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Société Publié le jeudi 26 août 2010 | L’expression

Ecole normale supérieure - Un ravin menace le bâtiment de mathématiques

A l’Ecole normale supérieure de l’université de Cocody chacun regarde, indifférent, un gouffre qui menace d’engloutir le bâtiment de mathématiques.

Le bâtiment de mathématique de l’Ecole normale supérieure risque de disparaitre. Un trou béant, caché par de mauvaises herbes et quelques arbres s’étend dangereusement vers ce seul édifice des professeurs de mathématique. Dans l’établissement logé dans l’enceinte de l’université de Cocody, ce gouffre est le principal sujet de conversation des étudiants et enseignants qui semblent résignés au mutisme des responsables. Cette curiosité de l’Ens a déjà englouti une grande partie de la clôture de l’établissement. Elle avance à présent vers le bâtiment des mathématiciens. Déjà, les morceaux restants de la barrière sont craquelés et menacent de s’écrouler. Ce fossé constitue d’ailleurs un pôle d’attraction pour les étudiants qui ne manquent pas de venir jeter des coups d’œil, malgré la dangerosité de l’endroit. Une curiosité légitime, quand on imagine que les usagers de cet espace sont constamment livrés au risque de se retrouver dans le trou. Et ils en sont conscients. L’un sous le sceau de l’anonymat explique : « C’est un endroit très dangereux qui n’est pas digne de l’Ens. C’est étrange et surtout inexplicable que les responsables en charge de l’école ne fassent rien pour remédier à cette situation. Le trou est en train d’entamer le bâtiment de mathématiques comme vous pouvez le constater vous-même. Je suis ici depuis 2004 et j’ai vu ce trou agrandir petit à petit ». Les usagers qui côtoient ce bâtiment au quotidien ne cachent pas leur frayeur et ne cessent de déclamer les risques de l’endroit. Cette inquiétude, disent-ils, devient plus grande en saison des pluies. « C’est comme une sorte d’érosion. Comme vous pouvez le constatez, la terre est en argile et vous voyez qu’il y a des fissures. Ce trou prend de l’ampleur. C’est très dangereux et vous voyez qu’il y a des mauvaises herbes à ce niveau. C’est vous dire que les employés chargés de l’entretien n’osent même pas s’y aventurer. Un mauvais geste et vous finissez dans le trou », explique un étudiant venu prendre ses résultats de composition. Selon un enseignant, quelque peu révolté, les autorités ne réagiront que lorsqu’un accident se produira ou qu’une moitié du bâtiment disparaitra dans le ravin. « En 2002, le ravin n’avait pas encore commencé à entamer les clôtures comme aujourd’hui. Pourtant aujourd’hui, les clôtures n’existent pratiquement plus et le reste menace de s’écrouler à chaque instant. Quand le bâtiment aura disparu dans le fond du ravin ou qu’une personne disparaîtra tout au fond, les autorités se sentiront sans doute concernées», déplore-t-il. Mais selon un personnel de l’administration qui a tenu à garder l’anonymat, des études ont été faites récemment pour essayer de trouver des solutions à cette situation. Ainsi aux dires de celui-ci, le Bnetd (Bureau national d’études techniques) a été dépêché pour régler rapidement le problème mais celui-ci a estimé que l’on devait attendre l’entame des travaux de construction du troisième pont devant relier Marcory et Cocody. Vu que l’ouvrage passera par là, il serait contreproductif d’entamer des travaux qu’il faudra démonter par la suite. En attendant le trou avance et tout le monde regarde. Comme d’habitude chacun dit aussi à l’Ens « ça va aller ».

Napargalè Marie
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