte d’Ivoire, mais le candidat de La majorité présidentielle a décidé de jeter son dévolu sur elle pour consolider les territoires qui lui sont supposés déjà favorables. À la vérité, cette Opa sur le pays Abron (brong), koulango, agni bona, bini, malinké et lobi a pour seul but de faire bouger les lignes de la géopolitique. Rassuré d’une assise relative dans le pays BAD (Bété-Attié-Dida), Gbagbo se dit que la région du Zanzan est la plus facile à conquérir, contrairement au Nord qui est le bastion supposé du Rdr, au Centre, le sanctuaire du Pdci et à l’Ouest montagneux où l’Udpci peut lui réserver des surprises désagréables. Alors comme un conquistador, il a sorti l’artillerie lourde pour aller à la conquête des populations de cette partie du pays. En termes de visites, la région de l’Est reste celle qui aura le plus reçu le Woody de Mama depuis son accession à la magistrature suprême. Même pour inaugurer une petite unité industrielle comme ce fut le cas à Sepingo, le 14 mars 2008, Gbagbo se déplace dans le Zanzan. Comme pour réparer un tort, à chacune de ses visites, il distribue à la pelle des sous-préfectures, des communes et des départements.

Sous-préfectures et communes : l’arme de séduction
Depuis son arrivée au palais, le nombre de communes dans le Zanzan est passé de 11 à 68 ; les sous-préfectures de 17 à 29 et les départements de 3 à 7. Que ce soit à Koun-Fao, Tanda, Bondoukou tout comme à Bouna, Doropo et Nassian, Gbagbo a choisi ses hommes pour faire tomber le pré carré du Pdci. Augustin Kouadio Komoé est son ministre indéboulonnable, Kouamé Sécré Richard, le vice-président de l’Assemblée nationale et président du conseil général de Bondoukou est l’homme orchestre de sa stratégie. N’Guettia Yao Kouman, membre du comité des experts, notoirement connu pour sa générosité est chargé d’aller au contact de la base. C’est le ‘‘Papa bonheur du Fpi’’ dans la région. Le député Kouakou Krah, le plus jeune parlementaire de la dernière législature, mène dans la discrétion un travail de fourmi pour faire tomber l’arrière Zanzan dans le juron du Fpi. A Tanda, Fiéni Clément, un jeune cadre financier, est chargé de déboulonner le ministre Adjoumani qui est aujourd’hui l’homme qui trouble le sommeil du parti au pouvoir dans la région. Pour ajouter une corde à son arc et pour pouvoir surtout ramener le pays lobi qui est en train de se rapprocher du Rdr, Gbagbo vient de bombarder Palé Dimaté, le pion du Pdci dans ce département comme haute autorité pour le développement du Zanzan. Et comme la bouche qui mâche est toujours reconnaissante à la main qui la pourvoie, il reste évident que le ‘‘mastodonte’’ de Bouna va s’atteler à faire le boulot de Gbagbo comme Siki Blon Blaise, le ‘‘Bulldozer’’ tente de le faire à l’Ouest. A côté de Palé Dimaté, il y a le maire Fpi de Doropo Charles Kambiré, le conseiller économique et social, Kambou Difilé et le président des agoras et parlements Idriss Ouattara. Pour dire à cette région qu’elle mérite sa confiance, le président-candidat a pioché un de ses fils, le commandant Dua pour être son aide de camp en remplacement de son frère bété Logbo Rahaël. Comme si cela ne suffisait pas, le chef de l’Etat 100% président et 100% candidat a décidé de commencer sa campagne par cette région. Ceci pour consolider et renforcer la maigre moisson obtenue par son parti à l’issue des dernières élections. Le Rdr qui a hérité d’un seul poste électif à la mairie de Doropo est en embuscade. A en croire Ouattara Aboubacar, Ddc du candidat Alassane Dramane Ouattara à Sandégué, cette offensive généralisée du Fpi est un coup d’épée dans l’eau. « Le Fpi prend ses rêves pour la réalité dans le Zanzan. Aux élections régionales à Sandégué, Sécré Richard a été battu à plate couture. Il a été laminé par le Rdr qui a recueilli 66,5% des voix. Après le passage du Dr Alassane Dramane Ouattara dans la région, nous avons été contactés par plusieurs barons locaux du Fpi qui sont prêts à rejoindre le Fpi. Si les frontistes sont vraiment majoritaires chez nous, pourquoi n’ont-ils pas gagné les députations ? Nous travaillons dans l’ombre. Ils seront surpris aux prochaines élections parce que nous allons leur démontrer qu’ils ne sont rien dans le Zanzan », a prévenu le Ddc d’ADO à Sandégué. Au regard de la carte géopolitique de cette région, on peut dire qu’entre le Zanzan et le Fpi, c’est un amour forcé. Sur les 22 postes électifs que compte cette partie du pays, le Pdci s’est taillé la part du lion en remportant 15 circonscriptions électorales contre 4 pour le Fpi et un seul poste respectivement pour le Rdr, le Mfa et le Pit. Dans une telle configuration, Gbagbo parviendra-t-il à déraciner le Pdci dans le Zanzan ? Les prochaines consultations électorales nous situeront.
Kra Bernard
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