Tous ceux qui se posaient la question de savoir si la démocratie existe vraiment au PDCI, viennent de se rendre à l’évidence. Le parti dit démocratique, ne l’a jamais été depuis sa création jusqu’à nos jours. Dans ce parti, c’est le culte de la personnalité et rien de plus. Pour mémoire, on peut citer les cas de certains barons à qui l’on a refusé le droit à la parole, sous le règne d’Houphouët. Avec le temps, on croyait le vieux parti dans l’ère du changement en adoptant la vraie démocratie. Erreur, puisque ce parti vient de s’illustrer de la plus triste manière, avec le lynchage manqué de l’ancien premier ministre, Charles Konan Banny, le mercredi 14 juillet dernier. Au seul motif, qu’il a souhaité un peu plus de démocratie dans la ‘’maison de son père’’. Ce jour là, n’eut été la vigilance et la promptitude de sa garde rapprochée, l’ancien gouverneur de la BCEAO serait devenu un martyr. Parce qu’un commando aux ordres était prêt à découdre avec ‘’le fils rebelle’’. Banny était à cette réunion élargi aux instances du parti, parce que membre du bureau politique. Il était donc venu dire ce qu’il pense de l’avenir du parti, apporter un changement dans sa gestion. Vu la tension électrique qui régnait ce jour-là, il a préféré sortir. Question pour lui de préparer une autre stratégie d’attaque. Mais c’était mal connaitre les partisans de Bédié venus spécialement lui faire la peau. Heureusement que le pire a été évité. Cependant, il faut noter qu’au-delà de cette infortune de Banny, le PDCI vient de montrer son vrai visage. Dans ce parti qui a toujours cultivé le système de la royauté, le chef ne doit jamais être critiqué. Pis, il faut être avec lui quelques soient ses dérives. Toute idée contradictoire est considérée comme dissidence. Le ministre Emile Constant Bombet, qui dénonce l’attitude de Banny et qui soutient Bédié aujourd’hui est passé par là. Lui qui, en 1999, en créant le mouvement ECB (Emile Constant Bombet) a reçu plusieurs menaces et intimidations. Le contre Amiral Lamine Fadika a aussi payé pour son ‘’insubordination’’ au parti, disons au chef. C’est ça le PDCI-RDA, qui comme un bois sacré, a toujours privilégié les pratiques staliniennes. En 1985, Monsieur Ossey Gnansou, alors député maire d’Agboville, et secrétaire général du parti dans la cité de l’Agneby, a été mis en quarantaine, parce qu’ayant commis le péché mignon de se présenter candidat au poste de président de l’Assemblée Nationale, contre le candidat ‘’légitime’’ du vieux, en l’occurrence Henri Konan Bédié. Ce qui lui a valu la perte de son poste de maire et celui de secrétaire général du PDCI à Agboville au profit de Kouandi Angba Nicolas. Les exemples sont légion, mais le cas du RDR est la preuve tangible du manque de démocratie dans ce parti. En effet, c’est parce qu’on leur a refusé la parole que certains barons conduits par feu Djény Kobenan ont crée le Rassemblement des Républicains. Au PDCI, la contradiction est proscrite et tout débat démocratique repose sur la volonté du ‘’grand patron’’. Dans ce parti, le chef a toujours raison, et toute autre idée en déphasage avec la volonté du chef est combattue avec la dernière énergie. Voici comment se pratique la démocratie dans le parti dit ‘’démocratique’’. Il est vrai que Banny n’est pas exempt de reproches, mais créer une atmosphère hostile à son arrivée dans la maison du parti à Cocody, cela présage que le feu qui couve à la maison du parti de Aimé Henri Konan Bédié et l’annonce d’un probable cataclysme politique qui le secouera avant les élections générales. Etant donné que l’ex-premier ministre n’a pas encore dit son dernier mot.
Jules Kossonou
Jules Kossonou