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Politique Publié le samedi 31 juillet 2010 | Soir Info

Blanchi dans des affaires de corruption - Désiré Tagro devant ses parents à Saïoua : « Y a pas plus terrible que ce que j’ai vécu »

© Soir Info Par skonan
Activités gouvernementales - Désiré Tagro, ministre de l`Intérieur
Photo: Le ministre Asségnini Désiré TAGRO
La rencontre d’information et de mobilisation des partisans de Laurent Gbagbo à Saïoua, le vendredi 30 juillet, a finalement tourné à l’hommage à un cadre de la région : le ministre Désiré Tagro.
On eût dit que Tout Saïoua et ses environs s’était arrêté le temps d’une cérémonie que deux éléments- au moins- promettaient captivante : la présence d’un fils du département, Désiré Tagro, sorti blanchi d’une récente enquête judiciaire dans des affaires de corruption et de népotisme et celle d’Issa Malick Coulibaly, directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo. C’est qu’il y avait une mobilisation digne des grands jours, ce vendredi 30 juillet, au stade St Jacques de la mission catholique de Saïoua. Il était probablement question d’une « rencontre d’information et de mobilisation pour la victoire de Laurent Gbagbo » mais plus d’un s’impatientait- sans doute à juste titre- d’écouter un Désiré Tagro qui effectuait sa première sortie politique depuis le dénouement de l’affaire qui portait son nom « Affaire Tagro » avec ce rapport retentissant du parquet. Le ministre de l’Intérieur vêtu d’un blanc- symbole de pureté et de paix- y est allé de son sentiment profond : « Chers parents, chers amis, si vous voulez expérimenter une chose dure, demandez une enquête. Demandez qu’on fasse une enquête sur vous et vous allez voir que les gens mêmes qui avaient ou qui prétendaient avoir une absolue confiance en vous, commencent à douter de vous. Y a pas plus terrible que cela. Quand tu dis à quelqu’un : ne t’inquiète pas. Il dit : on parle de beaucoup d’argent, tu n’as rien pris du tout ? Tu lui réponds : non, je n’ai rien pris. Il te dit : l’autre jour, tu m’as remis 100.000 frs, où les as-tu pris ?». Désiré Tagro a alors expliqué à ses parents combien il avait souffert de cette « terrible » affaire mais il s’est employé à leur dire que la page, à ses yeux, était tournée. « Cette crise est finie et bien finie », a prononcé le ministre qui ne se privait pas de tirer- au moins- une leçon de cette affaire : « On peut régler beaucoup de problèmes simplement en ne disant rien ». Il a avancé ces paroles avec une égale émotion : « A Abidjan, j’ai rencontré beaucoup de gens qui ont souffert (…) Ils sont venus par milliers chez moi et nous les avons accueillis. Nous leur avons servi de la joie, le pardon. Nous leur avons dit que ce qui est passé est passé. Ce qui est passé est passé. On ne revient plus dessus. Nous-mêmes qui pouvons revenir dessus, on dit : on ne revient plus dessus ».
Le ministre salue ses « vrais frères »

Tagro a fait comprendre que son « propos » en réalité consistait en des remerciements. Il a donc remercié des personnes qu’il avait pris le soin de lister et au nombre desquelles ne figuraient pas- chose remarquable- de hauts cadres de la région. On trouvait sur la liste des noms connus comme ceux du député Mady Bouabré, le Gal Lago Daléba... moins connus comme ceux de la conseillère économique et sociale, Fatou Coulibaly ou cette responsable Fpi, Séry Marie-Clarisse. Le fils de Saïoua ne s’est pas gêné à rendre hommage à ses « vrais frères, des gens de conviction ». De même, il a rendu un hommage vibrant à Mian Augustin, secrétaire général de la Fesci qu’il disait avoir « calmé » de peur qu’il ne « renverse les choses ». Egalement, Désiré Tagro a remercié Jean-Yves Dipobieu, membre de la galaxie patriotique. Le ministre a distingué ce dernier de « petits qui sont lâches et couards ». Contrairement à ceux-là, Jean-Yves Dibopieu, affirmait Tagro, a pris la parole « dès l’ouverture des hostilités et a parlé ». Dans la liste de députés qu’il a honorés, un certain nombre était présent à la cérémonie comme Koudou Paul (Yopougon), Veh Emile (Port-Bouët)…Le ministre de l’Intérieur avait inlassablement répété que la seule bataille qui vaille la peine d’être menée est celle qui conduirait à la réélection de Laurent Gbagbo. Au micro, s’étaient relayés le maire de Saïoua, Solou Gnoléba, le président du comité d’organisation, Mady Bouabré, le fédéral Fpi, Bahoua Gahy…, la co-marraine Alexise Gogoua et le parrain Issa Malick Coulibaly. Alexise Gogoua a lancé un appel à la solidarité entre frères et sœurs originaires de l’Ouest. Elle a (re) affirmé qu’elle appartenait à La Majorité présidentielle se mettait à l’entière disposition de la Direction nationale de campagne. Dr Issa Malick a, lui, appelé à cette cohésion indispensable à la réélection du candidat Laurent Gbagbo.

Kisselminan COULIBALY
(Envoyé spécial)

En bref

Le maire RDR Youssouf Sylla présent à la cérémonie…
Alors que beaucoup se surprenaient de le voir à une cérémonie destinée à la Majorité présidentielle, Youssouf Sylla, maire Rdr d’Adjamé, est monté à la tribune. Il a expliqué que bien que Rdr, il était ressortissant du département et « grand-frère » de Désiré Tagro. Sur le ton de la plaisanterie ( ?) il s’est promis de faire virer le ministre de l’Intérieur au Rdr.

70 bâches, plus de 10.000 chaises
Mady Bouabré, président du comité d’organisation assurait avoir mobilisé 70 bâches et plus de 10.000 chaises pour la cérémonie. Autant de chaises et de bâches n’ont manifestement pas suffi à recevoir les populations du département et d’ailleurs. Plusieurs cars avaient été mobilisés.

Alexise Gogoua explique le nom de Tagro
La présidente honoraire de la Ligue ivoirienne des secrétaires, après avoir donné la juste prononciation en langue locale d’ « Asségnini » autre nom de Désiré Tagro, a indiqué que cela voulait dire : « laissez-moi tranquille…Enlevez mon nom de votre bouche ».

Par K. COULIBALY

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