A l'occasion de la fête du Giga Maoulid 2010 au palais de la culture de Treichville, Islam Info
a prêté son micro au Cheick Malick Konaté. Dans cet entretien, il a démontré comment le
fidèles mulman doit se comporter dans son environnement.
Qui est le Cheick Abdoul Malik Konaté ?
Cheick Abdoul Malik Konaté : Le Cheick Malick Konaté est un fils d'Adjamé, qui est né
à Adjamé et y a grandit. A l'âge de 11 ans, je suis parti à Attécoubé chez mon maître, mon
guide spirituel feu El Hadj Brahima Sonta avec qui j'ai fais mes études. C'était dans les
années 1972-1973. Et d'Attécoubé, nous avons déménagé à Abobo kilomètre 18 dans les
années 1995-1996. Tout ce que j'ai appris, ma personnalité et ma popularité sont grâce à El
Hadj Brahima Sonta. Donc, c'est lui qui a fait Malik Konaté d'aujourd'hui.
Quel est le rôle jouer par le Cheick dans l'unité des musulmans et dans la consolidation de la
paix en Côte d'Ivoire ?
C.AM.K : La question est pertinente mais je voudrais que quelqu'un d'autre réponde à cette
question. Mais, je sais que de mon côté, j'essaie de faire ce que je peux à partir des prêches,
des conférences qu'on donne. Sinon, vous auriez dû poser cette question à quelqu'un d'autre
qui aurait pu mieux répondre. Je ne peux pas dire que je suis un artisan de paix. Je pense
que le thème du Giga Mahoulid était sur la paix parce que les jeunes frères [le GRISE] ont
considéré que tous les ivoiriens ont besoin de paix. Tout le monde le sait. On a vu qu'il ya un
problème. Ce problème là n'est pas caché, tout le monde le sait. Ils ont décidé de donner ce
thème, pour que Malik puisse traiter. J'aime les gens qui sont dans cette voie là, c'est à dire de
la paix. J'aime moi-même la paix. C'est pour cela que j'essaie de faire de mon mieux. Sinon
dire que je suis quelqu'un qui fait le contraire de la paix, cela pourrait arriver parce que je ne
suis qu'un être humain. Mais ce que je peux vous dire c'est que la paix c'est ce que l'Islam
demande. C'est ce que le prophète Aléhi Salam Wa Salam demande. C'est ce que Dieu même
a mentionné dans son Saint Livre.
II : Quelles sont selon vous les conditions de l'unité de la Ouma en Côte d'Ivoire ?
C.AM.K : D'abord, il faut communiquer. Le manque de communication, fait qu'il y'a
beaucoup de fuites [rumeurs] dans la communauté. Et que chacun se mette dans la tête qu'il
travaille pour Dieu et non pour sa personne. Lorsqu'on appelle les gens vers sa personne, c'est
déjà faux ! Il faut appeler plutôt les gens vers Dieu. Si tout le monde joue sa partition, je
pense que les choses peuvent aller de l'avant. Il faut être humble surtout et tolérant comme je
l'ai dit la dernière fois [Au Giga Mahoulid]. On ne peut pas être devant un groupe sans qu'on
t'ais inculqué cette tolérance là. Il faut donc que la personne soit humble.
II : Quel doit être le rôle des fidèles dans cette problématique de l'unité des musulmans ?
C.AM.K : C'est de ne pas prendre parti. Quand on fait ça, il y'a toujours des déchirures.
Notre rôle est de prier d'abord pour que la paix revienne. Ensuite, c'est d'approcher les
protagonistes, parce qu'il y'a problème. C'est pour cela que j'insiste sur le mot humilité. C'est
le rôle des musulmans. Il ne faut pas qu'un groupe se mette quelque part pour dire que moi je
suis tel et que l'autre ne l'est pas. Quand c'est comme ça, c'est plutôt Dieu qu'on combat et non
la personne elle même. Il faut qu'on se mette dans la tête qu'on est entrain de travailler pour
Dieu. Le fidèle musulman ne travaille pas pour nos différents Cheick, mais plutôt pour la
cause de Dieu. Lorsqu'il y'a un truc qui ne vas pas, vous le résolvez en vous disant la vérité et
il n'y a pas de problème Incha Allah.
II : Quelle doit être la démarche d'un Imam pour asseoir la fraternité et l'amour parmi les
fidèles au sein de la mosquée et dans la communauté ?
C.AM.K : Un Imam, c'est un guide spirituel. D'abord, il faudrait que l'Imam soit un modèle.
L'Imam qui insulte les gens, l'Imam dans les sermons qui attaquent les gens ne peut pas dire à
l'autre de se taire. Il ne peut pas dire à l'autre d'être humble. Il faudrait que l'Imam soit quand
même quelqu'un de bien, un modèle. Le grand modèle, c'est aussi le prophète (SAW) qui est
un modèle identificatoire pour tout musulman. Voilà si l'Imam est humble, si l'Imam parle
moins, s'il attaque moins, quand il y'a conflit, on est obligé de prendre cet Imam là parce que
quelque part il est un peu rangé. Mais si l'imam a le comportement contraire, je pense que ce
sera très difficile, ça c'est un. Et puis de deux, il faut que l'Imam soit quelqu'un de pieux. Tout
se repose sur la piété. Je ne dis pas seulement prier. On peut prier mais la piété c'est un plus.
Si l'Imam est quelqu'un qui a une petite lumière divine, je pense qu'avec ses prières, il peut
parler et réconcilier les gens. Mais si c'est le contraire, quand l'Imam ira vers les fidèles, ceux-
ci vont dire « celui là il veut dire quoi, l'Imam qui est entrain de parler là, on le connaît .La
fois dernière voilà l'acte qu'il a posé, donc il ne peut pas nous conscientiser ». Donc il faut que
l'Imam soit un modèle. Et quand c'est comme ça, les fidèles, Incha Allah, vont suivre tout ce
que l'Imam va dire.
II : On vous a vu aussi parler aux Imams Fofana et Koudouss, à notre grande surprise sans
langue de bois, ni faux fuyant lors du Giga Mahoulid. Quel est le sens de cette démarche ?
C.AM.K : Cela n'était pas préparé d'avance. Pour moi, c'était la paix en Côte d'Ivoire, la
paix entre les musulmans. Comme par miracle, je vois à ma droite l'Imam Koudouss et à ma
gauche l'Imam Fofana et en Côte d'Ivoire lorsqu'on parle de la paix entre les musulmans,
même les non musulmans, c'est les deux dignitaires. C'est eux l'exemple. Donc j'ai vu
comme ça opportun de parler. C'est vrai qu'ils sont nos guides. Mais comme je l'ai dit tout
à l'heure, souvent il y'a des vérités qu'il faut dire et je sais que ça ne va pas les choquer. Je
prends un exemple du prophète Aléhi Salat Wa Salam qui est le notre guide. Un jour, je
crois à la Djihad de Houdéybiya. Ce dernier était avec Salman Farrissi. Salman Farissi lui a
dit demandé si c'est Dieu qui a envoyé l'ange Gabriel lui dire de se mettre là. Il a dit non, «
parce que j'ai vu que ce lieu est bien ». Salman lui répond : « Non, non, non alors si c'est ça,
tu me suis, lèves toi ». Le prophète a accepté. Ca c'est un. De deux, Oumar Abdel Aziz qui
est grand, comme le prophète l'a dit : « Chaque siècle, Dieu envoie quelqu'un pour pouvoir
redynamiser la religion musulmane ». Et lui, il était parmi ceux là. Un jour il a dit à l'un de ses
amis « si tu vois que je suis entrain de m'égarer, que je suis entrain de suivre le monde d'ici-
bas pour laisser l'au-delà, tu m'attrapes par mes cols et remue moi. Dis moi qu'Oumar crains
Dieu, tu vas mourir. ». Aujourd'hui, si l'Imam koudouss ou l'Imam Boikary Fofana font des
choses qui ne sont pas bien. C'est vrai on ne peut pas dire ouvertement devant tout le public à
un tel que « ce que tu as fait n'est pas bien ». Vous savez j'ai évité cela. Je leur ais seulement
dit que l'Islam et les ivoiriens comptaient sur eux. Si les deux ne sont pas d'accord, c'est qu'il
y a des clans forcément. Et s'il y a des clans, le jour de la résurrection avant de demander aux
fidèles, c'est à eux qu'Allah va demander d'abord. Ils vont rendre comptent. Donc quelqu'un
qui voie Dieu, appelle les musulmans vers Dieu, pas vers toi-même. Donc, Je me suis dis que
comme les deux sont là, je vais prendre 5 à 10 minutes pour leur donner des conseils. Je sais
qu'ils ont accepté parce qu'ils sont mûrs. C'est des personnes qui sont bonnes, gentilles. C'est
pour cela que j'ai fait ça. Sinon cela na pas été préparé.
II : Avec l'avènement de l'Islam, le prophète (SAW) était dans un environnement très
diversifié où il prêchait devant divers peuples. Comment s'y prenait-il pour pouvoir les
rassembler ?
C.AM.K : Je reviens toujours sur la réponse que je vous ai donnée. Le prophète (SAW) avait
le savoir parler. Et puis, c'était facile pour lui d'inculquer cette lumière là à celui qui était
assis en face de lui. Et puis, c'était quelqu'un qui était tellement ouvert. Il était humble. Je
vous dis que même quand vous êtes non musulmans, quand vous êtes humble, dites vous que
vous devenez un rassembleur sans que le veuilles. Le prophète (SAW) a subi beaucoup de
choses. Beaucoup d'obstacles, mais il a accepté. Il était tolérant. C'est parce que sa tolérance
était tellement grande qu'il a pu capter les mécréants mecquois. Donc il est partit à Taif et il
prêché. Il a prêché à la Mecque, il a prêché à Médine et partait même en brousse pour pouvoir
prêcher. On l'écoutait. Parce que c'était quelqu'un avant même la révélation, il avait le nom «
Amine ». Et puis avant la révélation c'est quelqu'un depuis qu'il est né, il n'a jamais combattu
quelqu'un. Et quand tu lui parle, il te dit Salam, « paix ». Quand tu dis des mauvaises choses,
il te dit paix. D'où quelqu'un que toi tu veux combattre, chaque fois que tu veux le combattre,
il vient vers toi. Le prophète avait un système, il était humble, il était tolérant. C'était un grand
rassembleur et il était un modèle lui-même comme je l'ais dit parce qu'il craignait Dieu. Et
quand c'est comme cela, tu deviens un rassembleur. Quand tu dis que je suis bien, c'est par
tes actes, on saura si tu es bien ou pas. Qu'Allah nous aide.
II : Aujourd'hui, quelles sont les préoccupations majeures de notre communauté et quelles
sont les priorités?
C.AM.K : La priorité d'abord c'est l'éducation. La bonne éducation a foutu le camp,
l'éducation spirituelle surtout. J'ai dit tout à l'heure, il ne s'agit pas de faire les cinq prières.
C'est une éducation spirituelle qu'il faut mettre en place pour les Imams même pour les
fidèles, pour tout le monde. S'il y'a cette éducation là, Al Hamdoullilah. Maintenant, pour les
préoccupations je prends le cas simple du prophète (SAW) qui a dit une fois qu'au jour de la
résurrection où Dieu va commencer à lui donner le feu vert pour aller intercéder, la meilleure
chose et la chose la plus facile, c'est d'avoir un bon caractère. C'est pour cela Dieu dit au
prophète (SAW) : « Tu es d'un caractère noble ». C'est pour cela que j'insiste sur l'éducation.
Quand il n'y a pas une éducation spirituelle, tout se gâche. Quand on parle de la « paix », si
il ya une éducation spirituelle à 100 %, même à 90%, il n'y a pas de problème. Malgré cela,
c'est vrai que la personne aura à faire quelques mauvaises choses mais si l'éducation y ait, il
n'y aura pas beaucoup de problèmes majeurs. Aussi, il faut qu'on s'entende. J'ai pris le cas du
cobra, de la panthère et du tigre. Si on dit la sœur journaliste est venue me voir. Elle est qui ?
C'est une musulmane. Si c'est une musulmane déjà, la porte est ouverte. Si ce n'est pas une
musulmane, la porte est ouverte aussi. Maintenant, il faut écouter celui qui est en face avant
d'agir. Il ne faut pas parler de l'autre en mal quand on te rapporte une nouvelle négative sans
que tu ne vérifies. Dieu même dit : « Quand on vous apporte une nouvelle, vérifier la nouvelle
avant de parler même si ce n'est pas bien ». Quelqu'un qui a reçu une éducation spirituelle
s'était dessus parce que Dieu dit qu'il est avec les gens qui pardonnent. Donc, il faut qu'on se
pardonne. Il y a eut beaucoup de choses. Il faut qu'on se pardonne. Il faut avoir le courage
de demander pardon à autrui. Et quand c'est comme cela, il y a la lumière, il n'y a plus de
problèmes.
II : Quels étaient les rapports du prophète (SAW) avec les juifs, les chrétiens et les adorateurs
de fétiches ?
C.AM.K : Des bons rapports avec les chrétiens, les juifs, les hommes du livre. On a tendance
à dire que l'Islam est la religion de la barbarie et autres choses. Cela n'est pas vrai. Le prophète
(SAW) vivait avec les autres à Médine, n'est ce pas ? Et il y a des juifs même qui venaient lui
rendre visite et il rendait visite aux juifs. Et un moment même, il a eu même à prendre un
crédit avec un juif lorsqu'il avait des difficultés financières. C'est pour te dire que l'Islam une
religion n'est pas fermée. Le prophète (SAW) réagissait contre tous ceux qui violaient les
prescriptions divines, mais très passivement. Parce qu'il y a les limites. Un juif qui te rend
visite, Dieu merci. Est-ce qu'on peut même emmener les gens à l'Islam sans communiquer
avec eux ? Lorsque tu veux convaincre celui qui est en face de toi, il faut être un modèle.
Donc, il y avait une communication très bonne entre le prophète (SAW) et hommes du livre.
Mais, il y'avait aussi des limites. Et à chaque fois que l'autre veut déborder la limite, on lui dit
non parce que l'Islam interdit cela. J'ai pris le cas d'un mécréant qui rentre au sein de la
mosquée, qui commence à se soulager, il commence à pisser. Le prophète (SAW) a demandé
qu'on le laisse. Et quand il a finit, il lui a dit : « Ici on ne pisse pas, c'est un lieu de culte, c'est
un lieu de prosternation. Prochainement, si tu veux pisser tu vas de l'autre côté ». Le prophète
(SAW) n'a pas dit « Mais, tu es bête », il l'a laissé, il lui a parlé avec un bon ton. Lorsqu'il a
finit, le monsieur dit « Bon, je rentre dans ta religion. J'atteste qu'il n y a pas d'autre divinités
qu'Allah ». Donc, il savait prendre les gens. Donc, il faut que les Imams, les fidèles, tout
musulman essaie de copier ce modèle. Quand c'est comme cela, tu peux prêcher et puis tu
captes les gens. Mais, c'est la personne même qui parle, n'est ce pas ? Il dit de craindre Dieu,
mais je sais qu'il craint Dieu. Il dit de s'abstenir de faire des mauvaises choses, je sais qu'il
s'abstient de faire des mauvaises choses. Donc en même temps je commence à l'aimer et à
aimer ce qu'il dit. Mais toi tu me dis de craindre Dieu alors que tu ne craints pas Dieu. Donc la
parole d'accord mais c'est l'homme d'abord. Que Dieu nous aide. Amine.
A suivre prochainement
a prêté son micro au Cheick Malick Konaté. Dans cet entretien, il a démontré comment le
fidèles mulman doit se comporter dans son environnement.
Qui est le Cheick Abdoul Malik Konaté ?
Cheick Abdoul Malik Konaté : Le Cheick Malick Konaté est un fils d'Adjamé, qui est né
à Adjamé et y a grandit. A l'âge de 11 ans, je suis parti à Attécoubé chez mon maître, mon
guide spirituel feu El Hadj Brahima Sonta avec qui j'ai fais mes études. C'était dans les
années 1972-1973. Et d'Attécoubé, nous avons déménagé à Abobo kilomètre 18 dans les
années 1995-1996. Tout ce que j'ai appris, ma personnalité et ma popularité sont grâce à El
Hadj Brahima Sonta. Donc, c'est lui qui a fait Malik Konaté d'aujourd'hui.
Quel est le rôle jouer par le Cheick dans l'unité des musulmans et dans la consolidation de la
paix en Côte d'Ivoire ?
C.AM.K : La question est pertinente mais je voudrais que quelqu'un d'autre réponde à cette
question. Mais, je sais que de mon côté, j'essaie de faire ce que je peux à partir des prêches,
des conférences qu'on donne. Sinon, vous auriez dû poser cette question à quelqu'un d'autre
qui aurait pu mieux répondre. Je ne peux pas dire que je suis un artisan de paix. Je pense
que le thème du Giga Mahoulid était sur la paix parce que les jeunes frères [le GRISE] ont
considéré que tous les ivoiriens ont besoin de paix. Tout le monde le sait. On a vu qu'il ya un
problème. Ce problème là n'est pas caché, tout le monde le sait. Ils ont décidé de donner ce
thème, pour que Malik puisse traiter. J'aime les gens qui sont dans cette voie là, c'est à dire de
la paix. J'aime moi-même la paix. C'est pour cela que j'essaie de faire de mon mieux. Sinon
dire que je suis quelqu'un qui fait le contraire de la paix, cela pourrait arriver parce que je ne
suis qu'un être humain. Mais ce que je peux vous dire c'est que la paix c'est ce que l'Islam
demande. C'est ce que le prophète Aléhi Salam Wa Salam demande. C'est ce que Dieu même
a mentionné dans son Saint Livre.
II : Quelles sont selon vous les conditions de l'unité de la Ouma en Côte d'Ivoire ?
C.AM.K : D'abord, il faut communiquer. Le manque de communication, fait qu'il y'a
beaucoup de fuites [rumeurs] dans la communauté. Et que chacun se mette dans la tête qu'il
travaille pour Dieu et non pour sa personne. Lorsqu'on appelle les gens vers sa personne, c'est
déjà faux ! Il faut appeler plutôt les gens vers Dieu. Si tout le monde joue sa partition, je
pense que les choses peuvent aller de l'avant. Il faut être humble surtout et tolérant comme je
l'ai dit la dernière fois [Au Giga Mahoulid]. On ne peut pas être devant un groupe sans qu'on
t'ais inculqué cette tolérance là. Il faut donc que la personne soit humble.
II : Quel doit être le rôle des fidèles dans cette problématique de l'unité des musulmans ?
C.AM.K : C'est de ne pas prendre parti. Quand on fait ça, il y'a toujours des déchirures.
Notre rôle est de prier d'abord pour que la paix revienne. Ensuite, c'est d'approcher les
protagonistes, parce qu'il y'a problème. C'est pour cela que j'insiste sur le mot humilité. C'est
le rôle des musulmans. Il ne faut pas qu'un groupe se mette quelque part pour dire que moi je
suis tel et que l'autre ne l'est pas. Quand c'est comme ça, c'est plutôt Dieu qu'on combat et non
la personne elle même. Il faut qu'on se mette dans la tête qu'on est entrain de travailler pour
Dieu. Le fidèle musulman ne travaille pas pour nos différents Cheick, mais plutôt pour la
cause de Dieu. Lorsqu'il y'a un truc qui ne vas pas, vous le résolvez en vous disant la vérité et
il n'y a pas de problème Incha Allah.
II : Quelle doit être la démarche d'un Imam pour asseoir la fraternité et l'amour parmi les
fidèles au sein de la mosquée et dans la communauté ?
C.AM.K : Un Imam, c'est un guide spirituel. D'abord, il faudrait que l'Imam soit un modèle.
L'Imam qui insulte les gens, l'Imam dans les sermons qui attaquent les gens ne peut pas dire à
l'autre de se taire. Il ne peut pas dire à l'autre d'être humble. Il faudrait que l'Imam soit quand
même quelqu'un de bien, un modèle. Le grand modèle, c'est aussi le prophète (SAW) qui est
un modèle identificatoire pour tout musulman. Voilà si l'Imam est humble, si l'Imam parle
moins, s'il attaque moins, quand il y'a conflit, on est obligé de prendre cet Imam là parce que
quelque part il est un peu rangé. Mais si l'imam a le comportement contraire, je pense que ce
sera très difficile, ça c'est un. Et puis de deux, il faut que l'Imam soit quelqu'un de pieux. Tout
se repose sur la piété. Je ne dis pas seulement prier. On peut prier mais la piété c'est un plus.
Si l'Imam est quelqu'un qui a une petite lumière divine, je pense qu'avec ses prières, il peut
parler et réconcilier les gens. Mais si c'est le contraire, quand l'Imam ira vers les fidèles, ceux-
ci vont dire « celui là il veut dire quoi, l'Imam qui est entrain de parler là, on le connaît .La
fois dernière voilà l'acte qu'il a posé, donc il ne peut pas nous conscientiser ». Donc il faut que
l'Imam soit un modèle. Et quand c'est comme ça, les fidèles, Incha Allah, vont suivre tout ce
que l'Imam va dire.
II : On vous a vu aussi parler aux Imams Fofana et Koudouss, à notre grande surprise sans
langue de bois, ni faux fuyant lors du Giga Mahoulid. Quel est le sens de cette démarche ?
C.AM.K : Cela n'était pas préparé d'avance. Pour moi, c'était la paix en Côte d'Ivoire, la
paix entre les musulmans. Comme par miracle, je vois à ma droite l'Imam Koudouss et à ma
gauche l'Imam Fofana et en Côte d'Ivoire lorsqu'on parle de la paix entre les musulmans,
même les non musulmans, c'est les deux dignitaires. C'est eux l'exemple. Donc j'ai vu
comme ça opportun de parler. C'est vrai qu'ils sont nos guides. Mais comme je l'ai dit tout
à l'heure, souvent il y'a des vérités qu'il faut dire et je sais que ça ne va pas les choquer. Je
prends un exemple du prophète Aléhi Salat Wa Salam qui est le notre guide. Un jour, je
crois à la Djihad de Houdéybiya. Ce dernier était avec Salman Farrissi. Salman Farissi lui a
dit demandé si c'est Dieu qui a envoyé l'ange Gabriel lui dire de se mettre là. Il a dit non, «
parce que j'ai vu que ce lieu est bien ». Salman lui répond : « Non, non, non alors si c'est ça,
tu me suis, lèves toi ». Le prophète a accepté. Ca c'est un. De deux, Oumar Abdel Aziz qui
est grand, comme le prophète l'a dit : « Chaque siècle, Dieu envoie quelqu'un pour pouvoir
redynamiser la religion musulmane ». Et lui, il était parmi ceux là. Un jour il a dit à l'un de ses
amis « si tu vois que je suis entrain de m'égarer, que je suis entrain de suivre le monde d'ici-
bas pour laisser l'au-delà, tu m'attrapes par mes cols et remue moi. Dis moi qu'Oumar crains
Dieu, tu vas mourir. ». Aujourd'hui, si l'Imam koudouss ou l'Imam Boikary Fofana font des
choses qui ne sont pas bien. C'est vrai on ne peut pas dire ouvertement devant tout le public à
un tel que « ce que tu as fait n'est pas bien ». Vous savez j'ai évité cela. Je leur ais seulement
dit que l'Islam et les ivoiriens comptaient sur eux. Si les deux ne sont pas d'accord, c'est qu'il
y a des clans forcément. Et s'il y a des clans, le jour de la résurrection avant de demander aux
fidèles, c'est à eux qu'Allah va demander d'abord. Ils vont rendre comptent. Donc quelqu'un
qui voie Dieu, appelle les musulmans vers Dieu, pas vers toi-même. Donc, Je me suis dis que
comme les deux sont là, je vais prendre 5 à 10 minutes pour leur donner des conseils. Je sais
qu'ils ont accepté parce qu'ils sont mûrs. C'est des personnes qui sont bonnes, gentilles. C'est
pour cela que j'ai fait ça. Sinon cela na pas été préparé.
II : Avec l'avènement de l'Islam, le prophète (SAW) était dans un environnement très
diversifié où il prêchait devant divers peuples. Comment s'y prenait-il pour pouvoir les
rassembler ?
C.AM.K : Je reviens toujours sur la réponse que je vous ai donnée. Le prophète (SAW) avait
le savoir parler. Et puis, c'était facile pour lui d'inculquer cette lumière là à celui qui était
assis en face de lui. Et puis, c'était quelqu'un qui était tellement ouvert. Il était humble. Je
vous dis que même quand vous êtes non musulmans, quand vous êtes humble, dites vous que
vous devenez un rassembleur sans que le veuilles. Le prophète (SAW) a subi beaucoup de
choses. Beaucoup d'obstacles, mais il a accepté. Il était tolérant. C'est parce que sa tolérance
était tellement grande qu'il a pu capter les mécréants mecquois. Donc il est partit à Taif et il
prêché. Il a prêché à la Mecque, il a prêché à Médine et partait même en brousse pour pouvoir
prêcher. On l'écoutait. Parce que c'était quelqu'un avant même la révélation, il avait le nom «
Amine ». Et puis avant la révélation c'est quelqu'un depuis qu'il est né, il n'a jamais combattu
quelqu'un. Et quand tu lui parle, il te dit Salam, « paix ». Quand tu dis des mauvaises choses,
il te dit paix. D'où quelqu'un que toi tu veux combattre, chaque fois que tu veux le combattre,
il vient vers toi. Le prophète avait un système, il était humble, il était tolérant. C'était un grand
rassembleur et il était un modèle lui-même comme je l'ais dit parce qu'il craignait Dieu. Et
quand c'est comme cela, tu deviens un rassembleur. Quand tu dis que je suis bien, c'est par
tes actes, on saura si tu es bien ou pas. Qu'Allah nous aide.
II : Aujourd'hui, quelles sont les préoccupations majeures de notre communauté et quelles
sont les priorités?
C.AM.K : La priorité d'abord c'est l'éducation. La bonne éducation a foutu le camp,
l'éducation spirituelle surtout. J'ai dit tout à l'heure, il ne s'agit pas de faire les cinq prières.
C'est une éducation spirituelle qu'il faut mettre en place pour les Imams même pour les
fidèles, pour tout le monde. S'il y'a cette éducation là, Al Hamdoullilah. Maintenant, pour les
préoccupations je prends le cas simple du prophète (SAW) qui a dit une fois qu'au jour de la
résurrection où Dieu va commencer à lui donner le feu vert pour aller intercéder, la meilleure
chose et la chose la plus facile, c'est d'avoir un bon caractère. C'est pour cela Dieu dit au
prophète (SAW) : « Tu es d'un caractère noble ». C'est pour cela que j'insiste sur l'éducation.
Quand il n'y a pas une éducation spirituelle, tout se gâche. Quand on parle de la « paix », si
il ya une éducation spirituelle à 100 %, même à 90%, il n'y a pas de problème. Malgré cela,
c'est vrai que la personne aura à faire quelques mauvaises choses mais si l'éducation y ait, il
n'y aura pas beaucoup de problèmes majeurs. Aussi, il faut qu'on s'entende. J'ai pris le cas du
cobra, de la panthère et du tigre. Si on dit la sœur journaliste est venue me voir. Elle est qui ?
C'est une musulmane. Si c'est une musulmane déjà, la porte est ouverte. Si ce n'est pas une
musulmane, la porte est ouverte aussi. Maintenant, il faut écouter celui qui est en face avant
d'agir. Il ne faut pas parler de l'autre en mal quand on te rapporte une nouvelle négative sans
que tu ne vérifies. Dieu même dit : « Quand on vous apporte une nouvelle, vérifier la nouvelle
avant de parler même si ce n'est pas bien ». Quelqu'un qui a reçu une éducation spirituelle
s'était dessus parce que Dieu dit qu'il est avec les gens qui pardonnent. Donc, il faut qu'on se
pardonne. Il y a eut beaucoup de choses. Il faut qu'on se pardonne. Il faut avoir le courage
de demander pardon à autrui. Et quand c'est comme cela, il y a la lumière, il n'y a plus de
problèmes.
II : Quels étaient les rapports du prophète (SAW) avec les juifs, les chrétiens et les adorateurs
de fétiches ?
C.AM.K : Des bons rapports avec les chrétiens, les juifs, les hommes du livre. On a tendance
à dire que l'Islam est la religion de la barbarie et autres choses. Cela n'est pas vrai. Le prophète
(SAW) vivait avec les autres à Médine, n'est ce pas ? Et il y a des juifs même qui venaient lui
rendre visite et il rendait visite aux juifs. Et un moment même, il a eu même à prendre un
crédit avec un juif lorsqu'il avait des difficultés financières. C'est pour te dire que l'Islam une
religion n'est pas fermée. Le prophète (SAW) réagissait contre tous ceux qui violaient les
prescriptions divines, mais très passivement. Parce qu'il y a les limites. Un juif qui te rend
visite, Dieu merci. Est-ce qu'on peut même emmener les gens à l'Islam sans communiquer
avec eux ? Lorsque tu veux convaincre celui qui est en face de toi, il faut être un modèle.
Donc, il y avait une communication très bonne entre le prophète (SAW) et hommes du livre.
Mais, il y'avait aussi des limites. Et à chaque fois que l'autre veut déborder la limite, on lui dit
non parce que l'Islam interdit cela. J'ai pris le cas d'un mécréant qui rentre au sein de la
mosquée, qui commence à se soulager, il commence à pisser. Le prophète (SAW) a demandé
qu'on le laisse. Et quand il a finit, il lui a dit : « Ici on ne pisse pas, c'est un lieu de culte, c'est
un lieu de prosternation. Prochainement, si tu veux pisser tu vas de l'autre côté ». Le prophète
(SAW) n'a pas dit « Mais, tu es bête », il l'a laissé, il lui a parlé avec un bon ton. Lorsqu'il a
finit, le monsieur dit « Bon, je rentre dans ta religion. J'atteste qu'il n y a pas d'autre divinités
qu'Allah ». Donc, il savait prendre les gens. Donc, il faut que les Imams, les fidèles, tout
musulman essaie de copier ce modèle. Quand c'est comme cela, tu peux prêcher et puis tu
captes les gens. Mais, c'est la personne même qui parle, n'est ce pas ? Il dit de craindre Dieu,
mais je sais qu'il craint Dieu. Il dit de s'abstenir de faire des mauvaises choses, je sais qu'il
s'abstient de faire des mauvaises choses. Donc en même temps je commence à l'aimer et à
aimer ce qu'il dit. Mais toi tu me dis de craindre Dieu alors que tu ne craints pas Dieu. Donc la
parole d'accord mais c'est l'homme d'abord. Que Dieu nous aide. Amine.
A suivre prochainement