Depuis le déclenchement de la crise militaro-civile en 2002, en Côte d'Ivoire, la population de la capitale économique a doublé. Principe de causalité, le trafic routier est devenu un véritable casse-tête chinois pour les Abidjanais. Et comme si cette situation difficile ne suffisait pas, les pannes récurrentes des feux tricolores sont venues en rajouter au calvaire des usagers de la route. Que ce soit sur le boulevard Giscard d'Estaing (Treichville, Zone 4, Grand carrefour de Koumassi...), ou sur le boulevard Latrille (II-Plateaux), à Adjamé (Edipresse) et dans bien d'autres communes, les feux ont cessé de fonctionner depuis Mathusalem. Face à ce désordre créé par ces pannes, l'on ne manque pas de se poser des questions. Quelle structure de l'Etat est habilitée à lever les pannes des feux tricolores ? Qu'est-ce qui coince pour que ces pannes perdurent ? Pourquoi les unités de la police nationale formées pour faire de la régulation sont inexistantes à ces endroits précis ? Autant d'inquiétudes que nous avons cherché à comprendre auprès des structures étatiques chargées de la gestion des routes. Que ce soit au niveau de l'Office de sécurité routière (OSER) ou de l'Agence de gestion des routes (AGEROUTE), les réactions ont été sans ambages. La première structure soutient qu'elle travaille, certes avec des supports que sont les feux tricolores et les panneaux de signalisation, mais qu’elle n’a pas la gestion de ceux-ci. Quant à la seconde, elle nous a tout simplement dirigé vers ELECMA qui est l'une des deux entreprises privées chargées de réparer les feux tricolores. Mais une fois en rapport avec cette dernière (ELECMA), nous avons été suffisamment édifié. Pour le directeur technique de ELECMA, Najib Fakhreddine, les pannes de feux observées au niveau de la voirie sont consécutives à des factures impayées de l'AGEROUTE. « Les opérateurs que nous sommes ne sommes pas payés. La dernière facture de mon entreprise, par exemple, remonte à décembre 2008 ; étant une entreprise vivant uniquement des prestations faites sur les feux tricolores, nous n'avons d'autres ressources que cela », a-t-il déploré ajoutant qu'à ce jour, l'AGEROUTE reste lui devoir plus d'un milliard de fcfa. « La semaine dernière, nous avons écrit au ministère de l'Intérieur pour lui dépeindre la situation compte tenu de la sécurité des usagers de la route, mais nous n'avons pas encore de réponse », a poursuivi M. Najib, qui a milité pour le paiement d'une partie de cet argent pour sauver bien de situations à Abidjan. « Tenez ! Pour l'organisation des assemblées annuelles de la BAD, nous avons été obligés de déshabiller les feux tricolores situés aux Grands moulins d'Abidjan en zone portuaire et à SOCOBIN (boulevard Marseille) pour réparer ceux de Solibra en panne », a-t-il révélé notamment, avant de rappeler la situation financière déplorable que traverse son entreprise. Quand nous avons joint la cellule de communication de l'Ageroute, par téléphone, pour mieux élucider la question, elle nous a orienté ailleurs. ''Les fonds pour les feux tricolores passent par le Fonds d'entretien routier (FER). Nous émettons les factures qu'on dépose au FER ; d'ailleurs, cette structure étatique nous a audité l'année dernière'', a coupé sèchement notre source, qui n'a pas souhaité révéler son identité. Mais nos tentatives pour avoir un interlocuteur au niveau du FER ont été infructueuses toute la journée du lundi 09 août 2010 ; également le lendemain mardi.
Et la Brigade motorisée ?
En attendant que l'Etat paie les factures des opérateurs pour lever les pannes des feux tricolores, il faut bien parer au plus pressé ; c'est-à-dire mettre en place un dispositif de régulation du trafic routier. Or, en la matière, une Brigade de moto de circulation et de régulation (BMCR) a été mise sur pied en décembre 2009. Laquelle tient sa spécificité de sa capacité de mobilité et vient en appui à l'Unité de régulation de la circulation (URC). Malheureusement, ces dames appelées « les filles policiers de Tagro » sont à peine inexistantes dans certains endroits où elles devraient, normalement, être. En tout cas, selon la fiche technique livrée par le directeur générale de la police, le contrôleur général Brédou M'Bia, cette unité, constituée essentiellement de dames, a une mission claire. Réguler et fluidifier la circulation sur les grandes voies de la ville d'Abidjan et dans le même temps, réguler la circulation dans les carrefours ; étant donné que l'UIR, en restant aux carrefours, n'avait pas les moyens d'intervenir sur les causes des engorgements du trafic. « Mais avec des motos, les policiers pourront se rendre sur les lieux constituant le nœud du bouchon », avait déclaré, on s'en souvient, le directeur général de la Police nationale lors de la présentation officielle de cette brigade le 24 décembre 2009 à Yopougon. Au constat aujourd'hui, cette mission a été dévoyée. Surtout à la faveur des pannes récurrentes de feux tricolores qui nécessitent leur présence.
G. DE GNAMIEN
Code photo 1: Koumassi 2
Légende : La panne des feux tricolores au Grand carrefour de Koumassi expose les piétons aux accidents de la circulation
Code photo 2 : Feux routes
Légende : L'un des opérateurs réclame plus d'un milliard de francs d'arriéré pour poursuivre ses activités
Et la Brigade motorisée ?
En attendant que l'Etat paie les factures des opérateurs pour lever les pannes des feux tricolores, il faut bien parer au plus pressé ; c'est-à-dire mettre en place un dispositif de régulation du trafic routier. Or, en la matière, une Brigade de moto de circulation et de régulation (BMCR) a été mise sur pied en décembre 2009. Laquelle tient sa spécificité de sa capacité de mobilité et vient en appui à l'Unité de régulation de la circulation (URC). Malheureusement, ces dames appelées « les filles policiers de Tagro » sont à peine inexistantes dans certains endroits où elles devraient, normalement, être. En tout cas, selon la fiche technique livrée par le directeur générale de la police, le contrôleur général Brédou M'Bia, cette unité, constituée essentiellement de dames, a une mission claire. Réguler et fluidifier la circulation sur les grandes voies de la ville d'Abidjan et dans le même temps, réguler la circulation dans les carrefours ; étant donné que l'UIR, en restant aux carrefours, n'avait pas les moyens d'intervenir sur les causes des engorgements du trafic. « Mais avec des motos, les policiers pourront se rendre sur les lieux constituant le nœud du bouchon », avait déclaré, on s'en souvient, le directeur général de la Police nationale lors de la présentation officielle de cette brigade le 24 décembre 2009 à Yopougon. Au constat aujourd'hui, cette mission a été dévoyée. Surtout à la faveur des pannes récurrentes de feux tricolores qui nécessitent leur présence.
G. DE GNAMIEN
Code photo 1: Koumassi 2
Légende : La panne des feux tricolores au Grand carrefour de Koumassi expose les piétons aux accidents de la circulation
Code photo 2 : Feux routes
Légende : L'un des opérateurs réclame plus d'un milliard de francs d'arriéré pour poursuivre ses activités