Meiway, une voie d’Afrique. C’est la première œuvre biographique signée de Milis Inoussa Zeba sur l’artiste ivoirien Patrice Désiré Frédéric II Ehui (dit Meiway) que les fans ont – artistiquement – intronisé « Roi du Zoblazo ». Parue aux Editions Eburnies, l’œuvre se subdivise, selon l’orientation voulue par l’auteur Milis, en six parties avec 16 chapitres. Par ‘’devoir’’, Pol Dokui le Directeur de la Radio Fréquence 2 Côte d’Ivoire, avec une casquette de ‘’Tonton’’ et d’admirateur pour Meiway, signe la préface de l’œuvre biographique. Lui qui a vu défiler de nombreux artistes devenus des stars « depuis sa longue et riche carrière de producteur radio », trouve en l’artiste Meiway une force : son ingéniosité et son enracinement dans la culture. Un trait, note-t-il, que l’on trouve dans le caractère ‘’attachant de l’artiste, sympathique et ouvert à tous’’, à travers un rythme modernisé du folklore du groupe Akan en Côte d’Ivoire. Les prémices de ce style, selon Milis Zeba, dont Meiway sera le ‘’créateur’’ sont perçues dès le départ dans Aybèbou, son premier album sorti en 1989 chez Sonodisc. Mais, c’est Ernesto Djédjé –par ailleurs Roi du Ziglibity – qui donne à Meiway cette envie de se servir du folklore de son terroir pour défendre la culture ivoirienne sur le plan international. Face au Reggae, à la Salsa, ou au Jazz, Meiway va attirer l’attention sur l’originalité de son rythme – non universel – auquel il adopte, à partir de son 2è album 200% Zoblazo, le symbole des pourcentages croissants. Pour matérialiser sa progression. Une source de motivation qui incite personnellement l’artiste à faire en sorte que ses productions, à défaut d’être meilleures, aient la même valeur que les précédentes. C’est-à-dire, se maintenir et donner une allure à sa carrière. Aussi s’engage-t-il à aller plus loin dans ses recherches musicales pour que sa musique soit appréciée dans le monde entier. Tout en démontrant une dimension ‘’transnationale’’ de sa musique, Meiway combine au Zoblazo soit du High life, M’balax, soit du Zoukouss congolais. Sans toutefois succomber à la mode. Pour le professeur de musique, Kossonou Kouakou Henri-Luc, auteur de « La musique de Meiway », son mémoire de fin de cycle au diplôme d’études supérieures artistiques (Desa 2001-2002) – mentionné dans la bibliographie de Milis – l’artiste Meiway rompt avec toute monotonie. Parce que, explique M. Kossonou, il y a de la polyrythmique et de la polytonie dans ses œuvres.
Meiway, fédérateur avant d’être panafricaniste
Ouvert sur le plan musical, Meiway, dit-il, avant d’être panafricain est fédérateur. Ainsi, faisant un clin d’œil au Liwaga du Burkina Faso, au Poro chez les Sénoufo, au Makossa, Meiway « arrive ingénieusement à coller les œuvres. Ce qui explique qu’il a un succès relatif en Afrique ». « La seule façon pour un artiste de voir les personnes adhérer à ses œuvres, c’est de toucher un pan de leur quotidien, tout ce qui est constitutif à leur existence, à la région, la tradition, la culture », a-t-il traduit. Pour le professeur Kossonou qui a fait une étude musicologique de l’œuvre de Meiway pour expliquer l’apport de l’artiste à la musique ivoirienne, l’on arrive aisément à déceler plusieurs motifs rythmiques (syncrétismes rythmiques) et une recherche mélodique et harmonique. « Tous les choix musicaux qu’on fait dans une composition musicale, loin de se faire sur un coup de tête, sont objectifs. On doit pouvoir les justifier…Le plus important pour un artiste dans la création de ses œuvres, n’est pas de produire pour produire, mais de permettre à la majorité de la population d’adhérer à son œuvre », dixit Kossonou Kouakou, lui qui a retranscrit sur partition les œuvres de Meiway (pages 46-47). Faisant donc un parallèle entre les œuvres de Meiway, Kossonou Kouakou Henri-Luc relève chez l’artiste un aspect poétique. «Il arrive à traiter les thèmes avec la musique qui est chaleureuse, comme pour dédramatiser les choses ; pour ne pas être fataliste au point de s’apitoyer sur son sort. Il utilise généralement le mode mineur. Il arrive à traiter ses thèmes, non seulement avec des rythmes enlevés mais, avec des tonalités majeures qui donnent un caractère jovial. A chaque fois, il ne veut pas se laisser rattraper par cet élément de détresse. Il refuse la fatalité, il croit en son destin », fait comprendre le professeur Kossonou dont le champ du mémoire était plutôt musicologique pour expliquer que la musique de Meiway est bien une musique ivoirienne. « L’on peut qualifier de musique ivoirienne la musique de Meiway du fait qu’elle est syncrétique. Quand on parle d’une musique ivoirienne, elle se veut fédératrice. Ne pas entendre les mêmes séquences d’une région », a-t-il soutenu. « Meiway, une voie d’Afrique » plonge le lecteur dans un univers qualifié par Milis de «mystique, sensuel et électrique ». Une œuvre qui parcourt l’enfance de Meiway depuis Grand-Bassam et dévoile parfois des pages inconnus sur l’artiste. C’est aussi une carrière auréolée de succès car recordman des Koras en Côte d’Ivoire.
Koné Saydoo
Meiway, fédérateur avant d’être panafricaniste
Ouvert sur le plan musical, Meiway, dit-il, avant d’être panafricain est fédérateur. Ainsi, faisant un clin d’œil au Liwaga du Burkina Faso, au Poro chez les Sénoufo, au Makossa, Meiway « arrive ingénieusement à coller les œuvres. Ce qui explique qu’il a un succès relatif en Afrique ». « La seule façon pour un artiste de voir les personnes adhérer à ses œuvres, c’est de toucher un pan de leur quotidien, tout ce qui est constitutif à leur existence, à la région, la tradition, la culture », a-t-il traduit. Pour le professeur Kossonou qui a fait une étude musicologique de l’œuvre de Meiway pour expliquer l’apport de l’artiste à la musique ivoirienne, l’on arrive aisément à déceler plusieurs motifs rythmiques (syncrétismes rythmiques) et une recherche mélodique et harmonique. « Tous les choix musicaux qu’on fait dans une composition musicale, loin de se faire sur un coup de tête, sont objectifs. On doit pouvoir les justifier…Le plus important pour un artiste dans la création de ses œuvres, n’est pas de produire pour produire, mais de permettre à la majorité de la population d’adhérer à son œuvre », dixit Kossonou Kouakou, lui qui a retranscrit sur partition les œuvres de Meiway (pages 46-47). Faisant donc un parallèle entre les œuvres de Meiway, Kossonou Kouakou Henri-Luc relève chez l’artiste un aspect poétique. «Il arrive à traiter les thèmes avec la musique qui est chaleureuse, comme pour dédramatiser les choses ; pour ne pas être fataliste au point de s’apitoyer sur son sort. Il utilise généralement le mode mineur. Il arrive à traiter ses thèmes, non seulement avec des rythmes enlevés mais, avec des tonalités majeures qui donnent un caractère jovial. A chaque fois, il ne veut pas se laisser rattraper par cet élément de détresse. Il refuse la fatalité, il croit en son destin », fait comprendre le professeur Kossonou dont le champ du mémoire était plutôt musicologique pour expliquer que la musique de Meiway est bien une musique ivoirienne. « L’on peut qualifier de musique ivoirienne la musique de Meiway du fait qu’elle est syncrétique. Quand on parle d’une musique ivoirienne, elle se veut fédératrice. Ne pas entendre les mêmes séquences d’une région », a-t-il soutenu. « Meiway, une voie d’Afrique » plonge le lecteur dans un univers qualifié par Milis de «mystique, sensuel et électrique ». Une œuvre qui parcourt l’enfance de Meiway depuis Grand-Bassam et dévoile parfois des pages inconnus sur l’artiste. C’est aussi une carrière auréolée de succès car recordman des Koras en Côte d’Ivoire.
Koné Saydoo