La fixation de la date du premier tour de la présidentielle en Côte d’ivoire réjouit M. Martin Sokouri Bohui. Cependant, le Directeur de campagne adjoint du candidat Gbagbo estime qu’il reste encore du travail, notamment l’achèvement de la liste électorale et le désarmement. Notre Voie : Le dernier conseil des ministres vient de fixer la date de l`élection présidentielle au 31 octobre. Vous qui avez toujours dit : “la date des élections d`accord, mais les conditions de transparence et de sécurité d`abord”, pensez-vous que les conditions sont réunies pour aller aux élection à la date qui vient d`être fixée ? Martin Sokouri Bohui : J`ai toujours dit qu`il faut lever deux obstacles avant de fixer la date des élections. A savoir, avoir la liste électorale définitive disponible et achever le désarmement. Est-ce que les deux obstacles sont levés au jour d`aujourd`hui ? Pas tout à fait. Mais, ils sont sur la voix d`être levés. Nous sommes à 90% du chemin à parcourir pour la liste électorale et à 30 % du chemin pour le désarmement. Mais pour le désarmement, tous les acteurs s`activent pour qu`on passe rapidement à 100 %. Et j`ai foi en tous ceux qui interviennent dans ce processus de désarmement pour qu`on arrive aux élections dans un climat apaisé. Parce que tout le monde veut aller aux élections. Le camp présidentiel a toujours dit que c`est lui qui a intérêt à aller vite aux élections pour rélégitimer son pouvoir. Et comme l`opposition indique qu`elle veut elle aussi aller aux élections, j`espère qu`elle ne fera plus obstacle à la mise en place des conditions de transparence et de sécurité pour encore une fois faire reporter l`élection et accuser le camp présidentiel. Je voudrais donc me réjouir de la fixation de la date des élection qui sera sans doute, une date à inscrire en lettre d`or dans l`histoire de la Côte d`Ivoire. Parce que ce 31 octobre 2010, les Ivoiriens vont plébisciter le président Laurent Gbagbo pour démontrer au monde entier qu`ils sont un peuple attaché à la paix et qui par conséquent, rejette la violence sous toutes ces formes. Le président Gbagbo incarnant la paix, la stabilité et la tolérance. En face, ces principaux adversaires étant des adeptes de la violence, du mensonge et de la guerre. Dans leur volonté d`acculer le président Gbago, les opposants on coutume de dire qu`il n`acceptera d`aller aux élections que lorsqu`il sera sûr de les gagner. Avec la fixation de cette date en Conseil des ministres, présidé par le chef de l`Etat lui-même, je suppose que l`opposition ne fera plus campagne puisqu`elle sait déjà qu`il va gagner pour avoir accepté la date. Donc plus personne ne viendra dire qu`il va gagner les élections en dehors du président Gbagbo. Pour consolider notre victoire qui est inéluctable, nous devons dès à présent investir les villes, villages, campements et tous les hameaux du pays pour diffuser partout et autour de nous le message de paix et d`espoir du président Laurent Gbagbo. Dans le même temps, nous devons détruire les mensonges que déversent nos adversaires auprès des populations. Aucun espace ne doit être cédé à nos advesaires. La politique se nourrit de vérités et non de mensonge. Mais parallèlement à cela, nous devons être très vigilants sur tous les bords pour ne laisser place à aucune tentative de fraude. La fraude étant le jeu favori et la seule arme de nos adversaires. Notamment de Dramane Ouattara, candidat du Rdr. Au cours des ces élections, cet homme devra comprendre qu`il s’est lourdement trompé de pays en choisissant la Côte d`Ivoire pour se faire une carte de visite. Car, pour nous qui observons, nous savons qu`il ne se bat pas pour les Ivoiriens, mais pour lui-même. A preuve, il s`est fait complice des puissances occidentales pour attaquer ce qu`il a pour coutume d`appeler “mon pays” comme s`il le disputait avec quelqu`un. On ne peut pas vouloir gouverner un peuple et lui envoyer la guerre. Le 31 octobre 2010, Ouattara recoltera ce qu`il a semé en faisant irruption sur la scène politique ivoirienne. C`est-à-dire, le résultat de la violence et de la guerre qui ne peuvent être que la débâcle et la désillusion. En revanche, le jeudi 5 août 2010, jour de la fixation de la date de l`élection présidentielle, marque le début de la marche victorieuse des Ivoiriens vers le plébiscite du président Gbagbo. N.V. : Vous venez d`assister à la clôture du colloque international sur le cinquantenaire de la Côte d`Ivoire. Après ce que vous avez entendu, pensez-vous que ce colloque était nécessaire ? M.S.B. : Pour répondre à votre question, je voudrais emprunter cette réflexion aux intellectuels qui ont pris part à ce colloque. Ils ont dit à l`endroit des Ivoiriens : “Vous avez la chance d`avoir Gbagbo”. Oui nous avons la chance, nous Ivoiriens d`avoir Gbagbo. Mais, je dirais même que l`Afrique toute entière a la chance de compter Gbagbo au nombre de nos leaders politiques. Cet homme est toujours en avance sur les autres. Là où ses opposants qui ne voient pas plus que le bout de leur nez, ont trouvé que l`idée du colloque était saugrenue, le président Gbagbo a montré toute l’ambition qu`il a pour l`avenir de l`Afrique. Il a fait venir du monde entier, des scientifiques de haut niveaux pour réfléchir sur ce que sera l`Afrique dans les 50 prochaines années. Au nombre des ces intellectuels, il y en a qui sont venus des pays qui, hier, étaient au même niveau que nous, et qui aujourd`hui sont devenus des pays développés pour que nous partagions leurs expériences. L`idée de mener des réflexions sur notre passé et sur notre devenir, après 50 ans d`indépendance, est une idée révolutionnaire. Et l`histoire l`humanité montre que, toute idée révolutionnaire est toujours combattue, mais, c`est après que ceux qui l`ont combattue, se rendent compte que celui qui avait émis l`idée avait raison. Vous verrez donc que les résultats des réflexions qui ont été menées vont porter des fruits et ceux qui ont combattu le colloque vont en profiter aussi. N.V. : Vous avez suivi la communication du président de la République à la cérémonie de clôture. Quelles sont les idées forces qui ont retenu votre attention ? M.S.B. : La première idée force que je retiens, est que le président Gbagbo dit qu`il faut lier les partis uniques à la guerre froide. Le chef de l`Etat veut dire par là que, si l`Afrique avait instauré les partis uniques, c`est parce que c`était la volonté des colonisateurs. A preuve, avec la chute du mur de Berlin, marquant la fin de la guerre froide, les partis uniques ont commencé à disparaître pour faire place au pluralisme politique. J`ajouterai pour ma part, que cette période de parti unique a été marquée par de nombreux coups d`Etat et des guerres qui ont appauvri notre continent. Et donc, les colonisateurs qui ont accompagné nos Etats dans les partis uniques, sont responsables de la pauvreté de l`Afrique, sûrement pour maintenir notre continent sous leur dépendance économique. La deuxième idée force, le président a dit que nous devons instaurer la démocratie dans nos Etats, non pas par mimétisme, mais parce que c’est la seule voie qui s`offre à nous pour désigner nos dirigeants. Le président a tellement raison que la démocratie assure l`égalité de chance entre les citoyens. Par ailleurs, j`observe que tous les pays développés sont des pays démocratiques. C`est justement dans ces pays que l`égalité des chances est assurée. Parce qu`on peut partir de rien pour se hisser au sommet de l`Etat. La troisième idée force, c`est au niveau de l`économie. D`abord, le président Gbagbo a dit que notre agriculture doit pouvoir nous nourrir avant d`être exportée. Ensuite, il a dit que nous devons transformer nos matières premières sur place et exporter les produits finis ou semi-finis. Enfin, le président a appelé les Africains à la création d`un fonds de développement qui serait alimenté à partir des prélèvements sur nos matières premières. Par toutes ces propositions, le président Gbagbo demande aux Africains de ne pas pleurnicher sur leur sort, mais de se prendre en charge eux-mêmes. Parce que ce ne sont pas les autres qui viendront faire le développement de nos pays à notre place. Le chef de l`Etat invite donc les Africains au travail et à ne compter que sur eux-mêmes. Avec par exemple le fonds de développement africain, notre continent ne tendra plus la main et discutera d`égal à égal avec les pays développés. C`est à ce prix, comme le dit si bien le président Gbagbo, que l`Afrique ne sera plus le ventre mou du monde. C`est des chefs d`Etat de cette dimension, celle du président Gbagbo dont l`Afrique a besoin. Les Ivoiriens ont là donc, une raison supplémentaire pour plébisciter le président Gbagbo le 31 octobre prochain afin de le mettre à la disposition de l`Afrique.
Interview réalisée par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Interview réalisée par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr