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Politique Publié le lundi 9 août 2010 | L’Inter

Célébration du Cinquantenaire - 50 ans, et après ?

50 ans. La République de Côte d’Ivoire a célébré le samedi 07 août et tout ce week-end, son premier demi-siècle d’existence. Jubilé d’or, hélas fêté dans la sobriété en raison de la profonde crise politico-militaire que traverse, depuis une décennie, cette jeune nation. Depuis hier dimanche 8 août, les Ivoiriens, à l’image des peuples des autres nations, qui ont célébré leur cinquantenaire, ont amorcé une marche nouvelle vers le centenaire. Un compte à rebours de 50 nouvelles années d’histoire à écrire. Bien sûr, en tirant des leçons du chemin parcouru, et surtout de l’héritage laissé par les pères des indépendances au cours des 50 premières années vécues. Du regard rétrospectif, le bilan est mi-figue mi-raisin. Des années de gloire, la Côte d’Ivoire en a connu. Ce pays aux immenses potentialités a capitalisé beaucoup d’acquis qui naguère ont fondé sa réputation. De la cohésion sociale d’antan aux infrastructures bâties, sous le règne trentenaire de son premier président feu Félix Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire est restée un modèle cité comme la locomotive de la sous-région ouest-africaine. Jusqu’à ses 30 ans, elle a toujours suscité la convoitise de ses voisins, et même des Occidentaux qui se sont toujours bousculés à ses portes. Carrefour du showbiz en Afrique subsaharienne, Abidjan a même acquis des étoiles de grande capitale culturelle sur le continent. 50 ans après, où en est-on avec tous ces acquis ? Au moment où la Côte d’Ivoire célèbre cet âge de la maturité, cette question est plus que d’acuité. Vu les difficultés dans lesquelles sont plongées les Ivoiriens dans un pays donnant l’impression d’avancer à reculon dans le sens contraire de son voisinage. Que de maux, que de désordre, que d’incertitude pour ses habitants ! Du délestage aux coupures intempestives d’eau courante liées à l’insuffisance des investissements dans les infrastructures, des routes qui ont foutu le camp, alors que celles-ci faisaient la fierté de ce pays, dans ses moments de gloire, etc. Que dire de la corruption qui gangrène tous les secteurs de l’économie et même de l’administration ? L’école? Difficile de poser un diagnostic à ce secteur plongé dans un marasme béant hypothéquant l’avenir. 50 ans après, voici des défis auxquels est confrontée la Côte d’Ivoire, également malade de sa cohésion. Les clivages sociaux s’étant de plus en plus approfondis, exacerbés par ses acteurs politiques de ces décennies. Ce tableau peu reluisant de ce premier cinquantenaire de l’indépendance devra en interpeller ses habitants et ses premiers responsables. Notamment, en ces jours où l’Afrique revendique son entière autonomie pour, à l’image des autres continents, être responsable de son propre devenir, c’est le lieu d’opérer les changements qui vaillent et de démontrer aux yeux du monde entier que l’on a acquis cette maturité, qui affranchit des autres. En marche vers le centenaire, la Côte d’Ivoire doit rigoureusement faire face à ces maux qui ternissent le bilan de son jubilé d’or, en se remettant au travail pour renouer avec le développement. De société de consommation et de production de matière première, le temps est venu de passer à une société de transformation pour se mettre à jour au rendez-vous de la mondialisation, celui du donner et du recevoir. A l’ère de la lutte pour l’affranchissement total de l’Occident, ce sont autant d’initiatives pour marquer sa maturité. A commencer bien entendu par la capacité, au niveau politique de rompre avec des crises postélectorales, en démontrant sa capacité à organiser des scrutins sans heurt et sans perte en vies humaines. Ce challenge, la Côte d’Ivoire devra le relever d’ici le 31 octobre prochain, pour démontrer qu’elle a vraiment grandi et est désormais capable de se prendre en charge. Voici, des indices qui donnent du prix aux indépendances afin que ce ne soit de vains mots pour les ripailles et les folklores, ridicules aux yeux de l’ex-tutelle doutant toujours de la maturité des Africains à être maîtres de leur propre destin. 50 ans, oui, mais? c’est ce qui va changer qui compte.
F.D.BONY

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