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Économie Publié le mercredi 30 juin 2010 | Fraternité Matin

Activités portuaires: Des femmes se donnent les moyens pour vaincre les défis du management

Le Réseau des femmes professionnelles maritimes et portuaires de l’Ouest et du Centre (Rfpmp) ont ouvert les travaux de leur assemblée générale élective le 29 juin pour prendre fin le 1er Juillet. Ces travaux vont permettre l’adoption en assemblée générale des statuts et règlement intérieur du Rfpmp-Aoc et le renouvellement du bureau exécutif dudit réseau.

L’assemblée générale du Réseau des femmes professionnelles maritimes et portuaires de l’Afrique de l’Ouest et du Centre qui se tient pour la première fois en Afrique après trois rendez-vous combinés avec des sessions de formation à Las Palmas en Espagne, a pour thème central : « Les femmes face aux défis des ports africains ». Mais c’est autour du thème de la conférence : « Contribution des femmes dans l’amélioration du management en Afrique » qu’un panel de femmes au parcours brillant et exemplaire, pionnières dans leurs domaines de compétences que ces assisses ont commencé. Et c’est Viviane Zunon Kipré, anciennement directeur adjoint de la BCEAO, DG de la CNPS et aujourd’hui PCA du groupe de presse Fraternité-Matin, qui la première a défloré ce thème. Sur la base de la riche expérience qu’elle a acquise à travers les différentes responsabilités qu’elle a eu à assumer au plus haut niveau, elle a tenu à indiquer qu’il n’ y a pas de façon typiquement discriminée et donc féminine ou masculine de conduire une société. Chacun donne le meilleur de lui-même pour atteindre ses objectifs : « C’est avant tout une question de compétence, d’expérience, de personnalité et de bonne perception de la mission confiée à l’entreprise ».

Elle a défini une grille de lecture des compétences et qualités managériales. Elles se déclinent dans son approche en loyauté, honnêteté et intégrité. Elles font aussi appelle au sens de la communication, au savoir anticiper, à l’humilité tout en ayant confiance en soi-même, à la capacité de pouvoir travailler en équipe, de savoir déléguer des responsabilités. La conférencière a aussi insisté sur des spécificités que doit développer la femme manager. Il s’agit pour elle d’avoir une bonne capacité relationnelle, la capacité à assumer sa féminité, la capacité à développer un management complémentaire ainsi que la capacité à s’imposer comme leader. Sur ce point, elle fait partager à son auditoire, des exemples tirés de ses nombreuses expériences personnelles. Ce sont des éléments pour amener les femmes à décomplexer leur rapport avec le management. Elles qui sont en butte à des obstacles divers notamment «le stéréotype de genre et la perception d’une inadaptation des femmes à la culture d’entreprises ; une culture du présentéisme défavorable aux femmes, des pratiques organisationnelles et des politiques de gestion qui pénalise les femmes » .A sa suite, le Professeur Yao N’dré, président du Conseil constitutionnel, représentant Simone Ehivet Gbagbo,1ère Dame de Côte d’Ivoire et marraine de cette assemblée générale élective a renchéri avec Viviane Zunon Kipré : « C’est d’abord les femmes elles- mêmes qui doivent bousculer les hommes pour faire valoir leurs droits. Cela passe par la formation. Vous devez compter sur vos propres forces avant de vous en remettre aux hommes ». Il a dénoncé toutes les pratiques et toutes les lois discriminatoires à l’égard des femmes et qui renforcent chez elles le complexe d’infériorité : «Les femmes ne peuvent être au diapason des hommes que dans un environnement stable et stabilisé. Ce qui n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi au nom de Simone Ehivet Gbagbo et du Conseil constitutionnel, je vous dis merci. Car en tenant votre assemblée générale en Côte d’Ivoire, vous contribuez à ramener la stabilité en Côte d’Ivoire (…) ».

Omar N’gueye, Secrétaire général de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, il est impératif de combler le fossé entre l’homme et la femme et d’amener les femmes à participer davantage au développement pour réaliser la justice sociale mais surtout réduire la pauvreté. Sur la base des statistiques fournies par une étude de l’OCDE, il relève que les femmes africaines constituent près de 70% de la force agricole du continent et produisent environ 90% de toutes les denrées alimentaires. Il note également que le taux d’activité économique est supérieur concernant les femmes d’Afrique (61.9 pour cent) à celui d’autres régions (pays de l’OCDE compris). Toutefois l’immense majorité des femmes africaines sont employées dans le secteur informel et/ou à des postes peu qualifiés. Le pourcentage de femmes salariées dans le secteur non agricole, l’un des plus faibles du monde (8,5 pour cent), est à cet égard éloquent.

Cet état de faits explique toujours cette étude citée par Omar N’gueye, est lié à l’accès insuffisant des femmes aux ressources clés que sont l’éducation et la santé. Marcel Gossio, le DG du Port autonome d’Abidjan a justifié les performances de son entreprise en partie par le rendement des femmes qui sont à des postes de responsabilité : «L’une des forces du port autonome d’Abidjan tient aux importantes actions et performances des femmes qui y travaillent depuis le Comité de direction qui est composé de quatre femmes jusqu’aux assistantes de direction en passant par les femmes cadres qui y sont de plus en plus importantes en nombre et qui, de par leurs qualités et capacités, sont nommés à des postes de responsabilité. »

Franck A. Zagbayou
zagbayou@fratmat.info
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