Depuis la malheureuse blessure de Didier Drogba, les Ivoiriens sont ameutés. Pourtant la carrière d'un joueur, encore moins la vie d'un peuple, sportif fût-il, ne s'arrête pas à une Coupe du monde. Partout et à tous vents, on s'émeut sur son éventuelle participation au Mondial sud africain qui est vraisemblablement hypothéquée voire compromise. Mais la Fif et la presse ivoirienne à Johannesburg ou à Abidjan, continuent d'entretenir le flou, l'espoir et l'illusion. D'un point de vue médicale, la guérison de Drogba ne saurait se faire ipso facto. Même avec des broches que la chirurgie définit comme des morceaux de fer pour maintenir les os en place et pour accélérer la soudure. Or le joueur âgé de plus de trente ans est arrivé à maturité biologique. Chose qui suppose que l'ossification de son bras se fera très lentement ou difficilement. En terme clair, Drogba ne peut pas jouer convenablement le Mondial avec ses partenaires. Lors d'un point de presse animé, hier à Johannesburg, le sélectionneur Eriksson a été sans détour, selon notre envoyé spécial : "Je ne peux affirmer que Drogba sera aligné contre le Portugal". Le patron de la Commission médicale de la Fifa avait déjà prévenu : "mieux vaut ne pas l'exposer à un nouveau choc au bras qui viendra compliquer sa guérison". Pour notre part, le faire jouer forcément, c'est prendre le risque de compromettre sa carrière en Europe où il a l'habitude de briller. L'insistance des autorités sportives ivoiriennes ne peut-elle pas amener les dirigeants de Chelsea à prendre leur responsabilité en mettant leur veto pour protéger les intérêts du club? On sait par ailleurs que 23 joueurs ont été retenus en doublant les postes. Si l'attaquant de Chelsea est blessé, autant le mettre à l'écart et donner la chance à quelqu'un d'autre. Surtout que son apport ne garantit pas à la Côte d'Ivoire le trophée au soir du 11 juillet 2010. Nul n'étant indispensable, la Fif ferait mieux de préparer l'avenir avec de nouveaux jeunes.
P.K.
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