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Politique Publié le samedi 31 juillet 2010 | Soir Info

Menace d’Aqmi en Afrique sub-saharienne - Al-Quaïda aux portes de la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire dispose de plus de 800 km de frontière, avec deux pays, notamment, le Mali et le Burkina-Faso, bases arrières d’Aqmi ; ces deux Etats font frontière avec des pays sahéliens dont la Mauritanie et le Niger. Dès lors, elle est concernée directement par le sort réservé à la région sahélo-saharienne par la nébuleuse Al-Quaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le groupe terroriste Al-Quaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dirigé par Abou Abéida, dit Youcef, « est un ennemi particulier qui frappe de façon particulière », avait déclaré à Niamey, récemment le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Cette déclaration a été fait suite à l’enlèvement et à l’exécution, le dimanche 25 juillet 2010, de l’humanitaire français Michel Germaneau 78 ans. Cet homme dont le corps n’a toujours pas été retrouvé, avait été enlevé le 22 avril 2010 au Niger. Il a été froidement exécuté à la suite d’un raid franco-mauritanien visant à le libérer des mains de la nébuleuse salafiste qui est en train de tendre ses tentacules dans les pays de la bande sahélo-sahélienne, regroupés au sein du Cen-Sad. Une organisation sous-régionale regroupant une dizaine de pays (l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, le Sénégal et la Côte d’Ivoire). Le pays de Laurent Gbagbo, qui connait une rébellion qui l’a coupé en deux depuis environ 10 ans, dispose de plus de 800 km de frontière avec deux pays du Sahel, notamment le Mali et le Burkina-Faso, qui, eux-mêmes font frontière avec la Mauritanie et le Niger. Ces deux derniers pays se partagent les frontières avec l’Algérie, le Maroc, la Libye. Le contrôle du nord de la Côte d’Ivoire, occupé par une rébellion des Forces nouvelles, échappe totalement au pouvoir d’Abidjan. Ici, certains chefs de guerre, impliqués, généralement dans des trafics en tout genre et des réseaux de crimes organisés, se sont donné des pseudonymes assez évocateurs, tels Coulibaly Ousmane alias Ben Laden (Come-zone d’Odienné). Il y aussi Koné Amadou, come-zone de Tingrela, qui se fait appeler Amdallah Yahya Abou El Hamam, dirigeant d’une faction teroriste liée à Aqmi. Cet état de fait laisse clairement apparaitre leur proximité idéologique avec l’organisation terroriste Al-Quaïda. Des connexions sont à craindre à cause de la vulnérabilité du pays dans sa partie septentrionale …Le nord musulman est devenu une tanière, pour ne pas dire un refuge des criminels de tout acabit. Après avoir tiré une balle dans la nuque du capitaine Moussa Dadis Camara (ancien chef de la junte en Guinée) son aide camp Toumba Diakité, selon certaines langues, avait séjourné pendant plusieurs mois à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, avant de disparaitre. Cette partie du pays pourrait donc être une terre fertile où peut pousser ou prospérer, facilement, les thèses d’Al-Quaïda. Plusieurs Occidentaux dont des Français avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d'être acheminés dans le nord du Mali. Il est donc à craindre un effet domino, pour ne pas dire une contagion d’un pays à un autre. De ce point de vue, la Côte d’Ivoire est concernée directement. Aujourd’hui, dans les Etats de la sous-région, l’alerte est passée au rouge et la situation qualifiée, par des experts « de menaçante ». Au lendemain de l’enlèvement de Pierre Camatte, 61 ans, kidnappé dans un hôtel de Ménaka au Mali, la France, avait "instamment" demandé aux Français vivant dans le nord et l'est du Mali, ainsi que dans les zones frontalières proches, de "quitter immédiatement la zone", en raison d'"une nouvelle aggravation de la menace terroriste". "Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d'une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N'Guimi", a précisé le ministère. Par cercle concentrique, la menace se rapproche de la Côte d’Ivoire qui abrite une très forte communauté française en Afrique au sud du Sahara. La Côte d’Ivoire, tout comme l’Ouganda, visé par des attentats du 11 juillet, qui ont fait 76 morts à Kampala, en pleine retransmission télévisée de la finale de la Coupe du Monde, n’est pas un pays à dominante islamique. Il n’empêche, les islamistes somaliens shebab liés à Al-Quaïda qui ont revendiqué ces attentats, y ont frappé. Ils ont, par ailleurs appelé à d’autres attaques partout en Afrique. Dans ce sens, une vidéo diffusée, récemment par al-Qaida au Maghreb islamique pourrait laisser entrevoir une reprise des attentats terroristes, notamment en Afrique au sud du sahara. Le leader d'Aqmi, Abou Obeida Youcef avait lancé la semaine dernière un appel aux Africains, pour qu'ils s'opposent à ce qu'il qualifie de plan "des Croisés occidentaux" pour une "guerre par procuration" contre l'Islam et des groupes comme le sien. Cette vidéo avait été diffusée sur un site web djihadiste le 9 mars. Youcef, s'est adressé à la fois aux citoyens ordinaires et aux responsables africains, auxquels il a lancé une mise en garde de ne pas participer à ce conflit. "Quant à vous, les dirigeants, je vous informe de ce que vos pays auront à souffrir si vous répondez à l'appel du démon", a déclaré Youcef. Aujourd’hui, donc la menace semble réelle, aussi bien pour la Côte d’Ivoire que pour les pays de la sous-région.
Armand B. DEPEYLA
Légende : La Côte d’Ivoire semble au bout du canon d’Aqmi…




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