Le Front Populaire Ivoirien (FPI) ne souhaite pas aller aux élections présidentielles maintenant, dans des conditions qui ne lui sont pas favorables. C’est que ce parti, dans le but de mettre toutes les chances de succès de son côté, au cours des élections qui se profitent à l’horizon, avait initié en son temps, une opération dénommée ‘’opération inondation’’. Comme son nom l’indique, cette opération qui, devait permettre au FPI d’établir pour ses militants, de nouvelles copies d’acte de naissance en vue de l’opération des audiences foraines. L’objectif visé, maximiser les chances du parti aux différentes élections nationales. Pour se donner les moyens d’atteindre leur but, chaque cadre dans sa région, devait offrir des timbres fiscaux aux demandeurs afin d’accroître le nombre de leurs électeurs potentiels. Ainsi, des campagnes de sensibilisation avaient été menées tous azimuts en vue de susciter la mobilisation des militants qui auraient d’éventuels problèmes de papiers. Le FPI a fait des dons en timbres fiscaux. Ainsi, plusieurs milliers de personnes répertoriées sur des listes comme leur étant favorables se sont vu établir de nouveaux extraits de naissance. L’opération a connu un tel succès que le parti de Laurent Gbagbo avait eu la certitude de rafler tous les postes électifs à ses adversaires. Charles Blé Goudé s’en était enorgueilli en se bombant la poitrine de faire enrôler 4 millions de personnes pour Gbagbo. Malheureusement, plus de 80% des postulants ont profité de l’occasion soit, pour se rajeunir pour les uns, soit pour modifier carrément leur identité pour les autres. Après les audiences foraines et l’enrôlement, la confrontation des listes traditionnelles fut un cauchemar pour le camp présidentiel. Plus de 80% de leurs militants sont absents de la liste provisoire pour avoir tronqué leur vraie identité. Du coup, l’envie d’aller aux élections a quitté le camp présidentiel. Logiquement, personne ne veut aller à des élections avec la certitude de les perdre. D’où la nouvelle bataille de procéder à des radiations systématiques sur les listes électorales initiée par le camp présidentiel. La liste définitive, telle qu’elle va être établie par la CEI, n’arrangera pas les affaires du camp présidentiel qui tentera certainement tout pour le tout, pour compromettre la date du 31 octobre afin de se donner le temps de mieux planifier les choses. Voulant anéantir les chances de l’opposition, la mouvance présidentielle est prise dans un tourbillon de l’effet boomerang de leur propre opération. Comme dirait le sage, le plus malin finit toujours par être victime de ses propres ruses. Ce qu’il faut retenir, c’est que le FPI ne laissera, pour aucune raison au monde, les élections leur échapper. Attendons-nous encore à un autre croc-en-jambes avant ou la nouvelle.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha
