Le ministre Joël N’Guessan, porte-parole du candidat Alassane Dramane Ouattara, a accordé un entretien à votre journal préféré. Dans cette interview, il parle du processus électoral et l’incarcération des trois journalistes du « Nouveau Courrier ». Interview.
Le Patriote : Monsieur le Porte-parole, votre candidat, Alassane Dramane OUATTARA a repris ses tournées dans le cadre de la précampagne. Il a annoncé que les élections auront lieu bientôt. Est-ce à dire que le RDR croit en l’organisation très prochaine des élections?
Joël N’GUESSAN : Le Président OUATTARA a raison quand il annonce que les élections, c’est pour bientôt. Nous croyons avec lui que le premier tour de l’élection présidentielle peut se tenir très bientôt car tous les indicateurs militent en cela.
LP : Quels sont ces indicateurs ?
JN : Le premier des indicateurs, c’est la publication de la liste électorale provisoire et l’ouverture effective du contentieux sur cette liste. Le deuxième, c’est que les Forces Nouvelles ont entamé le processus d’encasernement de leurs troupes retenues pour figurer dans la future armée réunifiée comme convenu dans l’Accord complémentaire de Ouagadougou. Le troisième, c’est qu’il vient d’être mis sur pied une Commission nationale des débats radiotélévisés. Enfin, l’indicateur le plus important, c’est le ras-le-bol et la lassitude observés chez les populations ivoiriennes. Elles en ont réellement marre d’attendre pour recevoir leurs cartes nationales d’identité et leurs cartes d’électeurs en vue de ces fameuses élections sans cesse reportées. Je vous fais remarquer que tous les candidats, même le clan présidentiel qui est au pouvoir, ont promis la fin des difficultés des populations après la tenue des élections. Vous comprenez donc qu’au risque de se discréditer durablement, ceux en charge du processus ont intérêt à ce que les élections se tiennent rapidement. Il faut ajouter à cela que la Communauté internationale affiche de plus une plus une certaine inquiétude quant à notre aptitude ou notre volonté d’organiser des élections un jour. Ce sont tous ces indicateurs qui confirment que les élections auront lieu bientôt.
LP : Ne craignez-vous pas de nouveaux blocages du clan Présidentiel ?
L’on reparle de plus en plus de désarmement avant les élections, de vérification approfondie de la liste de 800 mille inscrits sur la liste électorale dont les noms des ascendants n’ont pas été trouvés dans les fichiers historiques ?
JN : Ce n’est pas la volonté de retarder le processus qui manque à nos amis du clan présidentiel. Mais cette fois-ci, cela ne passera pas. Je viens de vous dire que tout est réuni pour aller aux élections une fois la liste électorale définitive publiée. Ce qui sera fait dans quelques semaines, car les problèmes liés au désarmement et à la vérification des 800 mille personnes sont des questions d’ordre technique et non politiques qui ne sauraient retarder le processus. Concernant le désarmement, l’accord complémentaire 4 de Ouagadougou règle cela.
Sur la vérification, le mode opératoire consensuel arrêté par toutes les parties suffit pour solutionner les cas supposés litigieux, car il n’est pas question qu’un seul Ivoirien soit exclu de la liste. A partir de cet instant, il sera difficile pour le FPI de chercher à bloquer le processus. De toute manière, s’ils tentent quoi que ce soit dans ce sens, ils auront du répondant en face.
LP : Qu’entendez-vous par répondant en face ?
JN : Je veux dire que l’opposition dans son ensemble, appuyée par la société civile et la communauté internationale qui suit de près le processus de sortie de crise, mettra toutes les pressions pour refuser un nième blocage. Les Ivoiriens sont fatigués et ils le feront savoir de quelque manière que ce soit si Laurent GBAGBO et son clan se hasardaient à vouloir orchestrer un autre blocage.
LP : Revenons à la campagne, si vous le voulez bien. Le camp présidentiel qualifie les candidats du RHDP de porte-étendards de l’étranger. Il se dit même que votre leader ADO est le candidat de la France de Sarkozy. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?
JN : Vous constatez avec moi que le discours politique de campagne de la refondation s’articule essentiellement autour de ce slogan « les élections des ivoiriens contre les porte-étendards de l’extérieur ». Ils vont plus loin en accusant la France d’avoir attaqué la Côte d’Ivoire. Ce disque est rayé. Nos amis de la refondation gagneraient à le changer. Ce discours est essentiellement démagogique. Il s’adresse à une population que l’on veut intoxiquer. Si cette population savait la réalité, elle aurait déserté tous les lieux de meeting et de rassemblements politiques des refondateurs.
LP : Qu’entendez-vous par « savoir la réalité » ?
JN : Les faits sont précis et la réalité est toute autre. Sous Gbagbo Laurent, la France a plus qu’aidé la Côte d’Ivoire. D’abord lors des évènements du 19 septembre 2002, si la France ne s’était pas interposée aux premières heures, le pouvoir de Gbagbo serait tombé. Il le reconnaît lui-même puisque selon ses dires, il n’avait pas une armée digne de ce nom pour faire face à une attaque. Donc vous constatez que c’est de la démagogie de répandre l’idée d’une France qui a attaqué la Côte d’Ivoire.
Concernant ce qui est devenu un slogan de campagne de la refondation, « les élections des ivoiriens contre les porte-étendards de l’étranger », parlant de la France, je fais remarquer que le régime de Laurent GBAGBO a favorisé à plusieurs occasions les entreprises françaises.
L’attribution du Terminal à Conteneur à Bolloré, le renouvèlement de la concession CIE à Bouygues, les concessions de permis d’exploitation pétroliers et gaziers, etc, l’attestent.
Par ailleurs, sous Laurent GBAGBO, la part de marché des entreprises françaises en Côte d’Ivoire est de 15% contre 2% dans les autres pays Africains. La France dispose en Côte d’ivoire de 140 filiales de grands groupes (Bolloré, Bouygues, CFAO, Veritas, Sanofi-Aventis).
Pour préparer l’adhésion de la Côte d’Ivoire à l’initiative PPTE, la France a appuyé financièrement la Côte d’Ivoire, ceci à la demande de Laurent GBAGBO lui-même. Ainsi : en février 2008, le Trésor Français a accordé un prêt relais de 225 millions d’euros soit 147 milliards de francs CFA, pour rembourser nos arriérés dus à la banque mondiale pour nous aider à faire avancer notre dossier PPTE.
En mars 2009, toujours dans le souci de faire aboutir notre dossier PPTE, le même trésor français a donné 200 millions d’euros soit 137 milliards de francs CFA pour payer notre dette vis-à-vis de la BAD. Quelques mois après, le Club de Paris (créanciers publics de la France) a allégé notre dette de 455 millions d’euros soit 298 milliards de francs CFA.
Quand on fait le calcul, en 3 ans, la France a soutenu Laurent GBAGBO pour près de 582 milliards de francs CFA.
Autre information, sur la dette extérieure de la Côte d’Ivoire évaluée à 6 100 milliards de francs CFA, la France représente un peu plus du 1/3 soit 2 700 milliards de francs CFA. La France est d’accord pour effacer cette ardoise au moment de l’atteinte du PPTE.
Enfin, je fais remarquer que Laurent GBAGBO a comme principal et véritable conseiller politique M. GUY Labertit, socialiste français pur sang ayant agi dans l’ombre pour faire arriver la refondation au pouvoir et manœuvrant chaque jour pour que Laurent GBAGBO se maintienne au pouvoir sans élection.
Alors, à défaut d’être reconnaissants envers leur bienfaiteur, « l’étranger », les refondateurs gagneraient à se taire s’ils veulent retrouver un peu de crédibilité dans l’opinion. Les Ivoiriens ont les yeux ouverts et ne se laisseront plus distraire ou embobiner par ce type de discours démagogue et flagorneur. Les Ivoiriens attendent que les candidats leur proposent des solutions pour rebâtir la Côte d’Ivoire tombée en déchéance sous Laurent GBAGBO.
LP : Parlons enfin de l’arrestation des 3 journalistes du quotidien « le Nouveau Courrier ». Quelle appréciation faite vous du procès?
JN : Vous êtes informés qu’en signe de solidarité avec ces 3 journalistes incarcérés injustement par le Procureur Tchimou, le Président ADO a porté le bandeau rouge lors du meeting de Vavoua. Ce n’est pas surprenant car Alassane Dramane OUATTARA est pour une véritable et réelle liberté de la presse. Son programme de Gouvernement accorde une place de choix à la Presse et aux Médias. Souvenons-nous que quand il était Premier ministre de Félix Houphouët BOIGNY, il a permis la libéralisation de l’espace audiovisuel pour que l’expression plurielle participe à l’avancée de la Démocratie. Concernant ces incarcérations, j’estime qu’au lieu de s’acharner sur les pauvres journalistes qui n’ont fait que leur métier, le Procureur Tchimou gagnerait à accélérer les procédures pour que ceux qui sont incarcérés depuis plus de deux ans – sans jugement - à la Maca soient enfin jugés. Cela permettra de connaître enfin la vérité et de dire si les mis en cause sont coupables ou non. A moins que ce soit une autre diversion pour que la vérité ne soit jamais sue dans l’affaire café cacao.
LP : Qu’entendez-vous par là ?
JN : Il se murmure dans les salons et même à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan que de graves révélations seront faites pendant ce procès avec preuves et documents à l’appui. L’on va même plus loin en disant que depuis l’annonce d’une date probable pour la tenue du procès, ce n’est plus la sérénité chez certains refondateurs qui ont malheureusement échappé aux mailles de la justice pendant la phase d’instruction du dossier.
Alors, Laurent Gbagbo peut-il s’autoriser le luxe de voir s’étaler sur la place publique de nouveaux documents compromettants pour son régime et pour ses proches ? Les refondateurs survivront-ils au grand déballage après l’affaire Tagro-Koulibaly qui a fragilisé leur camp ? A ces interrogations, je peux sans risque de me tromper, répondre non!
Vous savez, chaque fois que Laurent Gbagbo se sent en danger, il crée la diversion pour ne pas avoir à affronter la réalité. Je peux citer entre autres, les décrets de réinstallation de ses amis à leurs postes dans l’affaire des déchets toxiques pour éviter que la justice les poursuive et que l’on sache dans la réalité qui a négocié l’arrivée de ces déchets en Côte d’Ivoire ainsi que la double dissolution de la CEI et du Gouvernement pour ne pas aller aux élections. Aujourd’hui, avec l’arrestation des journalistes, il veut focaliser l’attention de la communauté nationale et internationale sur cette nième affaire alors que ce qui compte depuis la publication de la liste électorale provisoire, c’est que l’on connaisse enfin la date du premier tour de l’élection présidentielle. Il ne faut pas se laisser distraire. Allons aux élections !
Réalisée par Ek
Le Patriote : Monsieur le Porte-parole, votre candidat, Alassane Dramane OUATTARA a repris ses tournées dans le cadre de la précampagne. Il a annoncé que les élections auront lieu bientôt. Est-ce à dire que le RDR croit en l’organisation très prochaine des élections?
Joël N’GUESSAN : Le Président OUATTARA a raison quand il annonce que les élections, c’est pour bientôt. Nous croyons avec lui que le premier tour de l’élection présidentielle peut se tenir très bientôt car tous les indicateurs militent en cela.
LP : Quels sont ces indicateurs ?
JN : Le premier des indicateurs, c’est la publication de la liste électorale provisoire et l’ouverture effective du contentieux sur cette liste. Le deuxième, c’est que les Forces Nouvelles ont entamé le processus d’encasernement de leurs troupes retenues pour figurer dans la future armée réunifiée comme convenu dans l’Accord complémentaire de Ouagadougou. Le troisième, c’est qu’il vient d’être mis sur pied une Commission nationale des débats radiotélévisés. Enfin, l’indicateur le plus important, c’est le ras-le-bol et la lassitude observés chez les populations ivoiriennes. Elles en ont réellement marre d’attendre pour recevoir leurs cartes nationales d’identité et leurs cartes d’électeurs en vue de ces fameuses élections sans cesse reportées. Je vous fais remarquer que tous les candidats, même le clan présidentiel qui est au pouvoir, ont promis la fin des difficultés des populations après la tenue des élections. Vous comprenez donc qu’au risque de se discréditer durablement, ceux en charge du processus ont intérêt à ce que les élections se tiennent rapidement. Il faut ajouter à cela que la Communauté internationale affiche de plus une plus une certaine inquiétude quant à notre aptitude ou notre volonté d’organiser des élections un jour. Ce sont tous ces indicateurs qui confirment que les élections auront lieu bientôt.
LP : Ne craignez-vous pas de nouveaux blocages du clan Présidentiel ?
L’on reparle de plus en plus de désarmement avant les élections, de vérification approfondie de la liste de 800 mille inscrits sur la liste électorale dont les noms des ascendants n’ont pas été trouvés dans les fichiers historiques ?
JN : Ce n’est pas la volonté de retarder le processus qui manque à nos amis du clan présidentiel. Mais cette fois-ci, cela ne passera pas. Je viens de vous dire que tout est réuni pour aller aux élections une fois la liste électorale définitive publiée. Ce qui sera fait dans quelques semaines, car les problèmes liés au désarmement et à la vérification des 800 mille personnes sont des questions d’ordre technique et non politiques qui ne sauraient retarder le processus. Concernant le désarmement, l’accord complémentaire 4 de Ouagadougou règle cela.
Sur la vérification, le mode opératoire consensuel arrêté par toutes les parties suffit pour solutionner les cas supposés litigieux, car il n’est pas question qu’un seul Ivoirien soit exclu de la liste. A partir de cet instant, il sera difficile pour le FPI de chercher à bloquer le processus. De toute manière, s’ils tentent quoi que ce soit dans ce sens, ils auront du répondant en face.
LP : Qu’entendez-vous par répondant en face ?
JN : Je veux dire que l’opposition dans son ensemble, appuyée par la société civile et la communauté internationale qui suit de près le processus de sortie de crise, mettra toutes les pressions pour refuser un nième blocage. Les Ivoiriens sont fatigués et ils le feront savoir de quelque manière que ce soit si Laurent GBAGBO et son clan se hasardaient à vouloir orchestrer un autre blocage.
LP : Revenons à la campagne, si vous le voulez bien. Le camp présidentiel qualifie les candidats du RHDP de porte-étendards de l’étranger. Il se dit même que votre leader ADO est le candidat de la France de Sarkozy. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?
JN : Vous constatez avec moi que le discours politique de campagne de la refondation s’articule essentiellement autour de ce slogan « les élections des ivoiriens contre les porte-étendards de l’extérieur ». Ils vont plus loin en accusant la France d’avoir attaqué la Côte d’Ivoire. Ce disque est rayé. Nos amis de la refondation gagneraient à le changer. Ce discours est essentiellement démagogique. Il s’adresse à une population que l’on veut intoxiquer. Si cette population savait la réalité, elle aurait déserté tous les lieux de meeting et de rassemblements politiques des refondateurs.
LP : Qu’entendez-vous par « savoir la réalité » ?
JN : Les faits sont précis et la réalité est toute autre. Sous Gbagbo Laurent, la France a plus qu’aidé la Côte d’Ivoire. D’abord lors des évènements du 19 septembre 2002, si la France ne s’était pas interposée aux premières heures, le pouvoir de Gbagbo serait tombé. Il le reconnaît lui-même puisque selon ses dires, il n’avait pas une armée digne de ce nom pour faire face à une attaque. Donc vous constatez que c’est de la démagogie de répandre l’idée d’une France qui a attaqué la Côte d’Ivoire.
Concernant ce qui est devenu un slogan de campagne de la refondation, « les élections des ivoiriens contre les porte-étendards de l’étranger », parlant de la France, je fais remarquer que le régime de Laurent GBAGBO a favorisé à plusieurs occasions les entreprises françaises.
L’attribution du Terminal à Conteneur à Bolloré, le renouvèlement de la concession CIE à Bouygues, les concessions de permis d’exploitation pétroliers et gaziers, etc, l’attestent.
Par ailleurs, sous Laurent GBAGBO, la part de marché des entreprises françaises en Côte d’Ivoire est de 15% contre 2% dans les autres pays Africains. La France dispose en Côte d’ivoire de 140 filiales de grands groupes (Bolloré, Bouygues, CFAO, Veritas, Sanofi-Aventis).
Pour préparer l’adhésion de la Côte d’Ivoire à l’initiative PPTE, la France a appuyé financièrement la Côte d’Ivoire, ceci à la demande de Laurent GBAGBO lui-même. Ainsi : en février 2008, le Trésor Français a accordé un prêt relais de 225 millions d’euros soit 147 milliards de francs CFA, pour rembourser nos arriérés dus à la banque mondiale pour nous aider à faire avancer notre dossier PPTE.
En mars 2009, toujours dans le souci de faire aboutir notre dossier PPTE, le même trésor français a donné 200 millions d’euros soit 137 milliards de francs CFA pour payer notre dette vis-à-vis de la BAD. Quelques mois après, le Club de Paris (créanciers publics de la France) a allégé notre dette de 455 millions d’euros soit 298 milliards de francs CFA.
Quand on fait le calcul, en 3 ans, la France a soutenu Laurent GBAGBO pour près de 582 milliards de francs CFA.
Autre information, sur la dette extérieure de la Côte d’Ivoire évaluée à 6 100 milliards de francs CFA, la France représente un peu plus du 1/3 soit 2 700 milliards de francs CFA. La France est d’accord pour effacer cette ardoise au moment de l’atteinte du PPTE.
Enfin, je fais remarquer que Laurent GBAGBO a comme principal et véritable conseiller politique M. GUY Labertit, socialiste français pur sang ayant agi dans l’ombre pour faire arriver la refondation au pouvoir et manœuvrant chaque jour pour que Laurent GBAGBO se maintienne au pouvoir sans élection.
Alors, à défaut d’être reconnaissants envers leur bienfaiteur, « l’étranger », les refondateurs gagneraient à se taire s’ils veulent retrouver un peu de crédibilité dans l’opinion. Les Ivoiriens ont les yeux ouverts et ne se laisseront plus distraire ou embobiner par ce type de discours démagogue et flagorneur. Les Ivoiriens attendent que les candidats leur proposent des solutions pour rebâtir la Côte d’Ivoire tombée en déchéance sous Laurent GBAGBO.
LP : Parlons enfin de l’arrestation des 3 journalistes du quotidien « le Nouveau Courrier ». Quelle appréciation faite vous du procès?
JN : Vous êtes informés qu’en signe de solidarité avec ces 3 journalistes incarcérés injustement par le Procureur Tchimou, le Président ADO a porté le bandeau rouge lors du meeting de Vavoua. Ce n’est pas surprenant car Alassane Dramane OUATTARA est pour une véritable et réelle liberté de la presse. Son programme de Gouvernement accorde une place de choix à la Presse et aux Médias. Souvenons-nous que quand il était Premier ministre de Félix Houphouët BOIGNY, il a permis la libéralisation de l’espace audiovisuel pour que l’expression plurielle participe à l’avancée de la Démocratie. Concernant ces incarcérations, j’estime qu’au lieu de s’acharner sur les pauvres journalistes qui n’ont fait que leur métier, le Procureur Tchimou gagnerait à accélérer les procédures pour que ceux qui sont incarcérés depuis plus de deux ans – sans jugement - à la Maca soient enfin jugés. Cela permettra de connaître enfin la vérité et de dire si les mis en cause sont coupables ou non. A moins que ce soit une autre diversion pour que la vérité ne soit jamais sue dans l’affaire café cacao.
LP : Qu’entendez-vous par là ?
JN : Il se murmure dans les salons et même à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan que de graves révélations seront faites pendant ce procès avec preuves et documents à l’appui. L’on va même plus loin en disant que depuis l’annonce d’une date probable pour la tenue du procès, ce n’est plus la sérénité chez certains refondateurs qui ont malheureusement échappé aux mailles de la justice pendant la phase d’instruction du dossier.
Alors, Laurent Gbagbo peut-il s’autoriser le luxe de voir s’étaler sur la place publique de nouveaux documents compromettants pour son régime et pour ses proches ? Les refondateurs survivront-ils au grand déballage après l’affaire Tagro-Koulibaly qui a fragilisé leur camp ? A ces interrogations, je peux sans risque de me tromper, répondre non!
Vous savez, chaque fois que Laurent Gbagbo se sent en danger, il crée la diversion pour ne pas avoir à affronter la réalité. Je peux citer entre autres, les décrets de réinstallation de ses amis à leurs postes dans l’affaire des déchets toxiques pour éviter que la justice les poursuive et que l’on sache dans la réalité qui a négocié l’arrivée de ces déchets en Côte d’Ivoire ainsi que la double dissolution de la CEI et du Gouvernement pour ne pas aller aux élections. Aujourd’hui, avec l’arrestation des journalistes, il veut focaliser l’attention de la communauté nationale et internationale sur cette nième affaire alors que ce qui compte depuis la publication de la liste électorale provisoire, c’est que l’on connaisse enfin la date du premier tour de l’élection présidentielle. Il ne faut pas se laisser distraire. Allons aux élections !
Réalisée par Ek