Finalement, la commémoration du cinquantenaire de la Côte d'Ivoire n'aura en rien dérogé aux habituelles célébrations de l'indépendance.
Contre mauvaise fortune, bon cœur. Ainsi pourrait se résumer, in fine, le choix des autorités ivoiriennes de commémorer, sobrement, le cinquantenaire de l'indépendance du pays. C'est donc sans extravagance particulière que s'est célébrée, samedi dernier, les noces d'or de la Côte d'Ivoire. La cérémonie officielle qui a eu pour cadre le palais présidentiel a été marquée par la traditionnelle prise d'armes au palais présidentiel, en présence du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, du Premier ministre, Guillaume Soro, des chefs d'institutions, des autorités militaires, etc. La sortie, le mercredi 28 juillet de Pierre Kipré, président de la commission nationale du cinquantenaire en disait long sur l'allure que prendraient en fin de compte les festivités. Sur la vingtaine de milliards attendus par son comité, c'est finalement quatre milliards qu'a pu récolter le comité du cinquantenaire (les entreprises françaises ayant boycotté la collecte de fonds). Le discours à la nation de Laurent Gbagbo, vendredi dernier, avait fini par convaincre les partisans de la fête populaire qu'il n'en sera rien. « Nous l'avons souhaité sobre, cette commémoration de notre indépendance pour rester mobilisés sur nos objectifs prioritaires. C'est une commémoration orientée vers la meilleure compréhension de notre passé et axée sur la critique exhaustive et non partisane du parcours réalisé ensemble pour en tirer les leçons les plus significatives », avait tranché le chef de l'Etat. C'est que, depuis la mise en place de la commission nationale du cinquantenaire, beaucoup d'observateurs s'étaient élevés contre le caractère ostentatoire que certaines parties prenantes à la commémoration (plutôt proches du camp présidentiel) ont voulu donner à la célébration du cinquantenaire. Prenant sa part dans ce débat, le Premier ministre Guillaume Soro, avait indiqué, dans une interview accordée en avril dernier au panafricain ''Jeunes Afrique'' que « j'ai du mal à imaginer que le 7 août prochain, jour de notre fête nationale et du cinquantième anniversaire de notre indépendance, la Côte d'Ivoire n'aura pas encore dépassé cette échéance (échéances électorales). Dans le cas contraire, la fête risque d'être bien triste ». Une sortie saluée par plus d'un partisan de la célébration minimaliste du cinquantenaire dans la mesure où Guillaume Soro touchait du doigt une préoccupation fondamentale : la tenue, au plus tôt, des élections de sortie de crise. La dernière critique contre la fête en grandes pompes est venue, mercredi dernier, du commandant Wattao, des Forces armées des Forces nouvelles. « On débloque 20 milliards pour aller fêter tandis que des gens sont en train de mourir de maladie et de faim. Et pourtant, il suffisait de 5 milliards pour régler le problème des démobilisés. Si ça ne tenait qu'à moi, on réglait d'abord le problème des démobilisés et des miliciens et on remettait le cinquantenaire en décembre. Pourquoi fêter le cinquantenaire alors qu'on n'a pas encore la paix », avait-il critiqué. Au finish, ni parades spectaculaires, ni invités spéciaux comme annoncé par certains noceurs. « Le véritable cinquantenaire se vivra dans le cœur des Ivoiriens, au soir du 31 octobre 2010.
Marc Dossa
Contre mauvaise fortune, bon cœur. Ainsi pourrait se résumer, in fine, le choix des autorités ivoiriennes de commémorer, sobrement, le cinquantenaire de l'indépendance du pays. C'est donc sans extravagance particulière que s'est célébrée, samedi dernier, les noces d'or de la Côte d'Ivoire. La cérémonie officielle qui a eu pour cadre le palais présidentiel a été marquée par la traditionnelle prise d'armes au palais présidentiel, en présence du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, du Premier ministre, Guillaume Soro, des chefs d'institutions, des autorités militaires, etc. La sortie, le mercredi 28 juillet de Pierre Kipré, président de la commission nationale du cinquantenaire en disait long sur l'allure que prendraient en fin de compte les festivités. Sur la vingtaine de milliards attendus par son comité, c'est finalement quatre milliards qu'a pu récolter le comité du cinquantenaire (les entreprises françaises ayant boycotté la collecte de fonds). Le discours à la nation de Laurent Gbagbo, vendredi dernier, avait fini par convaincre les partisans de la fête populaire qu'il n'en sera rien. « Nous l'avons souhaité sobre, cette commémoration de notre indépendance pour rester mobilisés sur nos objectifs prioritaires. C'est une commémoration orientée vers la meilleure compréhension de notre passé et axée sur la critique exhaustive et non partisane du parcours réalisé ensemble pour en tirer les leçons les plus significatives », avait tranché le chef de l'Etat. C'est que, depuis la mise en place de la commission nationale du cinquantenaire, beaucoup d'observateurs s'étaient élevés contre le caractère ostentatoire que certaines parties prenantes à la commémoration (plutôt proches du camp présidentiel) ont voulu donner à la célébration du cinquantenaire. Prenant sa part dans ce débat, le Premier ministre Guillaume Soro, avait indiqué, dans une interview accordée en avril dernier au panafricain ''Jeunes Afrique'' que « j'ai du mal à imaginer que le 7 août prochain, jour de notre fête nationale et du cinquantième anniversaire de notre indépendance, la Côte d'Ivoire n'aura pas encore dépassé cette échéance (échéances électorales). Dans le cas contraire, la fête risque d'être bien triste ». Une sortie saluée par plus d'un partisan de la célébration minimaliste du cinquantenaire dans la mesure où Guillaume Soro touchait du doigt une préoccupation fondamentale : la tenue, au plus tôt, des élections de sortie de crise. La dernière critique contre la fête en grandes pompes est venue, mercredi dernier, du commandant Wattao, des Forces armées des Forces nouvelles. « On débloque 20 milliards pour aller fêter tandis que des gens sont en train de mourir de maladie et de faim. Et pourtant, il suffisait de 5 milliards pour régler le problème des démobilisés. Si ça ne tenait qu'à moi, on réglait d'abord le problème des démobilisés et des miliciens et on remettait le cinquantenaire en décembre. Pourquoi fêter le cinquantenaire alors qu'on n'a pas encore la paix », avait-il critiqué. Au finish, ni parades spectaculaires, ni invités spéciaux comme annoncé par certains noceurs. « Le véritable cinquantenaire se vivra dans le cœur des Ivoiriens, au soir du 31 octobre 2010.
Marc Dossa