Le Front Populaire Ivoirien a célébré, en avril dernier, la fête dite de la liberté. En grandes pompes et surtout avec les moyens et biens de l’Etat, les refondateurs ont donné dans la bombance, l’aisance et la jouissance. Pour avoir trop duré et même perduré dans l’opposition, ils s’en sont donné à cœur joie. Il fallait fêter la liberté, même en aliénant le peuple ivoirien. Dans une sorte d’unanimisme, voire de conditionnement des esprits, ils nous ont même dit que c’est grâce à eux que nous parlons à présent, sans crainte de qui que ce soit. Sur des grands chevaux, ils nous ont asséné que ce sont eux, les frontistes, sous la houlette de leur grand chef qui « se lève avant le jour et se couche après la nuit », qui nous ont enlevé le bâillon qui nous empêchait de parler librement. Ils étaient donc légitimés à prendre notre argent pour chanter et danser. Nous qui croyions être libres depuis « les soleils des Indépendances », avons été surpris de nous entendre dire que c’est seulement en 1990 que la liberté a fait son entrée sur le territoire ivoirien. Bien malheureux qui a cru à ces fadaises et énormités. Il y a quelques jours, Mamadou Koulibaly, le président de l’Assemblée Nationale et numéro 3 du FPI, au nom de cette liberté retrouvée, a entrepris de dénoncer les tares et avatars de sa formation politique. Il a été mal inspiré tant les proclamations n’étaient que de la poudre aux yeux. « Les gardiens du temple » de la refondation, sortes de cerbères qui veillent sur les intérêts égoïstes du clan, sont entrés en transe et ont vilipendé l’illustre personnalité. De tous les noms, il a été traité. Convaincus de ne pouvoir tenir la palabre devant Koulibaly, Affi N’guessan et Désiré Tagro ont convoqué hier, un secrétariat exécutif extraordinaire, c’est le cas de le dire, pour que « le FPI lave son linge sale ». La preuve est là que Mamadou Koulibaly n’est pas le seul à penser que le pouvoir a échoué. Par ailleurs, comment peut-on laver en famille, un linge tombé dans le domaine public et pratiquement entre les mains des « fanicos » du Banco ? A la limite, c’est donc un parti dénudé qui se donne à voir à nos compatriotes. L’alternance n’est plus loin !
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga