« Nous sommes la seule association de victimes légalement constituée en Côte d’Ivoire »
Le président de l’Union des Victimes des Déchets Toxiques d’Abidjan et Banlieues, Ouattara Aboubakare Mavin, depuis lundi participe au palais des Nations Unies de Genève (Suisse) au panel sur les conséquences du déversement des déchets toxiques sur la jouissance des droits de l’homme. Organisé par le Conseil des Droits de l’Homme de L’Onu. Avant de s’envoler, il a dans cet entretien fait le tour de la situation des victimes ivoiriennes.
Où en êtes-vous avec l’indemnisation des victimes des déchets toxiques ?
Le processus suit son cours. On se rappelle qu’il y a une plainte qui a été déposées le 08 novembre 2006 par le chef de village d’Akouedo. Action qui a permis de prendre en compte 30 000 victimes ivoiriennes qui doivent percevoir 750 000 FCFA. Cette procédure n’est pas la mienne mais une action à travers laquelle chaque victime a donné mandat au cabinet anglais de les représenter. En ce qui me concerne depuis décembre 2009, j’ai saisi le cabinet Fadiga and Co et nous avons pu déposer une plainte à la Haute Cour de justice de Londres. Cette plainte a été jugée recevable et les avocats sont en train de travailler là dessus.
Au niveau de l’indemnisation, y a-t-il des victimes qui ont déjà perçu les 750 000 FCFA ?
Pour ce qui concerne les 750 mille FCFA, j’ai lu dans la presse que certaines victimes ont été indemnisées. Mais je n’ai eu ni de contact avec M. Gohorou ni avec le cabinet anglais sur la question.
Il y a une autre procédure d’indemnisation qui a été ouverte au Pays bas. Comment cela se passe ?
Effectivement, il y a une procédure qui a été ouverte au Pays Bas. Mais comme je l’ai dit dans un journal récemment la procédure d’Amsterdam ne concerne pas les victimes ivoiriennes. Elle est seulement contre l’escale du Probo Koala à Amsterdam. Tout le monde est en train de le constater aujourd’hui. Cependant malgré cela on a vu des gens à Abidjan au Chu de Cocody et Akouedo qui sont allés soutirer de l’argent aux Ivoiriens au nom de cette procédure. C’est dommage.
Concernant la dépollution des sites de déversement des déchets toxiques, des voix s’élèvent pour dire que certains sites ne l’ont pas encore été. Quelle est la réalité sur le terrain ?
Effectivement des sites n’ont pas été dépollués. A Djibi village, le 31 décembre 2009, le directeur général du Ciapol l’a dit lui-même. Qu’il y a des zones non dépolluées. Nous constatons également qu’il y a un site qui n’a pas encore été dépollué à Djibi village. Sur l’autre site, les déchets ont été enlevés dans une mare et empaquetés dans un autre site artificiel. En dehors de ces sites lorsqu’il pleut on constate la ressurgescence des odeurs de déchets dans de nombreux endroits. Nous disons qu’il y a quelque chose à faire. Le Mouvement ivoirien des droits humains et Uvdtab ont fait un rapport conjoint qui sera remis au Haut commissariat des droits humains. Pour que le rapporteur spécial de cette instance chargée des déchets toxiques puisse relancer le dossier au niveau de la Côte d’Ivoire.
Depuis le déversement des déchets à aujourd’hui, selon vous le dossier a –t-il évolué ou non ?
Pour ma part, je lutte pour une dépollution totale et effective des sites. La prise en charge de toutes les victimes, la construction d’un centre de santé adapté pour répondre aux effets futurs des déchets toxiques. Sans oublier une indemnisation à la hauteur du tort causé aux populations. Il faut qu’également on fasse une étude à court terme sur l’impact des déchets toxiques sur les individus et sur l’environnement.
Concernant l’indemnisation des victimes, certaines personnes parlent de détournement de fonds par les responsables de structures des victimes voire de l’Etat. Quel est votre commentaire sur ces accusations ?
Je pense que les gens font allusion certainement aux 750 mille FCFA. N’ayant pas de preuve, je ne peux affirmer ni infirmer cette accusation. Je ne fais que les lire dans la presse comme tout le monde. J’attends d’avoir les preuves avant de me prononcer.
Quel est l’avantage pour une victime des déchets toxique d’appartenir à votre structure plutôt qu’à une autre ?
Le premier avantage de s’affilier à l’Uvdtab, c’est que nous sommes inscrits au journal officiel de Côte d’Ivoire. C’est la seule association de victimes des déchets toxiques légalement constituée en Côte d’Ivoire. Le second avantage est que notre plainte a été jugée recevable auprès de la Haute Cour de justice de Londres. Ce qui veut dire qu’il y aura un procès. Ensuite au niveau de toutes les réunions à l’Onu , c’est moi qui vais au nom des victimes ivoiriennes. Par cette voie, les victimes à l’avenir auront beaucoup à gagner. Nous évoluons à petits pas vers la satisfaction de nos doléances que est la dépollution totale des sites et l’indemnisation des victimes.
Combien de victimes ont-elles été enregistrées en Côte d’Ivoire ?
Selon le rapport que j’ai fait à l’Onu nous sommes 35 000 victimes recensées par l’Uvdtab sur un total de 80 000 inscrites. Depuis le dernier rapport de novembre 2009 quatre victimes sont décidées.
Vous participez à partir de demain (Ndlr mardi 09 juin) à une conférence internationale à Génève sur la question des déchets toxiques. Quels sont les grands axes de cette rencontre ?
C’est la 14ème session du Haut commissariat des droits de l’homme qui organise un panel sur les conséquences des déchets toxiques. C’est la plus grande opportunité de parler des déchets toxiques en Côte d’Ivoire. Ses conséquences sur l’homme et sur l’environnement. On ne pouvait pas rater ce rendez-vous. Nous avons été invités pour apporter notre contribution. Après ce panel, nous irons en France pour participer au 4ème forum mondial des droits de l’homme.
Vous avez tendance à indexer la communauté internationale dans la gestion des déchets toxiques, quels sont vos rapports avec les autorités ivoiriennes à ce sujet ?
Nous continuons de travailler en parfaite harmonie avec nos autorités sur la question. Elles nous suivent et nous prodiguent des conseils. Nous avons même soumis des projets au ministère de l’Environnement. Afin de mener une large campagne de sensibilisation des populations sur la question des déchets toxiques. Nous invitons nos adhérents à rester sereins quant à l’aboutissement de la procédure en cours. Nous aurons gain de cause.
Propos recueillis par Abou Traoré
Le président de l’Union des Victimes des Déchets Toxiques d’Abidjan et Banlieues, Ouattara Aboubakare Mavin, depuis lundi participe au palais des Nations Unies de Genève (Suisse) au panel sur les conséquences du déversement des déchets toxiques sur la jouissance des droits de l’homme. Organisé par le Conseil des Droits de l’Homme de L’Onu. Avant de s’envoler, il a dans cet entretien fait le tour de la situation des victimes ivoiriennes.
Où en êtes-vous avec l’indemnisation des victimes des déchets toxiques ?
Le processus suit son cours. On se rappelle qu’il y a une plainte qui a été déposées le 08 novembre 2006 par le chef de village d’Akouedo. Action qui a permis de prendre en compte 30 000 victimes ivoiriennes qui doivent percevoir 750 000 FCFA. Cette procédure n’est pas la mienne mais une action à travers laquelle chaque victime a donné mandat au cabinet anglais de les représenter. En ce qui me concerne depuis décembre 2009, j’ai saisi le cabinet Fadiga and Co et nous avons pu déposer une plainte à la Haute Cour de justice de Londres. Cette plainte a été jugée recevable et les avocats sont en train de travailler là dessus.
Au niveau de l’indemnisation, y a-t-il des victimes qui ont déjà perçu les 750 000 FCFA ?
Pour ce qui concerne les 750 mille FCFA, j’ai lu dans la presse que certaines victimes ont été indemnisées. Mais je n’ai eu ni de contact avec M. Gohorou ni avec le cabinet anglais sur la question.
Il y a une autre procédure d’indemnisation qui a été ouverte au Pays bas. Comment cela se passe ?
Effectivement, il y a une procédure qui a été ouverte au Pays Bas. Mais comme je l’ai dit dans un journal récemment la procédure d’Amsterdam ne concerne pas les victimes ivoiriennes. Elle est seulement contre l’escale du Probo Koala à Amsterdam. Tout le monde est en train de le constater aujourd’hui. Cependant malgré cela on a vu des gens à Abidjan au Chu de Cocody et Akouedo qui sont allés soutirer de l’argent aux Ivoiriens au nom de cette procédure. C’est dommage.
Concernant la dépollution des sites de déversement des déchets toxiques, des voix s’élèvent pour dire que certains sites ne l’ont pas encore été. Quelle est la réalité sur le terrain ?
Effectivement des sites n’ont pas été dépollués. A Djibi village, le 31 décembre 2009, le directeur général du Ciapol l’a dit lui-même. Qu’il y a des zones non dépolluées. Nous constatons également qu’il y a un site qui n’a pas encore été dépollué à Djibi village. Sur l’autre site, les déchets ont été enlevés dans une mare et empaquetés dans un autre site artificiel. En dehors de ces sites lorsqu’il pleut on constate la ressurgescence des odeurs de déchets dans de nombreux endroits. Nous disons qu’il y a quelque chose à faire. Le Mouvement ivoirien des droits humains et Uvdtab ont fait un rapport conjoint qui sera remis au Haut commissariat des droits humains. Pour que le rapporteur spécial de cette instance chargée des déchets toxiques puisse relancer le dossier au niveau de la Côte d’Ivoire.
Depuis le déversement des déchets à aujourd’hui, selon vous le dossier a –t-il évolué ou non ?
Pour ma part, je lutte pour une dépollution totale et effective des sites. La prise en charge de toutes les victimes, la construction d’un centre de santé adapté pour répondre aux effets futurs des déchets toxiques. Sans oublier une indemnisation à la hauteur du tort causé aux populations. Il faut qu’également on fasse une étude à court terme sur l’impact des déchets toxiques sur les individus et sur l’environnement.
Concernant l’indemnisation des victimes, certaines personnes parlent de détournement de fonds par les responsables de structures des victimes voire de l’Etat. Quel est votre commentaire sur ces accusations ?
Je pense que les gens font allusion certainement aux 750 mille FCFA. N’ayant pas de preuve, je ne peux affirmer ni infirmer cette accusation. Je ne fais que les lire dans la presse comme tout le monde. J’attends d’avoir les preuves avant de me prononcer.
Quel est l’avantage pour une victime des déchets toxique d’appartenir à votre structure plutôt qu’à une autre ?
Le premier avantage de s’affilier à l’Uvdtab, c’est que nous sommes inscrits au journal officiel de Côte d’Ivoire. C’est la seule association de victimes des déchets toxiques légalement constituée en Côte d’Ivoire. Le second avantage est que notre plainte a été jugée recevable auprès de la Haute Cour de justice de Londres. Ce qui veut dire qu’il y aura un procès. Ensuite au niveau de toutes les réunions à l’Onu , c’est moi qui vais au nom des victimes ivoiriennes. Par cette voie, les victimes à l’avenir auront beaucoup à gagner. Nous évoluons à petits pas vers la satisfaction de nos doléances que est la dépollution totale des sites et l’indemnisation des victimes.
Combien de victimes ont-elles été enregistrées en Côte d’Ivoire ?
Selon le rapport que j’ai fait à l’Onu nous sommes 35 000 victimes recensées par l’Uvdtab sur un total de 80 000 inscrites. Depuis le dernier rapport de novembre 2009 quatre victimes sont décidées.
Vous participez à partir de demain (Ndlr mardi 09 juin) à une conférence internationale à Génève sur la question des déchets toxiques. Quels sont les grands axes de cette rencontre ?
C’est la 14ème session du Haut commissariat des droits de l’homme qui organise un panel sur les conséquences des déchets toxiques. C’est la plus grande opportunité de parler des déchets toxiques en Côte d’Ivoire. Ses conséquences sur l’homme et sur l’environnement. On ne pouvait pas rater ce rendez-vous. Nous avons été invités pour apporter notre contribution. Après ce panel, nous irons en France pour participer au 4ème forum mondial des droits de l’homme.
Vous avez tendance à indexer la communauté internationale dans la gestion des déchets toxiques, quels sont vos rapports avec les autorités ivoiriennes à ce sujet ?
Nous continuons de travailler en parfaite harmonie avec nos autorités sur la question. Elles nous suivent et nous prodiguent des conseils. Nous avons même soumis des projets au ministère de l’Environnement. Afin de mener une large campagne de sensibilisation des populations sur la question des déchets toxiques. Nous invitons nos adhérents à rester sereins quant à l’aboutissement de la procédure en cours. Nous aurons gain de cause.
Propos recueillis par Abou Traoré