Secret de polichinelle même si le concerné est toujours invisible dans les rues d`Abidjan. Sans tambour ni trompette, Gérard Gili est bel et bien là, au travail. Un vieux de la vieille qui connaît les arcanes du football ivoirien. En tous cas, le président de la Fif Jacques Anouma flirte avec le technicien français depuis un moment. Il l`a signifié clairement dans une interview accordée, hier, au confrère "Le Sport". "Exceptionnellement, j`ai accepté que Gérard vienne parce qu`on le connaît mieux. Comme il connaît la maison et les joueurs, je lui ai demandé de venir. Je pense que ça peut être un bon choix s`il répond à nos critères. Il a l`avantage du terrain : Can 2006, Mondial 2006 et Jo 2006. Il y a des joueurs qu`il a eus déjà sous la main en seniors…" explique-t-il. Arguments relativement insatisfaisants étant entendu que le technicien français n`a rien gagné, même pas un simple trophée de fair-play ou de la meilleure équipe. Les opinions du président posent, par endroit, le problème des rapports de force entre le sélectionneur national et la Dtn. "On attend les conclusions de la commission présidée par Me Roger Ouégnin. Si elles sont adoptées, nous allons regarder le profil qui rentre dans ce canevas-là. Si un local correspond à ce profil, on le prendra. Si on doit aller chercher un expatrié, on fera le sacrifice. Je pense que maintenant, il faut mettre en place un schéma et voir qui rentre dedans", projette-t-il. Alors question : que font les Yéo Martial, Gbonké Tia, Kae Oulai et autres dans l`organigramme de la Fif si les questions d`ordre technique leur échappent ? Interrogation suscitée par cette autre affirmation du président Anouma : "Les directions techniques nationales sont des écoles. Vous avez l`école française, hollandaise, allemande. Si une de ces écoles a notre préférence, on ira chercher là-bas." Dans ce cas, il n`est point besoin de chercher loin. Il n`y a qu`à prendre Jean-Marc Guillou, le formateur de la génération actuelle des Eléphants. Le faire est tout simplement logique. Concernant Eriksson, le patron du football ivoirien estime que les deux parties ne sont pas tombées d`accord sur les clauses du contrat. "Les conditions que nous lui avons proposées n`étaient pas celles qu`il souhaitait…Quand j`entends dire qu`il faut aller dans la gamme des Eriksson, cela veut dire qu`il faut prendre les Mourinho, les Ancelotti", insiste-t-il. Et d`ajouter. "L`objectif désormais, c`est de savoir ce qu`on doit mettre en place sur le plan local et dans les différentes sélections pour obtenir des trophées". S`il s`agit désormais de profil, de construction dans la durée, de continuité et de stabilité, autant s`en remettre à quelqu`un qui peut et va faire ses classes plutôt que de prendre un vieux cheval aux résultats antérieurs mitigés. En la matière, les exemples de notoriété modeste qui ont fini par s`imposer comme des monuments, sont légions : Troussier avec l`Asec Mimosas, Rajevac au Ghana, Arsène Wenger avec Arsenal, etc. Hassan Sheata en Egypte. Ce qui apparait satisfaisant et porteur d`espoir, c`est que le président de la Fif a touché les faiblesses criantes des sélections ivoiriennes qui sont identiques à celles des clubs locaux. "On a des lacunes dans nos différentes lignes. Les gardiens ne sont pas aussi nombreux qu`on le souhaite. On a des problèmes de latéraux, de milieux. Il nous faut aussi des buteurs types… Il nous faut dénicher des gardiens, des latéraux et des buteurs", insiste-t-il. Les maux étant circonscrits, reste à appliquer la thérapie adéquate au football ivoirien à l`effet de le faire véritablement décoller. La balle se trouve dans le camp du président Jacques pourvu qu`il en ait le courage nécessaire et la volonté réelle en y mettant son savoir faire.
Marc Koffi
Marc Koffi
