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Sport Publié le lundi 5 juillet 2010 | L’expression

Sports/Camara Ibrahim (Coach ES Bingerville L2): “Les Eléphants n’ont pas osé au Mondial”

Seul entraîneur du Championnat national à avoir vécu la Coupe du monde en Afrique du Sud, Camara Ibrahim se prononce sur la prestation des Eléphants. L’ex-international tire les leçons de cette expérience sud-africaine.


Vous êtes l’un des rares techniciens ivoiriens à être à la Coupe du monde. Peut-on en savoir les raisons ?
Les raisons sont d’abord personnelles. Je suis ici pour rencontrer d’autres techniciens étrangers pour des échanges. Pour ma propre formation. Ce que j’ai eu l’occasion de faire.

A part vous et quelques membres de la Dtn, il n’y a plus de technicien ivoirien sur place. Qu’en pensez-vous ?
C’est dommage, parce que si on veut parler du développement du football national, à ce genre d’évènement qui est un lieu d’échanges, il est important que la fédération ou le ministère fasse un effort pour y envoyer les techniciens ou les experts nationaux. Cela pourra leur permettre de se frotter à d’autres techniciens chevronnés pour bénéficier de leur expertise et la mettre au service du football ivoirien. C’est d’abord la fête du football avant autre chose. Si 90% des techniciens locaux sont à la maison pendant qu’un évènement footballistique mondial se déroule, c’est dommage.

L’amicale des entraîneurs a-t-elle fait des propositions à la Fif dans ce sens ?
Je suis d’accord avec vous. C’est une faute qui nous incombe. Notre amicale existe mais ne fonctionne pas. On est en train de se battre pour qu’elle soit dynamique, pour qu’on soit un partenaire incontournable de la fédération.

Que pensez-vous de la prestation des Eléphants ?
Les Eléphants n’ont pas été mal dans la discipline collective et organisationnelle. Mais ils ont manqué de folie dans le jeu. Pour des joueurs qui ont de la percussion, ils n’ont pas pris de risques, ils n’ont pas osé. Si on avait pris plus d’initiatives offensivement, je pense qu’on aurait eu plus que le match nul face au Portugal. C’est facile de dire, on a fait un match nul, on aurait dû gagner.

La Côte d’Ivoire, malgré son succès (3-0) sur la Corée du Nord sort au premier tour comme en 2006…
Il faut se remettre au travail et essayer de trouver un technicien qui commence à travailler dès maintenant. Pour construire une équipe compétitive et solide à l’avenir.

Cette génération est vers la fin. Pour vous, comment préparer la relève ?
Il n’y a pas 150 000 façons de le faire. Il faut mettre l’accent sur la formation. La formation des joueurs, la formation des cadres. Jean Marc Guillou l’a fait à l’époque. On a cru que c’était un miracle. Et ce sont ces jeunes qui forment aujourd’hui l’ossature de l’équipe nationale. Ce n’est pas spécifique à Guillou, tout le monde peut le faire.

Quelle politique réelle doit-on insuffler à notre football pour inscrire les résultats dans la durée?
C’est la fédération qui met un plan de développement en place. Et que la Dtn fait appliquer à travers les techniciens départementaux. Après, il faut un suivi. Si on veut une bonne équipe de 17 ans, il faut organiser des championnats de jeunes, pour dénicher des talents, ensuite accentuer leur formation par les compétitions. Car seule la compétition fait évoluer les jeunes. Il faut aussi former des cadres, et même des dirigeants. Je suis désolé, mais il y a des présidents qui arrivent à la tête des clubs et qui n’ont aucun projet pour le club. Ils gèrent comme ils veulent. Ça peut marcher un temps mais pas sur la durée. Les grandes nations de football ont un plan de développement. Et il faudrait que nous puissions nous inscrire dans cette logique.

Comment avez-vous trouvé les six nations africaines au mondial ?
En termes de résultat, sur les six il y en a quatre qui sont éliminées en attendant le match de la Côte d’Ivoire, le Ghana qui s’est qualifié, on ne peut pas dire qu’on a été bon. L’Afrique devra encore travailler pour se hisser au niveau des équipes européennes.

Quel profit avez-vous tiré de votre voyage en Afrique du Sud ?
Le fait d’être là m’a permis de me faire un carnet d’adresses. J’ai échangé avec d’autres techniciens, j’ai pu assister à des entraînements de quelques pays et clubs. J’ai constaté que le football avance à grande vitesse, et qu’il faut se former, se recycler et être à l’écoute des différentes évolutions. C’est très important.

Un commentaire sur l’organisation de cette première Coupe du monde en Afrique?
L’Afrique du Sud a réussi sa chose. Les déplacements, l’organisation, la question de sécurité, vraiment tout est parfait. J’invite les autres pays africains à copier cet exemple.

Réalisé par Tibet Kipré à Johannesburg
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