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Politique Publié le mardi 3 août 2010 | Le Patriote

Organisation du Cinquantenaire de la Côte d’Ivoire - Beaucoup de bruits pour rien

Elle a été annoncée à grand renfort de publicité. Au bout du compte, ce fut beaucoup de bruits pour peu de choses. La célébration du quinquénaire de la Côte d’Ivoire, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est en train d’être réduite à sa plus simple expression. Présentée comme l’événement le plus important de la décennie Gbagbo, l’organisation de ce cinquantenaire tenait vraiment à cœur, les tenants du pouvoir en général et le chef de l’Etat en particulier. A tel point que tous les micmacs ont été entrepris pour aboutir à des reports successifs de la présidentielle. Convaincu qu’il a conduit le pays dans le gouffre, le chef de file des Refondateurs se réservait cette aubaine pour sortir la tête de l’eau. Pour y arriver, un budget colossal a été d’abord annoncé. Certaines personnes proches du Palais n’ont point hésité à faire le tour des sociétés et entreprises ivoiriennes pour s’adonner au racket pour la réussite de cette fête. Exactement comme au début de la crise du 19 septembre 2002, où des hommes d’affaires et des directeurs de sociétés ont été contraints de mettre la main à la poche pour venir en aide à la patrie attaquée. De peur de se voir assimilés à des assaillants, ces derniers, n’ont pas hésité à se plier au désir de leurs ‘’racketteurs’’. C’est cette pratique qui a été encore expérimentée pour le compte de la fête des 50 ans d’existence du pays. Mais, ayant en mémoire ce qui s’est passé précédemment, personne n’a voulu mordre à l’hameçon de cette pratique. Du côté de l’opinion, la célébration du cinquantenaire n’a semblé intéressé personne. Les Ivoiriens d’ici et de la diaspora étant plutôt préoccupés par le vrai débat qui demeure pour eux, l’organisation des élections pour sortir la Côte d’Ivoire de la situation intenable qu’elle vit depuis bientôt une décennie. Pour leur part, les responsables du RHDP France, n’ont pas attendu pour appeler clairement les Ivoiriens à boycotter ces festivités. Dans une déclaration rendue publique dans la presse, le premier responsable de cette alliance houphouétiste, Marcel Youpeh, l‘a signifié : «Nous, Ivoiriennes et Ivoiriens hors de Côte d'Ivoire, disons avec fermeté et détermination «NON et NON!» à la fête nationale et au Cinquantenaire avant les élections. Le sage de Yamoussoukro ne disait-il pas en son temps : ‘’Un homme qui a faim n'est pas un homme libre? C'est pourquoi, les Ivoiriens disent comme un seul homme: ‘’On ne fêtera que lorsque les populations seront libres’’. Le RHDP France lance un vibrant appel à tous les Ivoiriens où qu'ils soient, afin qu'ils BOYCOTTENT, le 7 août 2010, la fête du Cinquantenaire». Ce désintérêt a ramené Gbagbo sur terre. Dans une de ses nombreuses déclarations, il a revu et corrigé sa position en revoyant ses prétentions à la baisse. Il a fait savoir que ce serait le nouveau président élu qui organiserait les festivités en bonne et due forme. Par conséquent, la grande parade dont il avait rêvé n’aurait pas lieu. Précisant par ailleurs qu’il se contenterait juste d’une sobre cérémonie. Le président de la commission d’organisation du cinquantenaire, Pierre Kipré, l’a lui aussi précisé devant la presse jeudi dernier : «Le 7 août, il y aura dans la matinée une cérémonie de prise d’arme, attendant qu’après les élections, le président élu organise la grande parade militaire et civile», a-t-il affirmé. Confirmant par la même occasion, ce que les Ivoiriens souhaitaient de tout cœur et du coup, tout le désintérêt de la célébration des 50 ans du pays sous Gbagbo s’est manifesté davantage. C’est pourquoi, même la mobilisation pour le colloque qui a lieu depuis dimanche à la Fondation Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix de Yamoussoukro, a été un vrai bide. Tout ceci présage de ce que sera, sans nul doute, la célébration effective de la fête nationale du pays, samedi 7 août prochain, au Palais présidentiel. En attendant le discours à la Nation de Gbagbo, la veille, c’est-à-dire le vendredi 6 août. Pour l’heure, l’on constate bien que les Ivoiriens ont d’autres préoccupations. Et que seuls quelques drapeaux hissés à quelques poteaux électriques sur les deux ponts Félix Houphouët-Boigny et De Gaulle, rappellent aux uns et aux autres que la Côte d’Ivoire indépendante aura, d’ici samedi prochain, 50 ans bien comptés. Mais contrairement à certains Etats qui ont eu droit à des festivités grandioses, avec défilés et présence de nombreux chefs d’Etat africains, elle ne bénéficiera juste que d’un petit défilé, sans plus. En attendant …

Yves-M. ABIET
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