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Politique Publié le mardi 10 août 2010 | Le Patriote

Cinquantenaire de la Côte d’Ivoire - Les chefs d’Etat ignorent Gbagbo

Dimanche 1er août 2010 à Porto-Novo. Cinquantenaire de l’indépendance du Bénin. Aux premières loges de la grande tribune, on note une présence fort remarquée d’une demi-douzaine de chefs d’Etat africains. Au nombre desquels figurent Abdoulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina-Faso, Faure Gnassingbé du Togo et Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire. Les chefs d’Etat de ces pays amis ont rehaussé de leur présence, la célébration du cinquantenaire du Bénin. A l’occasion, le Chef de l’Etat ivoirien rappelait à l’envi que les indépendances des pays de l’Afrique de l’ouest ont été fixées de telle sorte que chaque chef d’Etat puisse participer – s il le voulait – aux festivités de son voisin. A bien comprendre le chef de l’Etat, ces indépendances ne pouvaient pas se fêter le même jour pour l’ensemble de ces pays. Et pour preuve, avant le Bénin, Laurent Gbagbo était à Bobo Dioulasso, à Dakar, à Lomé et à Douala où il a assisté au grand défilé civil et militaire en présence d’autres chefs d’Etat. Paradoxalement, le 7 aout 2010, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, pour le même défilé des militaires, le Chef de l’Etat Ivoirien s’est retrouvé seul. Aucun chef d’Etat n’a effectué le déplacement à Abidjan pour assister à la parade militaire. Le constat est d’autant plus saisissant que même des personnalités invitées officiellement n’ont pas daigné honorer de leur présence ce cinquantenaire. Il s’agit notamment des prix Nobel Desmond Tutu et Wolé Soyinka pourtant annoncé par les organisateurs. Seule consolation à une fête dont les préparatifs ont fait couler beaucoup d’encre et de salive, la présence de son excellence Mohammed Namadi Sambo, vice-président Nigérian, ce qui d’ailleurs prouve que des invitations ont bien été lancées. Que s’est-il passé pour que la Côte d’Ivoire soit abandonnée le jour où elle commémore le cinquantenaire de son indépendance ? La réponse se trouve certainement dans le contexte dans lequel ce cinquantenaire a été célébré. Car, s’il est vrai que Laurent Gbagbo s’est déplacé chez ses voisins, le geste n’a pas occulté le fait qu’il soit « illégitime ». Moins que les autres, Gbagbo Laurent avait plus besoin de s’associer à ces pairs pour se sentir légitime dans un contexte historique. Si les chefs d’Etat avaient voulu faire passer un message fort à leur homologue ivoirien à l’occasion de ce cinquantenaire, célébré dans un contexte préélectoral, ils auront réussi. A l’analyse, cet isolement doit interpeller. Il faut seulement espérer que ce message ait été entendu par qui de droit.
Alexandre Lebel

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