Paul Yao-N`Dré, pdt du Conseil constitutionnel : “Les acteurs politiques manipulent la jeunesse”

Parti, hier, exhorter la jeunesse à renaître, Paul Yao-N`dré lui a demandé de se libérer du joug des hommes politiques. C`était, hier, au palais de la Culture de Treichville, au lancement des activités du Forum des jeunes pour le cinquantenaire. Le président du Conseil constitutionnel, Paul Yao-N`dré, était l`invité spécial, hier, de la cérémonie de lancement du Forum des jeunes pour le cinquantenaire, au palais de la Culture à Treichville. Avant de déclarer ouverts les travaux, prévus du 22 au 24 juillet, il a fustigé la mainmise des leaders politiques nationaux sur la jeunesse ivoirienne. « Les acteurs politiques manipulent la jeunesse », a-t-il résumé son diagnostic de leurs rapports. La jeunesse doit se départir de ce lien, car, dira-t-il, l`indépendance se traduit par l`autodétermination. Les réflexions sur le cinquantenaire sont, pour lui, le tremplin pour les jeunes de se propulser au devant de la sphère des décisions. De même, Paul Yao-N`Dré les a invités à prendre leurs responsabilités dans la construction de la Côte d`Ivoire post-crise. Le président du C.C s`est aussi attaqué à la « mauvaise gouvernance politique ». Un phénomène qui s`apparente, à ses dires, à un fléau dans la gestion des nations africaines émergentes. Les Etats africains ont hérité de la colonisation d`un type de gestion qui met à mal la cohésion sociale, la stabilité politique et économique du continent. « Au lieu d`accuser le colonisateur, nous devons nous remettre en cause », a-t-il préconisé. Tant, il plaint les dirigeants et les concitoyens de tenir, toujours, l`Occident pour responsable de leurs malheurs. Il s`offusque en ces termes : « le colon s`est retiré et nous nous sommes substitués à ce colon pour jouer son rôle (…) Il faut que nous nous remettions en cause». La jeunesse, fer de lance du développement, doit s`inspirer de l`exploitation des citoyens par leurs contemporains, des échecs du passé, pour, dit-il, s`inscrire de la dynamique d`une éducation participative.

Intervenant peu avant, Damana Picas Adia, président du Forum, a engagé les jeunes à relever les défis de demain. Pour ce faire, il a promis qu`ils poseront un regard sans complaisance, lors des travaux en ateliers, sur les chantiers de la Côte d`Ivoire nouvelle. « Nous sommes prêts à assumer pleinement notre indépendance ; plus personne ne nous dira ce que nous devons faire pour notre bonheur », a-t-il notamment clamé.

L`ambassadeur Pierre Kipré, président de la Commission nationale du cinquantenaire, a, quant à lui, mis la jeunesse en mission. Imaginez le mieux pour l`Afrique de demain, faites part de vos rêves les plus fous ; ils deviendront la réalité de demain, l`a-t-il exhortée.

Quatre commissions planchent, dès aujourd`hui, à l`Ecole nationale d`Administration (Ena), sur plusieurs thèmes. ``Après 50 ans d`indépendance, quelles institutions politiques pour une Côte d`Ivoire démocratique``, sera développé par le Dr en Droit Komoin François. Quand Charles Blé Goudé, n°1 du Cojep (Congrès panafricain des jeunes et des patriotes), exposera sur ``quelles vision pour une Côte d`Ivoire paisible et prospère ``.

Bidi Ignace