50 ans déjà que beaucoup de nos Etats ont « coupé » le cordon ombilical d’avec le colonisateur, dernière étape d’une liberté recouvrée, comme l’a si bien intitulé Amadou KOUROUMA ‘’Le soleil des indépendances’’.
Au rythme des grelots, chansons, cors, balafons et tambours, toutes les expressions corporelles, à travers des muscles luisants de sueurs, des poitrines bombées et perlées de la même sueur, nos peuples expriment leur joie de se sentir libres. Oui nous sommes libres. Libres de cette liberté arrachée aux maîtres. Mais à quel prix ?
Après l’épopée des Ba Bemba, Béhanzin et ses célèbres amazones, Samory Touré et autres ; le relais aura été pris par de jeunes leaders, fraichement sortis des moules coloniaux, qui ont eu le mérite de mener un combat apparemment pris entre deux feux : le pouvoir mystique des chefs traditionnels et celui encore plus féroce du colonisateur qui n’entend pas céder si facilement ce qu’il a mis tant de temps à façonner à son image et à son goût. Aussi, les Sourou Migan Apiti, Amani Diori, Modibo Kéita, Maurice Yamèogo, Léon M’ba, Léopold Sédar Senghor, Patrice Lumumba, Sékou Touré, Félix Houphouët Boigny et j’en passe, pour ne citer que quelques héros de l’Afrique noire francophone, ont payé le prix le plus cher. je passe sous silence l’Algérie, où l’indépendance fut acquise dans cette boucherie immonde, qui est la guerre d’Algérie, afin d’aboutir à une indépendance nominale. Mais qu’avons-nous fait de cette liberté chèrement acquise ?
Je pense pour ma part qu’il faut longuement nous regarder dans le miroir et dire qu’avons-nous fait de notre liberté ?
Après quelques monuments abandonnés à eux-mêmes, couverts de poussière de nos capitales dont on ne voit aujourd’hui de bâtiments que ceux laissés par le colonisateur, à part cet hymne National quelque fois plagié sur le rythme de celui du colonisateur, ou d’un drapeau dont les 90% de la population ignorent le sens des couleurs, qu’avons-nous donc fait de cette liberté que nous chantons aujourd’hui ?
Comment comprendre que l’on éprouve une fierté à aller défiler en boubou ou en turban sur les Champs Elysées si ce n’est pour démontrer encore davantage notre dépendance ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté quand l’on attend la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International pour payer ses fonctionnaires ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté lorsque des contingents du colonisateur sont postés à tous les coins du continent, vous rappelant votre Etat de dominé ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté lorsque notre jeunesse perd chaque jour son combat contre les eaux tumultueuses de l’océan afin de regagner l’eldorado, ces pays où l’on vit de ‘’miel et de pain’’ ? Comment, comment et comment ?
Alors que pendant ce temps, notre sous sol est un scandale minier naturel. Notre flore regorge d’essence les plus rares, notre faune d’espèces recherchées, nos eaux plus poissonneuses que jamais et notre jeunesse plus compétitive à nul autre pareil.
C’est à ces questions à mon avis qu’il faille répondre à travers de grands colloques, afin de tirer des leçons courageuses et repartir fermement sur le Bon pied. Danser, chanter tout ceci est infiniment beau ; mais que sera l’Afrique dans 50 ans, si pendant 50 ans nous n’avons pu transformer la moindre fève de cacao en produit finit, alors que nous dansons. C’est pourquoi, j’encourage les pays comme la Côte d’Ivoire qui ont plus l’accent sur la réflexion plutôt que sur le rythme. Je ne désespère pas de mon continent, bien au contraire, nous pouvons tourner la triste page de violences à travers les guerres fratricides, les coups d’Etat sans motifs et sans lendemain, pour Bâtir un continent auquel Dieu a tout donner : climat, océan, forêts et savanes, pluies et sécheresses, intelligence et force. L’Afrique pour ses 50 ans a plutôt besoin d’une grande lessive si elle veut que l’on compte avec elle les 50 prochaines années, et comme il n’y a que les vivants qui luttent, relevons-nous et disons ensemble, Vive l’Afrique de demain.
Celle qui fera notre fierté, celle qui ne marchande pas sa liberté, celle qui ressemble au rêve des pères fondateurs. Félix Houphouët Boigny rêvait d’une Afrique Grande, Belle et Respectée. Je suis heureux que le Président Laurent Gbagbo mette ses pas dans les siens afin que ce rêve se transforme en une réalité agissante où tous les enfants de l’Afrique chanteront à l’unisson la Joie de Vivre.
L’Afrique est belle, vive le Cinquantenaire.
Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social
Au rythme des grelots, chansons, cors, balafons et tambours, toutes les expressions corporelles, à travers des muscles luisants de sueurs, des poitrines bombées et perlées de la même sueur, nos peuples expriment leur joie de se sentir libres. Oui nous sommes libres. Libres de cette liberté arrachée aux maîtres. Mais à quel prix ?
Après l’épopée des Ba Bemba, Béhanzin et ses célèbres amazones, Samory Touré et autres ; le relais aura été pris par de jeunes leaders, fraichement sortis des moules coloniaux, qui ont eu le mérite de mener un combat apparemment pris entre deux feux : le pouvoir mystique des chefs traditionnels et celui encore plus féroce du colonisateur qui n’entend pas céder si facilement ce qu’il a mis tant de temps à façonner à son image et à son goût. Aussi, les Sourou Migan Apiti, Amani Diori, Modibo Kéita, Maurice Yamèogo, Léon M’ba, Léopold Sédar Senghor, Patrice Lumumba, Sékou Touré, Félix Houphouët Boigny et j’en passe, pour ne citer que quelques héros de l’Afrique noire francophone, ont payé le prix le plus cher. je passe sous silence l’Algérie, où l’indépendance fut acquise dans cette boucherie immonde, qui est la guerre d’Algérie, afin d’aboutir à une indépendance nominale. Mais qu’avons-nous fait de cette liberté chèrement acquise ?
Je pense pour ma part qu’il faut longuement nous regarder dans le miroir et dire qu’avons-nous fait de notre liberté ?
Après quelques monuments abandonnés à eux-mêmes, couverts de poussière de nos capitales dont on ne voit aujourd’hui de bâtiments que ceux laissés par le colonisateur, à part cet hymne National quelque fois plagié sur le rythme de celui du colonisateur, ou d’un drapeau dont les 90% de la population ignorent le sens des couleurs, qu’avons-nous donc fait de cette liberté que nous chantons aujourd’hui ?
Comment comprendre que l’on éprouve une fierté à aller défiler en boubou ou en turban sur les Champs Elysées si ce n’est pour démontrer encore davantage notre dépendance ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté quand l’on attend la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International pour payer ses fonctionnaires ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté lorsque des contingents du colonisateur sont postés à tous les coins du continent, vous rappelant votre Etat de dominé ? Comment pouvons-nous éprouver une fierté lorsque notre jeunesse perd chaque jour son combat contre les eaux tumultueuses de l’océan afin de regagner l’eldorado, ces pays où l’on vit de ‘’miel et de pain’’ ? Comment, comment et comment ?
Alors que pendant ce temps, notre sous sol est un scandale minier naturel. Notre flore regorge d’essence les plus rares, notre faune d’espèces recherchées, nos eaux plus poissonneuses que jamais et notre jeunesse plus compétitive à nul autre pareil.
C’est à ces questions à mon avis qu’il faille répondre à travers de grands colloques, afin de tirer des leçons courageuses et repartir fermement sur le Bon pied. Danser, chanter tout ceci est infiniment beau ; mais que sera l’Afrique dans 50 ans, si pendant 50 ans nous n’avons pu transformer la moindre fève de cacao en produit finit, alors que nous dansons. C’est pourquoi, j’encourage les pays comme la Côte d’Ivoire qui ont plus l’accent sur la réflexion plutôt que sur le rythme. Je ne désespère pas de mon continent, bien au contraire, nous pouvons tourner la triste page de violences à travers les guerres fratricides, les coups d’Etat sans motifs et sans lendemain, pour Bâtir un continent auquel Dieu a tout donner : climat, océan, forêts et savanes, pluies et sécheresses, intelligence et force. L’Afrique pour ses 50 ans a plutôt besoin d’une grande lessive si elle veut que l’on compte avec elle les 50 prochaines années, et comme il n’y a que les vivants qui luttent, relevons-nous et disons ensemble, Vive l’Afrique de demain.
Celle qui fera notre fierté, celle qui ne marchande pas sa liberté, celle qui ressemble au rêve des pères fondateurs. Félix Houphouët Boigny rêvait d’une Afrique Grande, Belle et Respectée. Je suis heureux que le Président Laurent Gbagbo mette ses pas dans les siens afin que ce rêve se transforme en une réalité agissante où tous les enfants de l’Afrique chanteront à l’unisson la Joie de Vivre.
L’Afrique est belle, vive le Cinquantenaire.
Roland DAGHER
Conseiller Economique et Social