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Politique Publié le mardi 22 juin 2010 | Le Patriote

Motus - Village

Le grand chef aime les effets d’annonce. A peine est-il rentré de son voyage privé du Royaume Chérifien, qu’il a donné de la voix. Laurent Gbagbo a ordonné au procureur Raymond Tchimou d’enquêter sur Trafigura, l’école de police, le Hadj et Sagem. L’opération n’est pas anodine. Elle vise le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, fortement cité ces temps-ci par Mamadou Koulibaly et accusé de détournements, de trafic d’influence et de corruption. En d’autres temps, on aurait salué l’initiative du camarade socialiste, qui consiste à épingler et à mettre sous les verrous, les délinquants à col blanc qui mettent à mal l’économie nationale et qui profitent de leur position étatique, pour s’enrichir sur le dos des Ivoiriens. Malheureusement, la démarche parait bien tardive et obéit uniquement à des besoins électoralistes. Laurent Gbagbo n’est pas un homme nouveau. Il oublie sans doute qu’il est au pouvoir depuis dix ans et que beaucoup de situations se sont présentées à lui pour moraliser la vie nationale mais il a décidé de ramer à contre-courant de la volonté populaire. Notamment, dans les scandales des déchets toxiques, dans les détournements dans la filière café cacao, dans la gestion débridée de l’argent du pétrole. Dans la première affaire, le grand chef qui se voulait naguère « une poche de moralité » et qui se proposait de « gouverner autrement et mieux la Côte d’Ivoire », a choisi de protéger ses amis. Quand pour la seconde, il refuse de laisser ouvrir le procès des barons du café-cacao. C’est véritablement à croire que l’on cherche à cacher des vérités aux Ivoiriens. A qui dira t-on que Tapé Doh Lucien et ses amis ont pu dilapider tout ce pactole sans attirer l’attention des autorités ? A qui pourrait-on faire l’injure de penser que le grand chef n’était pas au courant de ce qui se passait dans les concours d’entrée à l’école de police et dans l’organisation du Hadj ? Si tel était le cas, il est loisible de conclure que l’ancien opposant historique ne maîtrise pas ses collaborateurs. Pour notre part, nous pensons que le délai d’un mois octroyé au procureur de la République ne sera juste bon que pour effacer les traces compromettantes. A la vérité, Désiré Tagro n’a agi que dans la droite ligne de la pensée contenue dans le livre de Laurent Gbagbo, sur « Les traces des Bété », qui jette ce véritable pavé dans la mare : « La patrie, c’est le village ».
Bakary Nimaga

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