Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du scrutin du dimanche dernier seront connus aujourd’hui. Dans l’attente du verdict, nous avons rencontré, le Premier ministre Sidya Touré, président de l’Union des Forces républicaines, l’un des favoris de cette élection historique en Guinée. Dans cet entretien, il nous parle de cette élection, de son ambition pour la Guinée et de la Côte d’Ivoire, sa seconde patrie. Interview.
Le Patriote : Monsieur le président, vous avez participé en tant que candidat, à l’élection présidentielle du 27 juin dernier. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Sidya Touré : C’est d’abord une opportunité très grande pour moi de saluer mes amis de la Côte d’Ivoire et leur dire combien j’apprécie le fait qu’ils soient attentifs à ce qui se passe ici. Les élections de dimanche sont d’une nouvelle nature. Les Guinéens n’avaient jamais connu cela. Ce sont, non seulement des élections libres et transparentes, mais aussi des élections qui n’ont pas été surveillées par le pouvoir. Cela a eu beaucoup d’avantages, mais aussi beaucoup d’inconvénients.
L’avantage, c’est qu’il y a eu une bonne expression des Guinéens, qui se sont mobilisés pour aller voter. L’inconvénient, c’est que nous avons constaté dans certains endroits des fraudes à grande échelle, organisées par certains partis politiques, pour modifier le cours de ce scrutin. C’est assez dommage, puisque c’est une opportunité qui nous est offerte d’expédier une fois, pour de bon, le problème guinéen. Ce n’est pas normal que des gens qu’on pensait être à même de participer à certaines choses de façon normale, se soient comportés comme ça. Ce sont des choses que nous avons constatées et que nous avons signalées à la Ceni. Nous espérons que les corrections se feront pour que les résultats soient suffisamment crédibles.
LP : A quelques heures de la proclamation des résultats, quel est votre état d’esprit ?
ST : Je suis optimiste. Nous connaissons les tendances. Nous savons que nous serons au deuxième tour. Je pense qu’avec cela, nous avons l’opportunité de gagner. Je suis dans un bon état d’esprit. On était parti du fait que les élections auraient été ethniques, comme vous avez eu certainement à le constater. Cependant, je puis vous dire qu’à Conakry, nous avons remporté quatre communes sur cinq. Conakry compte 22% de l’électorat. Cela veut dire que le message que je ne cesse de diffuser depuis dix ans que je dirige ce parti, et qui a rapport à l’unité nationale, au dépassement des clivages ethniques, communautaires, etc., a porté au niveau de la jeunesse et des grands centres. Les irrégularités que j’ai relevées ont été constatées hors de la capitale, dans des endroits éloignés.
LP : Vous êtes le plus Ivoirien des candidats du fait d’une longue carrière dans l’administration à Abidjan marquée par l’occupation du poste de directeur de cabinet du premier ministre Alassane Dramane Ouattara. En quoi est-ce background a compté pour vous ?
ST : Ma carrière en Côte d’Ivoire ne se réduit pas qu’à la direction de cabinet de M. Alassane Ouattara, de 1990 à 1993. Ma carrière dans l’administration ivoirienne s’étend de 1970 à 1996. Avant cela, j’ai été étudiant à l’université d’Abidjan où j’étais avec le chef de l’Etat actuel. Ici, la perception que les gens ont du fait que je sois Ivoirien à moitié est positive, ils apprécient ce fait-là plutôt qu’autre chose. La Côte d’Ivoire est une réussite que les Guinéens admirent. D’ailleurs, je m’en réjouis.
LP : Au cas où vous ne seriez pas appelé à participer au second tour, bien que vous soutenez le contraire, pour lequel des deux « grands favoris » à savoir Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, appelleriez-vous vos militants à soutenir ?
ST : L’idée de grands favoris basés sur de grandes ethnies a fait son temps. Les tendances aujourd’hui montrent clairement que l’UFR est au second tour du scrutin. Ce qui reste comme dépouillement ne laisse pas croire que cette situation va changer. On n’est donc pas à ce niveau d’appel en faveur d’un autre candidat. On est au niveau de la préparation du second tour auquel nous allons participer.
LP : Au cas où vous seriez élu président de la République le 18 juillet prochain, quelle serait la première décision que vous prendriez ?
ST : Vous savez, quand vous arrivez dans de telles fonctions, tout est sur la table. Dans le cas d’un pays comme la Guinée où la situation s’est dégradée pendant un demi-siècle, où les gens manquent de tout, tout est urgent. Cependant, il y a des choses élémentaires à faire, dans le cas d’un pays comme la Guinée. J’ai été confronté à cette question, quand je suis arrivé d’Abidjan en 1996. J’ai d’abord rétabli les services de base : l’eau et l’électricité. La stabilisation macroéconomique, ce qui pourra permettre à la monnaie d’avoir un peu d’influence. De se redresser un peu, ce qui aura une influence sur les prix. Ensuite restructurer l’administration pour qu’elle soit tournée vers le développement et qu’elle permette d’accéder enfin au point d’achèvement du programme PPTE, que j’avais mis en place ici en 1997. Ce programme n’a toujours pas atteint son point d’achèvement en vue de l’effacement de la dette. C’est ce que nous allons prendre comme décision assez rapidement, avant de nous attaquer à des programmes liés au secteur agricole notamment. On a beaucoup d’autres problèmes dans le pays, telles les insuffisances au niveau des ressources humaines, de santé publique. Mais l’urgence est la stabilisation de l’économie, mettre les gens au travail et expliquer à la population l’ambition qu’on a pour le pays, et rassembler les Guinéens. Parce que beaucoup de partis ont fonctionné sur la base communautaire ou communautariste. Il ne faut pas qu’à la fin de l’élection, une communauté puisse se sentir exclue, pour une raison ou pour une autre. Etant donné que cela n’a jamais été le credo de mon parti, ce sera plus facile pour nous de rassembler et d’aller de l’avant ensemble.
LP : Quelles sont les raisons profondes qui vous ont amené à vous porter candidat ?
ST : J’étais venu ici en Guinée, avec une intention très claire, avec l’autorisation à l’époque du président Bédié. C’était de venir aider, à remettre en place une administration qui ne fonctionnait pas. Quand je suis arrivé, les résultats obtenus en six mois, ont fait que les Guinéens m’ont adopté. La confiance s’est dès lors établie entre nous. Pendant trois ans, nous avons fait un certain nombre de choses qui ont fonctionné. On a rétabli l’électricité dans un pays où la couverture s’élevait à 37%. Nous avons renoué avec les bailleurs de fonds. On a appelé les investisseurs. Je suis parti de la primature de la manière la plus simple possible. Je suis resté dans la société civile. C’est quand j’ai vu la dégradation de tout ce que j’avais mis en place, que cela m’a interpellé. En moins d’un an, on avait perdu le programme avec le Fonds monétaire international. Jusqu’à présent, on n’a pas fini avec le PPTE qui devrait être terminé en 2003. L’électricité a disparu. L’eau, n’en parlons pas. Et beaucoup d’autres choses. C’est tout cela qui m’a poussé à dire « non, on peut faire autre chose ». On peut faire en sorte que ce pays, compte tenu de ses potentialités, soit capable, non seulement de nourrir sa population mais d’exporter et également d’être un pays de référence. La paupérisation de la population m’a poussé à prendre la tête de ce parti, il y a dix ans. Ce n’était pas une question de magistrature suprême, c’était une façon de participer au débat.
LP : Quel est aujourd’hui votre rêve pour la Guinée ?
ST : Je veux un pays qui va enfin se relever. Où les jeunes vont trouver du travail. Où on va faire une relance économique certaine, avec une croissance durable, pour que les gens aient un niveau de vie, un bien- être. Où les services de base comme votre cas à Abidjan, n’existe pas ; vous êtes frappé par le dénuement total d’un pays où on vivait autrement, il y a 50 ans. Ca c’est l’ambition première. La deuxième, c’est que c’est un pays de la sous-région ouest africaine qui doit pouvoir travailler avec les autres pays et qui doit participer grandement à l’unité de notre zone, la Cedeao. Je crois beaucoup au fait que nous avons une organisation sous-régionale qui doit nous permettre de nous affranchir des contingences des micros Etats. Je pense que la Guinée pourrait y apporter quelque chose, tout en restant en paix non seulement à l’intérieur de ses frontières mais avec ses voisins.
LP : Quel mot pouvez-vous adresser à l’endroit des Ivoiriens et de la Côte d’Ivoire, votre « deuxième patrie », qui avance difficilement dans son processus électoral ?
ST : La Côte d’Ivoire est un pays qui me tient particulièrement à cœur. Je suis proche du premier ministre Ouattara, du président Bédié, qui a été mon patron pendant de longues années. Je suis proche du président Gbagbo avec lequel j’ai été à l’école et avec lequel j’ai participé à des mouvements de grèves ensemble. Mais il y a d’autres fonctionnaires qui m’ont formé, en l’occurrence mon véritable patron en Côte d’Ivoire, Maurice Séry Gnoléba. C’est lui qui m’a beaucoup appris à ma sortie de l’école du Trésor. J’ai travaillé avec lui pendant 16 ans. Je suis pratiquement proche de toute cette classe politique, ce qui fait que je me sens particulièrement concerné par tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Je crois qu’il y a des efforts qui sont faits. Il faut qu’on maintienne ces efforts dans la paix. Vous savez, nous sommes passés par des événements ici. Moi, j’en porte les traces.
Ce n’est pas souhaitable. Le dialogue doit arriver au bout de tout cela. Il faut qu’on arrive à trouver des solutions, à travers des discussions. On doit pouvoir trouver des solutions pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix et le développement parce que je suis directement concerné par cela.
LP : Un appel au peuple guinéen ?
ST : Nous avons fait une première partie du chemin. Nous avons une autre partie à faire. Faisons en sorte que ces résultats soient en conformité avec les souhaits de la population. C’est une grande ambition d’une Nation qui se retrouvera dans la fraternité et qui va pouvoir montrer au reste du monde qu’on peut se relever de ce demi-siècle de parenthèse.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
(Le Patriote) et André Silver Konan (Le Nouveau Réveil) à Conakry
Le Patriote : Monsieur le président, vous avez participé en tant que candidat, à l’élection présidentielle du 27 juin dernier. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Sidya Touré : C’est d’abord une opportunité très grande pour moi de saluer mes amis de la Côte d’Ivoire et leur dire combien j’apprécie le fait qu’ils soient attentifs à ce qui se passe ici. Les élections de dimanche sont d’une nouvelle nature. Les Guinéens n’avaient jamais connu cela. Ce sont, non seulement des élections libres et transparentes, mais aussi des élections qui n’ont pas été surveillées par le pouvoir. Cela a eu beaucoup d’avantages, mais aussi beaucoup d’inconvénients.
L’avantage, c’est qu’il y a eu une bonne expression des Guinéens, qui se sont mobilisés pour aller voter. L’inconvénient, c’est que nous avons constaté dans certains endroits des fraudes à grande échelle, organisées par certains partis politiques, pour modifier le cours de ce scrutin. C’est assez dommage, puisque c’est une opportunité qui nous est offerte d’expédier une fois, pour de bon, le problème guinéen. Ce n’est pas normal que des gens qu’on pensait être à même de participer à certaines choses de façon normale, se soient comportés comme ça. Ce sont des choses que nous avons constatées et que nous avons signalées à la Ceni. Nous espérons que les corrections se feront pour que les résultats soient suffisamment crédibles.
LP : A quelques heures de la proclamation des résultats, quel est votre état d’esprit ?
ST : Je suis optimiste. Nous connaissons les tendances. Nous savons que nous serons au deuxième tour. Je pense qu’avec cela, nous avons l’opportunité de gagner. Je suis dans un bon état d’esprit. On était parti du fait que les élections auraient été ethniques, comme vous avez eu certainement à le constater. Cependant, je puis vous dire qu’à Conakry, nous avons remporté quatre communes sur cinq. Conakry compte 22% de l’électorat. Cela veut dire que le message que je ne cesse de diffuser depuis dix ans que je dirige ce parti, et qui a rapport à l’unité nationale, au dépassement des clivages ethniques, communautaires, etc., a porté au niveau de la jeunesse et des grands centres. Les irrégularités que j’ai relevées ont été constatées hors de la capitale, dans des endroits éloignés.
LP : Vous êtes le plus Ivoirien des candidats du fait d’une longue carrière dans l’administration à Abidjan marquée par l’occupation du poste de directeur de cabinet du premier ministre Alassane Dramane Ouattara. En quoi est-ce background a compté pour vous ?
ST : Ma carrière en Côte d’Ivoire ne se réduit pas qu’à la direction de cabinet de M. Alassane Ouattara, de 1990 à 1993. Ma carrière dans l’administration ivoirienne s’étend de 1970 à 1996. Avant cela, j’ai été étudiant à l’université d’Abidjan où j’étais avec le chef de l’Etat actuel. Ici, la perception que les gens ont du fait que je sois Ivoirien à moitié est positive, ils apprécient ce fait-là plutôt qu’autre chose. La Côte d’Ivoire est une réussite que les Guinéens admirent. D’ailleurs, je m’en réjouis.
LP : Au cas où vous ne seriez pas appelé à participer au second tour, bien que vous soutenez le contraire, pour lequel des deux « grands favoris » à savoir Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, appelleriez-vous vos militants à soutenir ?
ST : L’idée de grands favoris basés sur de grandes ethnies a fait son temps. Les tendances aujourd’hui montrent clairement que l’UFR est au second tour du scrutin. Ce qui reste comme dépouillement ne laisse pas croire que cette situation va changer. On n’est donc pas à ce niveau d’appel en faveur d’un autre candidat. On est au niveau de la préparation du second tour auquel nous allons participer.
LP : Au cas où vous seriez élu président de la République le 18 juillet prochain, quelle serait la première décision que vous prendriez ?
ST : Vous savez, quand vous arrivez dans de telles fonctions, tout est sur la table. Dans le cas d’un pays comme la Guinée où la situation s’est dégradée pendant un demi-siècle, où les gens manquent de tout, tout est urgent. Cependant, il y a des choses élémentaires à faire, dans le cas d’un pays comme la Guinée. J’ai été confronté à cette question, quand je suis arrivé d’Abidjan en 1996. J’ai d’abord rétabli les services de base : l’eau et l’électricité. La stabilisation macroéconomique, ce qui pourra permettre à la monnaie d’avoir un peu d’influence. De se redresser un peu, ce qui aura une influence sur les prix. Ensuite restructurer l’administration pour qu’elle soit tournée vers le développement et qu’elle permette d’accéder enfin au point d’achèvement du programme PPTE, que j’avais mis en place ici en 1997. Ce programme n’a toujours pas atteint son point d’achèvement en vue de l’effacement de la dette. C’est ce que nous allons prendre comme décision assez rapidement, avant de nous attaquer à des programmes liés au secteur agricole notamment. On a beaucoup d’autres problèmes dans le pays, telles les insuffisances au niveau des ressources humaines, de santé publique. Mais l’urgence est la stabilisation de l’économie, mettre les gens au travail et expliquer à la population l’ambition qu’on a pour le pays, et rassembler les Guinéens. Parce que beaucoup de partis ont fonctionné sur la base communautaire ou communautariste. Il ne faut pas qu’à la fin de l’élection, une communauté puisse se sentir exclue, pour une raison ou pour une autre. Etant donné que cela n’a jamais été le credo de mon parti, ce sera plus facile pour nous de rassembler et d’aller de l’avant ensemble.
LP : Quelles sont les raisons profondes qui vous ont amené à vous porter candidat ?
ST : J’étais venu ici en Guinée, avec une intention très claire, avec l’autorisation à l’époque du président Bédié. C’était de venir aider, à remettre en place une administration qui ne fonctionnait pas. Quand je suis arrivé, les résultats obtenus en six mois, ont fait que les Guinéens m’ont adopté. La confiance s’est dès lors établie entre nous. Pendant trois ans, nous avons fait un certain nombre de choses qui ont fonctionné. On a rétabli l’électricité dans un pays où la couverture s’élevait à 37%. Nous avons renoué avec les bailleurs de fonds. On a appelé les investisseurs. Je suis parti de la primature de la manière la plus simple possible. Je suis resté dans la société civile. C’est quand j’ai vu la dégradation de tout ce que j’avais mis en place, que cela m’a interpellé. En moins d’un an, on avait perdu le programme avec le Fonds monétaire international. Jusqu’à présent, on n’a pas fini avec le PPTE qui devrait être terminé en 2003. L’électricité a disparu. L’eau, n’en parlons pas. Et beaucoup d’autres choses. C’est tout cela qui m’a poussé à dire « non, on peut faire autre chose ». On peut faire en sorte que ce pays, compte tenu de ses potentialités, soit capable, non seulement de nourrir sa population mais d’exporter et également d’être un pays de référence. La paupérisation de la population m’a poussé à prendre la tête de ce parti, il y a dix ans. Ce n’était pas une question de magistrature suprême, c’était une façon de participer au débat.
LP : Quel est aujourd’hui votre rêve pour la Guinée ?
ST : Je veux un pays qui va enfin se relever. Où les jeunes vont trouver du travail. Où on va faire une relance économique certaine, avec une croissance durable, pour que les gens aient un niveau de vie, un bien- être. Où les services de base comme votre cas à Abidjan, n’existe pas ; vous êtes frappé par le dénuement total d’un pays où on vivait autrement, il y a 50 ans. Ca c’est l’ambition première. La deuxième, c’est que c’est un pays de la sous-région ouest africaine qui doit pouvoir travailler avec les autres pays et qui doit participer grandement à l’unité de notre zone, la Cedeao. Je crois beaucoup au fait que nous avons une organisation sous-régionale qui doit nous permettre de nous affranchir des contingences des micros Etats. Je pense que la Guinée pourrait y apporter quelque chose, tout en restant en paix non seulement à l’intérieur de ses frontières mais avec ses voisins.
LP : Quel mot pouvez-vous adresser à l’endroit des Ivoiriens et de la Côte d’Ivoire, votre « deuxième patrie », qui avance difficilement dans son processus électoral ?
ST : La Côte d’Ivoire est un pays qui me tient particulièrement à cœur. Je suis proche du premier ministre Ouattara, du président Bédié, qui a été mon patron pendant de longues années. Je suis proche du président Gbagbo avec lequel j’ai été à l’école et avec lequel j’ai participé à des mouvements de grèves ensemble. Mais il y a d’autres fonctionnaires qui m’ont formé, en l’occurrence mon véritable patron en Côte d’Ivoire, Maurice Séry Gnoléba. C’est lui qui m’a beaucoup appris à ma sortie de l’école du Trésor. J’ai travaillé avec lui pendant 16 ans. Je suis pratiquement proche de toute cette classe politique, ce qui fait que je me sens particulièrement concerné par tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Je crois qu’il y a des efforts qui sont faits. Il faut qu’on maintienne ces efforts dans la paix. Vous savez, nous sommes passés par des événements ici. Moi, j’en porte les traces.
Ce n’est pas souhaitable. Le dialogue doit arriver au bout de tout cela. Il faut qu’on arrive à trouver des solutions, à travers des discussions. On doit pouvoir trouver des solutions pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix et le développement parce que je suis directement concerné par cela.
LP : Un appel au peuple guinéen ?
ST : Nous avons fait une première partie du chemin. Nous avons une autre partie à faire. Faisons en sorte que ces résultats soient en conformité avec les souhaits de la population. C’est une grande ambition d’une Nation qui se retrouvera dans la fraternité et qui va pouvoir montrer au reste du monde qu’on peut se relever de ce demi-siècle de parenthèse.
Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
(Le Patriote) et André Silver Konan (Le Nouveau Réveil) à Conakry