Echangeant, jeudi, avec les Forces nouvelles à Bouaké, Francis Wodié a proposé que, pour une sortie de crise apaisée, les acteurs politiques s’accordent sur « une candidature consensuelle ». Dans la pratique, ce candidat « consensuel » devra être le fruit d’une « concertation » entre les candidats déclarés à la prochaine présidentielle. Ensuite, « l’élection n’aura qu’un rôle de ratification, une élection-approbation » en clair. Venant de Francis Wodié, elle n’étonne guère. C’est que le patron des « travailleurs » a habitué l’opinion à ce type de propositions pertinentes, certes, mais combien insolites. Déjà, il avait proposé, sous le régime militaire, une concertation nationale. En lieu et place, l’on a eu le Forum de la réconciliation nationale Laurent Gbagbo. Le résultat, nous le connaissons. Plus récemment, pour régler la crise des 429 000 « cas frauduleux » de la liste électorale, il avait conseillé une table de discussion. Là encore, Francis Wodié n’a pas été suivi. Le président Laurent Gbagbo a préféré un dialogue républicain avec les têtes fortes de l’opposition. En sera-t-il autrement pour cette énième proposition ? Pas sûr. D’autant que les houphouétistes eux-mêmes ont du mal à s’accorder sur une candidature unique au sein de leur coalition. En sus, ils pourraient être défavorables à l’idée dans la mesure où, à y voir de près, le favori semble être le président en exercice. Qui a su, jusqu’à maintenant, mettre son opposition à ses pieds. Mais ne nous précipitons pas.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza