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Politique Publié le samedi 14 août 2010 | L’Inter

Bilan des indépendances en Afrique sub-saharienne : Voici la déclaration du colloque international de Yamoussoukro

© L’Inter Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : la cérémonie de clôture
Jeudi 5 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix.
Déclaration du colloque International

Nous, Ivoiriens et Ivoiriennes, africains et africaines, ressortissants d’autres continents amis de l’Afrique, réunis pour le Colloque International Pluridisciplinaire tenu à Yamoussoukro à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Etat de Côte d’Ivoire, marquant notre attachement à l’Afrique, soucieux d’œuvrer à l’évolution vers un mieux être individuel et collectif, à la restauration de la dignité des hommes et à la prospérité des Etats africains, conscients du besoin urgent d’assurer aux Etats d’Afrique, notamment de l’Afrique de l’Ouest, un développement harmonieux voulu par les africains, convaincus de la nécessité de susciter une nouvelle vision de l’indépendance des Etats africains et de leur conférer une émancipation effective et définitive, faisons la déclaration qui suit :

Le colloque, Considérant que l’accession à l’indépendance des Etats de l’Afrique sub-saharienne est un acquis indéniable ; qu’elle a permis aux Etats d’amorcer un progrès et un début de développement dans divers domaines, notamment politiques, administratifs, économiques et sociaux ; Considérant que les Etats aspirent tous à une construction communautaire qui puisse les protéger et leur profiter mutuellement au plan du droit et de la sécurité, de l’économie et de la monnaie ;Mais, considérant que les Etats d’Afrique sub-saharienne ont eu leurs indépendances alors qu’ils étaient enfermées dans des frontières administratives imposées par le colonisateur sans que soit tenu compte de l’unité des espaces, des cultures et du brassage des peuples ;

Considérant qu’au plan politique, souvent les rencontres des dirigeants se soldent par des résolutions théoriques dont la mise en œuvre tarde à venir ;

Considérant qu’au plan économique les Etats demeurent dépendants des grandes puissances, par l’assujettissement des matières premières, par le surendettement extérieur et par les contraintes que des institutions financières internationales font peser sur nos Etats et nos populations ;

Considérant qu’au plan financier, la pluralité des monnaies et un obstacle à l’intégration qui ne peut se réaliser qu’avec la création d’une monnaie unique circulant dans un grand marché unique ;

Considérant qu’au plan social les entraves politiques et économiques influent sur le bien-être des individus et des communautés, du fait de la pauvreté, de la délinquance, des criminalités, facteurs de dégradation des mœurs et des valeurs ;

Attendu que le constat s’impose de la nécessité d’instaurer entre Etats africains des économies intégrées les unes aux autres, mais que les efforts d’intégration faits ne peuvent aboutir avec des monnaies disparates mais plutôt avec une monnaie unique circulant dans un grand marché unique ;

Attendu que le moment est venu de rebâtir l’Afrique dans ses fondements humains, culturels et sociaux et de mettre fin à la fragmentation des Etats ;
recommande :

1. Le renforcement de la construction de l’unité africaine et du positionnement de l’Afrique au sein des organisations internationales, notamment au sein du système des Nations Unies ;

2. La prise en main des problèmes africains par les africains eux-mêmes à travers leurs dirigeants et leurs organisations régionales et sous-régionales ;

3. L’accélération du processus d’intégration de l’Afrique, notamment de l’Afrique de l’Ouest par l’harmonisation des initiatives communautaires et le renforcement de la construction de la CEDEAO ;

Dans ce cadre, le colloque recommande :

a)- La mise en place de projets sectoriels concrets en matière de gouvernance, d’infrastructures, d’énergie, de transport, l’agriculture et de sécurité alimentaire ;

b)- Le financement et la mise en valeur de la recherche en Afrique, la dynamisation de l’éducation, de la santé et du développement humain ;

c)- La création d’une monnaie unique et d’un marché unique pour tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest ;

d)- La mise en place d’une politique commune de sécurité et d’une force ouest-africaine capables de protéger et de défendre durablement, les personnes et des biens dans l’espace intégré ;

4. La mise en place effective d’institutions politiques communes bâties sur les valeurs partagées de bonne gouvernance, d’Etat de droit, de démocratie et de respect des droits de l’homme ;

5. Le colloque salue le courage politique et l’engagement de S.E. M. Laurent GBAGBO, Président de la République de Côte-d’Ivoire, pour la cause et l’avenir de l’Afrique, et l’exhorte à convaincre ses pairs africains d’œuvrer à la réalisation de cette construction de l’Afrique nouvelle.

Fait à Yamoussoukro, le 05 août 2010
Le Colloque
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