Un autre sondage vient d’être publié par la Société française d’Etudes par Sondages (SOFRES). Comme les précédents, commandés et commandités par le camp présidentiel, ce dernier donne encore Laurent Gbagbo vainqueur de la prochaine présidentielle. Comme on a coutume de le dire, « Tout flagorneur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». A l’évidence, ce dernier sondage est certainement des plus déroutants. La main sur le cœur, la société française affirme, de la façon la plus ahurissante que de tous les candidats en lice, Laurent Gbagbo est en substance le plus dynamique, le plus compétent, le plus sincère, le plus travailleur, le plus sage et calme et il tiendra ses promesses. On aurait pu rire devant ce qui parait comme une véritable caricature du microcosme ivoirien, tant les conclusions de SOFRES sont aux antipodes des réalités ivoiriennes. Depuis dix ans que le grand chef est aux affaires, que de désolations et de regrets pour les populations ivoiriennes ! Comment peut-on raisonnablement dire que Gbagbo est « le plus grand travailleur » quand on voit l’état de délabrement et d’agonie qui est celui de la Côte d’Ivoire ? Comment dire qu’il est un travailleur quand il est de notoriété qu’il arrive à ses bureaux généralement autour de onze heures. Si tant est que le camarade socialiste était un homme à la tâche, les fonctionnaires ne travailleraient pas seulement trois jours sur cinq. Le sondage nous dit également que l’ancien opposant historique est celui qui tient ses promesses. Les auteurs de cette enquête ne sont vraiment pas de la Côte d’Ivoire sinon ils sauraient facilement qu’avant la crise et durant tout le processus de paix, Gbagbo n’a eu de cesse de renier sa signature et de jeter aux orties ses engagements. Assurément, on passerait toute une journée à égrener le chapelet de ses paroles et signatures non respectées. Qu’à cela ne tienne ! L’observateur de la vie nationale est bien surpris de constater qu’en dépit des nombreux sondages de SOFRES, le déclarant vainqueur de la présidentielle, Laurent Gbagbo ne semble pas pressé à y aller. Nous en voulons pour preuve, le cinglant désaveu de l’intéressé à ces faiseurs de sondages et de songes : « je n’irai pas aux élections comme on conduit un mouton à l’abattoir »
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga