Des ‘‘mal élus’’ aux ‘‘bien élus’’. Des plus légitimes aux moins légitimes. Tout les Chefs d’Etat invités par Nicolas Sarkozy étaient hier à Paris, au défilé du 14 juillet, commémorant l’anniversaire de l’indépendance de la France. Sauf un seul : Laurent Gbagbo. Le chef de l’Etat ivoirien a refusé d’y représenter la Côte d’Ivoire pour une raison inavouée, mais que tout le monde ne sait que trop : sa guerre personnelle contre la France, notamment chiraquienne. L’ancien Président français Jacques Chirac, c’est la conviction du dirigeant ivoirien, ayant été à la base de la « sale guerre contre la Côte d’Ivoire », qui a empêché notre chef de dormir sur ses deux oreilles. Que ce dernier soit parti depuis belle lurette, remplacé par un Sarkozy beaucoup plus ouvert à l’idée d’une Afrique qui s’assume – disposition d’esprit que Gbagbo a lui-même reconnue –, l’homme fort d’Abidjan (qui en devient ainsi faible à l’échelle internationale) continue d’entretenir à l’égard de la France une relation ombrageuse, guidée malheureusement, et on s’en rend bien compte, par son seul ego. « Je n’aime pas Chirac, il a voulu me renverser, donc je n’aime pas la France, quelle que soit celui qui en détient les rênes », semble dire Gbagbo.
Parce que l’individu Gbagbo a donc une dent contre l’individu Chirac, la Côte d’Ivoire et son peuple devraient en pâtir. Un raisonnement réducteur et pour le moins insultant que celui d’un homme, un simple mortel, qui assimile son destin personnel, ses sentiments et ressentiments propres, à ceux d’une communauté tout entière. Quelle haute idée il a de sa personne ! Même Houphouët-Boigny dont la légitimité historique ne souffre d’aucune contestation aux yeux des Ivoiriens (et finalement de Gbagbo lui-même qui s’en réclame) n’aurait pas eu cette outrecuidance.
Le pays a donc été absent à un rendez-vous où il aurait pu gagner quelque chose.
Pour justifier sa présence à cette tribune, le président malien Amadou Toumani Touré a été sans ambiguïté : il a dit être venu par "par politesse (...) et par intérêt aussi". Pour les intérêts de son pays, de son peuple. Car, il est conscient que lui ne fait que passer et que son peuple et son pays demeureront. Et quoi qu’il en pense, le Mali et la France demeurent liés par l’histoire. Laurent Gbagbo, lui, préfère penser à sa personne. Depuis quelques années, il a engagé une sorte de bras de fer – déséquilibré du reste – avec l’ancien colonisateur. Bien que perdant, il persiste à ce jeu suicidaire à la recherche sans doute d’un «certificat de résistance» outre-tombe. Il serait étonnant qu’il obtienne quoi que ce soit, tellement son combat est faux. Cette attitude d’enfant gâté n’est que nuisible à la Côte d’Ivoire. Ce combat d’arrière-garde prive le pays d’éventuels contrat de coopération productifs. On ne part pas en duel avec plus fort que soi, on négocie. C’est d’ailleurs en parfaite connaissance de cette réalité, que feu Houphouët-Boigny a pu bâtir la Côte d’Ivoire. Des pays mieux «gâtés» par la nature qui ont emprunté l’actuel chemin de Gbagbo continuent d’en payer les frais. «Si nous nous couchons, nous sommes morts», a dit l’historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo. Gbagbo n’a pas compris de son collègue historien. Car pour ne pas se «coucher», il faut exister. Zacob Zuma, président de l’Afrique de Sud, un pays bien plus puissant politiquement et économiquement que le nôtre était en mai au sommet France-Afrique à nice. A l’occasion, il a fustigé l’invitation de certains dictateurs : «Nous ne voulons pas encourager les militaires à renverser les dirigeants en place et à prendre le pouvoir ; les inviter signifie une reconnaissance, c`est ainsi que c`est interprété sur le continent». «C’est cela un garçon » pour coller à la rhétorique chère au Chef de l’Etat ivoirien. Vraisemblablement, le nôtre n’a pas ce courage. Il préfère l’attitude du ‘‘Préfet’’ qui a choisi de bouder le Patron dans son coin espérant un traitement de faveur. Au fond, Laurent Gbagbo est plutôt le plus nostalgique de la françafrique. Houphouët-Boigny est mort. Fini les traitements de faveurs. La France providence aussi. Il faut à Laurent Gbagbo sortir de son complexe, descendre dans l’arène, déclarer sa flamme, accepter l’épreuve de la compétition. C’est à ce prix que la voix de la Côte d’Ivoire sera entendue. Mais Gbagbo est si loin de l’intérêt général. Comment le pourrait-il ? Lui, un homme de clan. C’est pourquoi depuis 0ctobre 2000, la Côte d’Ivoire n’a plus de voix. Elle n’existe pas…
KIGBAFORY Inza
Parce que l’individu Gbagbo a donc une dent contre l’individu Chirac, la Côte d’Ivoire et son peuple devraient en pâtir. Un raisonnement réducteur et pour le moins insultant que celui d’un homme, un simple mortel, qui assimile son destin personnel, ses sentiments et ressentiments propres, à ceux d’une communauté tout entière. Quelle haute idée il a de sa personne ! Même Houphouët-Boigny dont la légitimité historique ne souffre d’aucune contestation aux yeux des Ivoiriens (et finalement de Gbagbo lui-même qui s’en réclame) n’aurait pas eu cette outrecuidance.
Le pays a donc été absent à un rendez-vous où il aurait pu gagner quelque chose.
Pour justifier sa présence à cette tribune, le président malien Amadou Toumani Touré a été sans ambiguïté : il a dit être venu par "par politesse (...) et par intérêt aussi". Pour les intérêts de son pays, de son peuple. Car, il est conscient que lui ne fait que passer et que son peuple et son pays demeureront. Et quoi qu’il en pense, le Mali et la France demeurent liés par l’histoire. Laurent Gbagbo, lui, préfère penser à sa personne. Depuis quelques années, il a engagé une sorte de bras de fer – déséquilibré du reste – avec l’ancien colonisateur. Bien que perdant, il persiste à ce jeu suicidaire à la recherche sans doute d’un «certificat de résistance» outre-tombe. Il serait étonnant qu’il obtienne quoi que ce soit, tellement son combat est faux. Cette attitude d’enfant gâté n’est que nuisible à la Côte d’Ivoire. Ce combat d’arrière-garde prive le pays d’éventuels contrat de coopération productifs. On ne part pas en duel avec plus fort que soi, on négocie. C’est d’ailleurs en parfaite connaissance de cette réalité, que feu Houphouët-Boigny a pu bâtir la Côte d’Ivoire. Des pays mieux «gâtés» par la nature qui ont emprunté l’actuel chemin de Gbagbo continuent d’en payer les frais. «Si nous nous couchons, nous sommes morts», a dit l’historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo. Gbagbo n’a pas compris de son collègue historien. Car pour ne pas se «coucher», il faut exister. Zacob Zuma, président de l’Afrique de Sud, un pays bien plus puissant politiquement et économiquement que le nôtre était en mai au sommet France-Afrique à nice. A l’occasion, il a fustigé l’invitation de certains dictateurs : «Nous ne voulons pas encourager les militaires à renverser les dirigeants en place et à prendre le pouvoir ; les inviter signifie une reconnaissance, c`est ainsi que c`est interprété sur le continent». «C’est cela un garçon » pour coller à la rhétorique chère au Chef de l’Etat ivoirien. Vraisemblablement, le nôtre n’a pas ce courage. Il préfère l’attitude du ‘‘Préfet’’ qui a choisi de bouder le Patron dans son coin espérant un traitement de faveur. Au fond, Laurent Gbagbo est plutôt le plus nostalgique de la françafrique. Houphouët-Boigny est mort. Fini les traitements de faveurs. La France providence aussi. Il faut à Laurent Gbagbo sortir de son complexe, descendre dans l’arène, déclarer sa flamme, accepter l’épreuve de la compétition. C’est à ce prix que la voix de la Côte d’Ivoire sera entendue. Mais Gbagbo est si loin de l’intérêt général. Comment le pourrait-il ? Lui, un homme de clan. C’est pourquoi depuis 0ctobre 2000, la Côte d’Ivoire n’a plus de voix. Elle n’existe pas…
KIGBAFORY Inza