1-Les faits
Le mardi 13 juillet 2010, le quotidien Le Nouveau Courrier a publié, après plusieurs annonces, un article intitulé ''Comment les barons ont pillé les planteurs : Le livre noir de la filière café-cacao (1) ''. Le mercredi, lendemain de la publication dudit dossier, le Procureur de la République, Raymond Tchimou, convoque Stéphane Guédé, Directeur de Publication, Théophile Kouamouo, Directeur de la rédaction et Saint Claver Oula, Rédacteur en chef du journal, dans ses bureaux. Les trois responsables du quotidien Le Nouveau Courrier, accompagnés de leur conseil, se présentent à l'heure indiquée devant le Procureur de la République près le tribunal du Plateau, qui, séance tenante, leur exige de révéler la source de leur information. Devant le refus des journalistes, le Procureur de la République ordonne qu'ils soient conduits à la police criminelle pour y être entendus, pour " vol de documents administratifs ". Au même moment, le siège du journal est pris d'assaut par des agents de la police, qui perquisitionnent la rédaction. Au cours de cette opération, des journalistes sont séquestrés et l'ordinateur du Rédacteur en chef est confisqué. Sur ordre du procureur de la République, les trois responsables du journal interpellés sont gardés à vue au siège de la police criminelle à Abidjan Plateau.
2- Notre analyse
Le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) observe que ces faits constituent une atteinte grave aux droits professionnels des journalistes, au principe de la liberté d'accès à l'information et, par conséquent, représentent une menace réelle pour la liberté de la presse. Ces faits surviennent, faut-il le rappeler, dans un contexte de sortie de crise et au moment où le Chef de l'Etat, lui-même, vient d'ordonner une enquête sur des allégations de corruption et de favoritisme impliquant des membres du gouvernement. De quoi fouetter l'orgueil et l'ardeur des journalistes dont le rôle et la responsabilité dans la lutte contre les maux qui minent la société (corruption, détournement de deniers publics, népotisme, etc.) sont inestimables. Alors, pourquoi, diantre ! s'en prendre à des journalistes et à un journal qui n'ont fait qu'accomplir leur devoir et assumer leur responsabilité devant la nation, en recherchant et en diffusant, selon les règles universelles du journalisme, des informations justes et irréfutables ? Emprisonner des journalistes pour les contraindre à violer leur propre déontologie en livrant leur source d'information n'est pas acceptable. Surtout que la loi 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse n'autorise plus qu'un journaliste soit privé de sa liberté pour des faits, en rapport direct avec l'exercice de son métier, tels que ceux reprochés aux responsables et aux journalistes du quotidien Le Nouveau Courrier.
3- Notre position
Fort de ce qui précède, le GEPCI :
- Exprime son soutien et sa solidarité à ''Avenir Médias Sarl'', éditeur du quotidien Le Nouveau Courrier, singulièrement à son Directeur Général et à l'ensemble de ses journalistes ;
- Condamne la descente musclée des agents de la police nationale au siège du journal et la confiscation du matériel de travail des journalistes;
- Invite les autorités politiques et judiciaires, les acteurs politiques et la société civile, à tout mettre en œuvre pour promouvoir et protéger la liberté de presse, et à assurer protection et soutien aux entreprises de presse ainsi qu'aux journalistes dans l'accomplissement de leur difficile mission au service de la nation ;
- Demande au Procureur de la République la remise en liberté de Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo et Saint Claver Oula ;
- Rappelle que la liberté de presse, consacrée par la Constitution ivoirienne et la loi 2004-643 portant régime juridique de la presse, est une garantie pour la liberté d'expression et d'opinion, valeur fondamentale et non réductible de la démocratie et des pratiques de bonne gouvernance, indispensables au développement d'un pays.
Fait à Abidjan, le 15/07/2010
Pour le Bureau Exécutif du GEPCI
Le Président
Denis Kah Zion
Le mardi 13 juillet 2010, le quotidien Le Nouveau Courrier a publié, après plusieurs annonces, un article intitulé ''Comment les barons ont pillé les planteurs : Le livre noir de la filière café-cacao (1) ''. Le mercredi, lendemain de la publication dudit dossier, le Procureur de la République, Raymond Tchimou, convoque Stéphane Guédé, Directeur de Publication, Théophile Kouamouo, Directeur de la rédaction et Saint Claver Oula, Rédacteur en chef du journal, dans ses bureaux. Les trois responsables du quotidien Le Nouveau Courrier, accompagnés de leur conseil, se présentent à l'heure indiquée devant le Procureur de la République près le tribunal du Plateau, qui, séance tenante, leur exige de révéler la source de leur information. Devant le refus des journalistes, le Procureur de la République ordonne qu'ils soient conduits à la police criminelle pour y être entendus, pour " vol de documents administratifs ". Au même moment, le siège du journal est pris d'assaut par des agents de la police, qui perquisitionnent la rédaction. Au cours de cette opération, des journalistes sont séquestrés et l'ordinateur du Rédacteur en chef est confisqué. Sur ordre du procureur de la République, les trois responsables du journal interpellés sont gardés à vue au siège de la police criminelle à Abidjan Plateau.
2- Notre analyse
Le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d'Ivoire (GEPCI) observe que ces faits constituent une atteinte grave aux droits professionnels des journalistes, au principe de la liberté d'accès à l'information et, par conséquent, représentent une menace réelle pour la liberté de la presse. Ces faits surviennent, faut-il le rappeler, dans un contexte de sortie de crise et au moment où le Chef de l'Etat, lui-même, vient d'ordonner une enquête sur des allégations de corruption et de favoritisme impliquant des membres du gouvernement. De quoi fouetter l'orgueil et l'ardeur des journalistes dont le rôle et la responsabilité dans la lutte contre les maux qui minent la société (corruption, détournement de deniers publics, népotisme, etc.) sont inestimables. Alors, pourquoi, diantre ! s'en prendre à des journalistes et à un journal qui n'ont fait qu'accomplir leur devoir et assumer leur responsabilité devant la nation, en recherchant et en diffusant, selon les règles universelles du journalisme, des informations justes et irréfutables ? Emprisonner des journalistes pour les contraindre à violer leur propre déontologie en livrant leur source d'information n'est pas acceptable. Surtout que la loi 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse n'autorise plus qu'un journaliste soit privé de sa liberté pour des faits, en rapport direct avec l'exercice de son métier, tels que ceux reprochés aux responsables et aux journalistes du quotidien Le Nouveau Courrier.
3- Notre position
Fort de ce qui précède, le GEPCI :
- Exprime son soutien et sa solidarité à ''Avenir Médias Sarl'', éditeur du quotidien Le Nouveau Courrier, singulièrement à son Directeur Général et à l'ensemble de ses journalistes ;
- Condamne la descente musclée des agents de la police nationale au siège du journal et la confiscation du matériel de travail des journalistes;
- Invite les autorités politiques et judiciaires, les acteurs politiques et la société civile, à tout mettre en œuvre pour promouvoir et protéger la liberté de presse, et à assurer protection et soutien aux entreprises de presse ainsi qu'aux journalistes dans l'accomplissement de leur difficile mission au service de la nation ;
- Demande au Procureur de la République la remise en liberté de Stéphane Guédé, Théophile Kouamouo et Saint Claver Oula ;
- Rappelle que la liberté de presse, consacrée par la Constitution ivoirienne et la loi 2004-643 portant régime juridique de la presse, est une garantie pour la liberté d'expression et d'opinion, valeur fondamentale et non réductible de la démocratie et des pratiques de bonne gouvernance, indispensables au développement d'un pays.
Fait à Abidjan, le 15/07/2010
Pour le Bureau Exécutif du GEPCI
Le Président
Denis Kah Zion