Exactement 100 jours. Plus de trois mois que la plate-forme pétrolière, nommée Deepwater Horizon, du groupe britannique British Petroleum (BP) a explosé en mer. Le bilan humain fait 11 morts. Déversant du même coup des tonnes de brut de pétrole dans la mer. Des estimations avancent un chiffre de 10 millions de barils de pétrole déversés dans l’eau. 5 millions, selon le gouvernement américain et 4,5 millions de barils selon l’Agence internationale de l’Energie. Véritable catastrophe, et désastre national, les États-Unis d’Amérique ne finiront pas de sitôt de tirer le bilan de cette situation dramatique pour l’environnement et l’écosystème. Alors que le Président Obama venait justement d’autoriser des forages de pétrole en eau profonde, décision contraire à ses promesses électorales, cette explosion de la plate-forme pétrolière de BP, relance le débat sur le niveau de sécurité dans les opérations de forage. D’autant plus que, selon les premières enquêtes, l’explosion, suivie d’un incendie, serait due à une négligence. Selon un rescapé, pour permettre aux employés présents sur la plate-forme de mieux dormir, une alarme de sécurité a été désactivée. Cette désactivation volontaire n’a pu permettre de constater le niveau élevé de la pression du gaz, cause principale de l’explosion le 22 avril 2010. De plusieurs milliers de kilomètres carrés, la marre noire a atteint les côtes de cinq Etats du Sud des Etats Unis (Louisiane, Floride, Alabama, Texas et Mississippi). Le jeudi 14 juillet 2010, quand l’information du succès de la énième tentative de boucher l’ouverture par lequel s’échappait le pétrole, a été rendu public, ce fut une satisfaction partagée. L’ampleur de la catastrophe écologique était telle que les prévisions et les pronostics devenaient très aléatoires du fait des conditions météorologiques. Bien évidemment il serait utopique de croire à un risque zéro sur une plate-forme d’exploitation pétrolière. Cependant seule l’anticipation de tels accidents, en mettant en place des mesures de sécurités autonomes, interdépendants, et efficaces peuvent limiter les dégâts. Malheureusement cette anticipation a marqué aux dirigeants de BP. C’est d’ailleurs la somme de ses négligences, ses erreurs, son absence d’anticipation et sa mauvaise gestion de la catastrophe qui a emporté le Premier responsable du groupe. Le chef de la direction de British Petroleum, Tony Hayward, un Anglais, a été remplacé le par un Américain Bob Dudley. Les opérations de gestion de cette crise ont déjà coûté la somme de 32 milliards de dollars US à BP. Le groupe annonce aussi une perte record de 17 milliards pour le second semestre. Mais il sera difficile d’évaluer le coût réel que payeront l’environnement et l’écosystème de la région pour cette négligence. Déjà les experts ont des avis différents sur la destination finale du brut déversé dans l’eau. Les opérations de nettoyage ne permettent de récupérer en général que moins de 3% du pétrole. Où part le reste du pétrole ? Selon certains experts, la plus grandes partie du pétrole descend dans le fond de la mer, ce qui explique que ce pétrole est consommé par les bactéries qui vivent dans les océans. Si la seconde hypothèse est vérifiée, la pollution des côtes sera moindre. Mais qu’adviendra-t-il de ces bactéries qui auront absorbées autant de pétroles en si peu de temps ? Il ne fait aucun doute que l’équilibre de l’écosystème du golf du Mexique sera mis à rude épreuve. De la disparition de certaines espèces naturelles aux réactions chimiques consécutives, le menu des conséquences sera très varié. L’industrie de la pêche et du tourisme de la région a pris déjà un sévère coup. On ne pourra estimer réellement cela que des années plus tard. Quand tout le monde aura malheureusement oublié. Les groupes d’exploitation pétrolière doivent tirer les conséquences de cette énième catastrophe et prendre dès à présent les mesures de prévention qui s’imposent pour surtout éviter que de telles situations se reproduisent et aussi faire des économies. Ces 32 milliards de dollars, auraient pu servir a d’autres choses
AMAO Norène, envoyé spécial aux USA
AMAO Norène, envoyé spécial aux USA