Ces pionniers...

Bernard Dadié : l'anticolonialiste à la plume

Bernard Dadié est aujourd'hui président du Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd). Un bloc politique qui réuni les partis et mouvements politiques se réclamant de la mouvance présidentielle. Bernard Dadié est né en 1916, à Assinie. Dès le bas âge, il a été imprégné de la réalité de la résistance anti-coloniale. Car, son père Gabriel Binlin Dadié a fondé le Syndicat agricole des planteurs. Un mouvement qui s'est distingué dans l'opposition au colon. Partisan de l'affirmation de l'identité africaine, Bernard Dadié s'est imposé à travers l'émancipation culturelle, pendant qu'il poursuivait ses études au Sénégal, à l'Ecole William Ponty. Cet engagement lui a valu la prison en 1950. Faut-il le rappeler, M. Dadié a servi le Rassemblement démocratique africain (Rda) à travers le Réveil, le journal dudit mouvement politique. Bernard Dadié est un écrivain émérite, qui a magnifié l'Africain et les valeurs de la culture du continent. Il est notamment reconnu pour ses écrits et ses efforts dans la défense de la culture africaine.


Pierre Marie-Coty : Un des géniteurs de l'Abidjanaise

Mgr Pierre Marie-Coty est Evêque émérite du Diocèse de Daloa. «Les paroles de l'Abidjanaise, hymne national de la République de Côte d'Ivoire, ont été écrites par moi alors que j'étais jeune prêtre dans les années 60 », a-t-il rétabli le 18 juillet, à l'église Ste Monique du Plateau-Dokui. Il revendique la paternité de l'hymne national, l'Abidjanaise. Pierre Marie-Coty n'était pas homme politique, certes. Mais son œuvre ou celle à laquelle il a participé, est venue couronner le combat des politiques. L'homme de Dieu a aujourd'hui 84 ans. Alors qu'il a été ordonné prêtre en 1955, un concours de composition d'un hymne à la patrie a été ouvert au clergé en 1960. Selon la révélation qu'il a faite dernièrement, son ''frère” l'Abbé Pango (décédé) avait la musique à laquelle lui a associé son texte. Leur proposition a été « retenue ».


Jean Baptiste Mockey : l'infatigable travailleur

Pharmacien et homme politique, Jean Baptiste Mockey est né à Nouamou (Adiaké) le 14 avril 1915. Il fut le premier maire de Grand-Bassam de 1956 à 1959. Homme engagé du Rda, il a connu la prison en février 1949, à la suite d'incidents politiques. Il fut successivement secrétaire administratif du Pdci (1948) puis secrétaire général (1959) et membre du comité directeur du parti. Il fut conseiller territorial de 1947 à 1951 avant d'être président de la commission permanente de la première assemblée territoriale élue. Il a servi pendant une année au cabinet d'Houphouet- Boigny lorsque celui-ci était ministre. Selon ses proches, il avait de grandes ambitions pour l'ancienne capitale politique, Grand-Bassam. Il a aussi occupé les postes de ministre de l'Agriculture et ministre de la Santé publique sous Houphouet-Boigny. Il fut élu Sg de la sous-section Pdci-Rda de Grand-Bassam en 1980 avant d'être élu maire en novembre 1980. Il est mort en le 29 janvier 1981 dans un accident de la circulation.


Anne Marie Raggi : Vaillante combattante

Anne-Marie Raggi née Thomas Colle fut une militante engagée du Pdci-Rda, où elle a occupé le poste de secrétaire de la sous-section féminine de Grand-Bassam. Elle est de celles qui ont initié la marche sur la prison de Grand-Bassam pour la libération des responsables du Rda incarcérés par les colons à la prison civile. Elle a également initié le boycott des produits importés afin d'emmener les colons à libérer les prisonniers politiques. Elle avait à ses côtés Mmes Ouezzin Coulibaly, Mockey, Ekra, Vieyra, Lama Camara, Sery Koré, Williams… Elle fut membre du bureau politique, conseillère économique et sociale sous Félix Houphouet-Boigny et Henri Konan Bedié. Elle fut aussi adjointe au maire de Grand-Bassam, Anzouan Kacou et sous Ablé Frédérik Attekeblé. Chevalier de l'ordre national, cette battante est décédée le 19 Octobre 2004 à l'âge de 86 ans.


Mathieu Ekra : Le militant de 1ère heure

Ce diplômé de l'école normale William Ponty et de l'école nationale de la France d'outre-mer fut emprisonné par le pouvoir colonial à la suite de l'évènement du 6 février 1949. Il fut l'un des premiers responsables du Rda à être arrêtés par l'administration coloniale le 7 février 1949. Ekra Mathieu a également occupé le poste de ministre de la Fonction publique, de directeur de cabinet du ministre de la France d'outre-mer, puis directeur de cabinet du Haut commissaire en Côte d'Ivoire. Il est l'auteur de « L'échelle sans fin », de « L'embarras de Yao».

B.I. et Emmanuelle Kanga