Pré-colloque sur le cinquantenaire - Les quartiers précaires décriés

“Architecture urbaine et développement en Afrique : bilans et perspectives''. Voici la communication faite par le président de l'ordre des architectes experts, Jacques Andoh Allé, à l'occasion des travaux en plénière portant sur « Environnement et cadre de vie en Côte d'Ivoire ». Thème d'actualité, surtout qu'en ce moment, le territoire national est à la merci des pluies diluviennes, provoquant de graves dégâts comme ce fut le cas à Cocody-Gobelet. « On dénombre jusqu'à 17 quartiers précaires à Cocody », révèle Jacques Andoh. Pourquoi un si grand nombre de bidonvilles à Cocody ? La réponse à cette interrogation est venue de Bernard Houdin, conseiller spécial du président de la République chargé de l'urbanisation et de la salubrité. Il explique que les hauts cadres qui habitent Cocody exigent que leurs agents de maison soient au travail dès 6h. «Comment voulez-vous que ces gens-là empruntent le transport commun pour rentrer à Abobo ou à Yopougon ?», s'interroge le conseiller. La solution qui se présente à ces travailleurs est de s'installer dans les environs de leur lieu de travail. « Par la suite, ils font venir leurs femmes et enfants. Le Mauritanien, voyant la population grandir, implante sa boutique et on est parti pour avoir un quartier précaire », dénonce-t-il. Pour d'autres intervenants tels que l'ambassadeur Pierre Kipré, président de la commission nationale du cinquantenaire, a fait une précision importante : «Le cadre de vie n'est pas que citadin». Pour Jacques Andoh, il faut «impliquer davantage les populations pour un débat de proximité qui permette une approche plus communautaire, plus réfléchi», propose-t-il.

Alain Kpapo à Gagnoa