Après sa création, les fondateurs de la Fondation Zakat ont associé les cadres musulmans au projet. Parmi eux, El Hadj Koné Issiaka, Vice-Président du CHAMCI, Administrateur et Conseiller Executif de la CMR3. Il nous explique les grands chantiers de la Fondation.
Qu'est-ce que la zakat ?
La zakat est le quatrième pilier de l'islam après la profession de foi, la prière, le jeûne, le cinquième étant le pèlerinage à la Mecque. Dieu, dans sa miséricorde, a décidé que les musulmans nantis réservent une partie de leur richesse pour la distribuer aux pauvres de sorte à atténuer la pauvreté et à aider les nécessiteux. C'est une façon de purifier l'argent qu'on a.
Pourquoi une fondation pour collecter la zakat ? Quel est le but ?
Il a été constaté dans notre communauté que plusieurs associations, plusieurs mosquées ont essayé de collecter la zakat pour la distribution et il n y a pas eu de succès éclatant. On s'est dit à un moment donné, que les musulmans pratiquent leurs religions, les mosquées sont pleines, les gens vont au pèlerinage, on attend le mois de Ramadan avec engouement ; mais en ce qui concerne la zakat, pourquoi y-a-t-il tant de problèmes. C'est en ce moment que nous avons songé à créer une fondation qui va fédérer tout le monde où chacun pourra venir demander des comptes. D'ailleurs, nous invitons tous ceux qui sont motivés, à nous aider à accomplir cette mission.
En quoi va consister cette fondation ?
Elle va avoir une forme pyramidale, c'est-à-dire un conseil administratif, un siège etc. Cette fondation sera un centre de dépôt de la zakat. On aura à cet effet, des bureaux à l'intérieur du pays qui seront chargés de la collecte de la zakat. Selon ce que nous prévoyons, il y aura une distribution dans la localité où la zakat sera recueillie. Nous ferons en sorte qu'après les dépenses d'une localité, s'il y a des besoins urgents dans une autre qu’on puisse transférer cette zakat dans cet endroit.
Au niveau central, comment sera-t-elle articulée ?
La structure va s'articuler d'une part, autour d'un conseil d'administration, d'une assemblée générale et un directeur exécutif qui sera choisi par appel à candidature dans la communauté. Il doit s'y connaître en finance et faire preuve de beaucoup d'intégrité. D'autre part, on aura un conseil des oulémas qui va superviser chaque opération afin de voir si elle concorde avec la charia ou pas.
Comment l'assemblée générale est-elle constituée ?
Je profite de l'occasion pour remercier certains personnages du pays qui sont des érudits, des leaders religieux (Cheick Aïma, Koudous, Chérif, Sonta, Dembélé…), les communautés sénégalaise, yorouba, libanaise parce que nous sommes allés vers ces associations pour leur expliquer le bien-fondé de cette fondation et elles ont adhéré.
Elle sera l'émanation de toutes les associations qui vont proposer un membre pour la gestion des tâches. Elles sont représentées chacune par 5 personnes. Une première réunion a déjà eu lieu sur le règlement intérieur que nous avons proposé à toutes ces associations dont nous attendons les critiques et suggestions pour qu'il y ait un consensus sur la naissance de l'association.
Quelle sera la composition du conseil d'administration ?
Il sera constitué de membres de toutes les associations islamiques. Il est prévu un directeur exécutif qui va former son cabinet et cela par appel à candidature ; chacun viendra défendre sa compétence.
Quels sont les autres organes ?
Il est prévu un conseil d'administration, un organe chargé de l'audit et le contrôle de la comptabilité sera fait par des cabinets agréés.
Quelles sont les raisons fondamentales des échecs précédents ?
Cela dépend des informations que les uns et les autres ont sur la zakat ; certains pensent qu'elle est aléatoire. Les premiers qui l'ont essayé, ont été déçus. Les musulmans sont prêts à payer la zakat mais ils veulent savoir où va cette zakat. Ils veulent être sûrs qu'elle est distribuée de façon correcte. Cette fondation comme l'a dit Bakary chérif, permettra aux imams d'arrêter de quémander.
Comment sera- telle alimentée ?
Elle sera alimentée par les musulmans qui viendront donner leur zakat et par toutes les associations musulmanes. Je pense qu'il faut compter sur soi-même au lieu de demander toujours de l'aide aux pays du Moyen Orient. Par exemple, en Inde, qui n'est pas un pays musulman, la zakat est une des activités les plus innovantes au monde. Les musulmans mettent leur zakat ensemble et quand il y a des concours, ils payent la formation de tous les compatriotes afin qu'ils réussissent à ces concours. Les étudiants, une fois salariés, font parvenir leur zakat en Inde quel que soit leur lieu de résidence. Pour les bourses, c'est aussi la zakat qui s'en occupe. C'est un peu la démarche qu'on vise.
Quel est la priorité de cette fondation ?
La lutte contre la pauvreté, surtout envers nos mères du marché.
Quels sont les domaines particuliers ?
Ils sont nombreux : santé, école, éducation, la formation pour les chômeurs, le transport, les imams. Si les gens sont aidés depuis la base c'est-à-dire au village, ils ne viendront plus surcharger le frère, l'oncle ou le cousin qui est à Abidjan.
Vous envisagez de coopérer avec d'autres fondations similaires ?
La relation entre frères musulmans est plus forte que la relation entre frère, de sang. Si nous avons des aides extérieures, c'est bien, mais nous comptons essentiellement sur les musulmans ivoiriens qui pratiquent leurs religions de façon correcte.
Des estimations ?
Sur un (1) million de musulmans, si chacun payait seulement 1000 francs comme zakat, cela nous ferait 1 milliard de francs.
Comment motiver les musulmans ?
A ce niveau, il y a un service de commerce et marketing. Nos premiers communicateurs sont les imams qui vont en parler dans leurs mosquées. Par la suite, nous organiserons des conférences à l'intérieur du pays.
Comment se fera le paiement ?
Des comptes seront ouverts dans plusieurs banques. Les gens auront les numéros de compte auxquelles ils pourront déposer leur zakat ou procéder simplement par virement bancaire.
Peut-on être sûr de la transparence d'une telle opération ?
Au niveau de la transparence, nous lançons un appel à tous les cadres musulmans qui pensent pouvoir apporter un plus à cette fondation ; qu'ils n'hésitent plus car ce n'est pas un cercle fermé. Les comptes seront gérés par un cabinet conseil comptable avec des huissiers, en plus de l'appui des oulémas.
Quel est votre dernier mot ?
A nos chefs religieux, nous venons au secours de leur message. Il est mieux de voir s'ils expliquent aux musulmans, les dangers auxquels ces derniers s'exposent en ne payant pas leur zakat. Les guides religieux doivent continuer à véhiculer le message aux associations musulmanes et leur faire comprendre que la zakat est l'affaire de tout le monde. Aux cadres, nous demandons pour une fois, de laisser de côté leurs mésententes. Ils doivent savoir que la fondation n'est pas un lieu pour s'enrichir. Ils doivent au contraire, venir donner des idées. Nous les invitons tous à venir adhérer à la fondation.
Votre rêve pour la fondation ?
Voir une fondation qui répond aux critères de l'islam et qui pourra aider tous les nécessiteux afin de ne plus voir de mendiants.
Fatim Djamila
Qu'est-ce que la zakat ?
La zakat est le quatrième pilier de l'islam après la profession de foi, la prière, le jeûne, le cinquième étant le pèlerinage à la Mecque. Dieu, dans sa miséricorde, a décidé que les musulmans nantis réservent une partie de leur richesse pour la distribuer aux pauvres de sorte à atténuer la pauvreté et à aider les nécessiteux. C'est une façon de purifier l'argent qu'on a.
Pourquoi une fondation pour collecter la zakat ? Quel est le but ?
Il a été constaté dans notre communauté que plusieurs associations, plusieurs mosquées ont essayé de collecter la zakat pour la distribution et il n y a pas eu de succès éclatant. On s'est dit à un moment donné, que les musulmans pratiquent leurs religions, les mosquées sont pleines, les gens vont au pèlerinage, on attend le mois de Ramadan avec engouement ; mais en ce qui concerne la zakat, pourquoi y-a-t-il tant de problèmes. C'est en ce moment que nous avons songé à créer une fondation qui va fédérer tout le monde où chacun pourra venir demander des comptes. D'ailleurs, nous invitons tous ceux qui sont motivés, à nous aider à accomplir cette mission.
En quoi va consister cette fondation ?
Elle va avoir une forme pyramidale, c'est-à-dire un conseil administratif, un siège etc. Cette fondation sera un centre de dépôt de la zakat. On aura à cet effet, des bureaux à l'intérieur du pays qui seront chargés de la collecte de la zakat. Selon ce que nous prévoyons, il y aura une distribution dans la localité où la zakat sera recueillie. Nous ferons en sorte qu'après les dépenses d'une localité, s'il y a des besoins urgents dans une autre qu’on puisse transférer cette zakat dans cet endroit.
Au niveau central, comment sera-t-elle articulée ?
La structure va s'articuler d'une part, autour d'un conseil d'administration, d'une assemblée générale et un directeur exécutif qui sera choisi par appel à candidature dans la communauté. Il doit s'y connaître en finance et faire preuve de beaucoup d'intégrité. D'autre part, on aura un conseil des oulémas qui va superviser chaque opération afin de voir si elle concorde avec la charia ou pas.
Comment l'assemblée générale est-elle constituée ?
Je profite de l'occasion pour remercier certains personnages du pays qui sont des érudits, des leaders religieux (Cheick Aïma, Koudous, Chérif, Sonta, Dembélé…), les communautés sénégalaise, yorouba, libanaise parce que nous sommes allés vers ces associations pour leur expliquer le bien-fondé de cette fondation et elles ont adhéré.
Elle sera l'émanation de toutes les associations qui vont proposer un membre pour la gestion des tâches. Elles sont représentées chacune par 5 personnes. Une première réunion a déjà eu lieu sur le règlement intérieur que nous avons proposé à toutes ces associations dont nous attendons les critiques et suggestions pour qu'il y ait un consensus sur la naissance de l'association.
Quelle sera la composition du conseil d'administration ?
Il sera constitué de membres de toutes les associations islamiques. Il est prévu un directeur exécutif qui va former son cabinet et cela par appel à candidature ; chacun viendra défendre sa compétence.
Quels sont les autres organes ?
Il est prévu un conseil d'administration, un organe chargé de l'audit et le contrôle de la comptabilité sera fait par des cabinets agréés.
Quelles sont les raisons fondamentales des échecs précédents ?
Cela dépend des informations que les uns et les autres ont sur la zakat ; certains pensent qu'elle est aléatoire. Les premiers qui l'ont essayé, ont été déçus. Les musulmans sont prêts à payer la zakat mais ils veulent savoir où va cette zakat. Ils veulent être sûrs qu'elle est distribuée de façon correcte. Cette fondation comme l'a dit Bakary chérif, permettra aux imams d'arrêter de quémander.
Comment sera- telle alimentée ?
Elle sera alimentée par les musulmans qui viendront donner leur zakat et par toutes les associations musulmanes. Je pense qu'il faut compter sur soi-même au lieu de demander toujours de l'aide aux pays du Moyen Orient. Par exemple, en Inde, qui n'est pas un pays musulman, la zakat est une des activités les plus innovantes au monde. Les musulmans mettent leur zakat ensemble et quand il y a des concours, ils payent la formation de tous les compatriotes afin qu'ils réussissent à ces concours. Les étudiants, une fois salariés, font parvenir leur zakat en Inde quel que soit leur lieu de résidence. Pour les bourses, c'est aussi la zakat qui s'en occupe. C'est un peu la démarche qu'on vise.
Quel est la priorité de cette fondation ?
La lutte contre la pauvreté, surtout envers nos mères du marché.
Quels sont les domaines particuliers ?
Ils sont nombreux : santé, école, éducation, la formation pour les chômeurs, le transport, les imams. Si les gens sont aidés depuis la base c'est-à-dire au village, ils ne viendront plus surcharger le frère, l'oncle ou le cousin qui est à Abidjan.
Vous envisagez de coopérer avec d'autres fondations similaires ?
La relation entre frères musulmans est plus forte que la relation entre frère, de sang. Si nous avons des aides extérieures, c'est bien, mais nous comptons essentiellement sur les musulmans ivoiriens qui pratiquent leurs religions de façon correcte.
Des estimations ?
Sur un (1) million de musulmans, si chacun payait seulement 1000 francs comme zakat, cela nous ferait 1 milliard de francs.
Comment motiver les musulmans ?
A ce niveau, il y a un service de commerce et marketing. Nos premiers communicateurs sont les imams qui vont en parler dans leurs mosquées. Par la suite, nous organiserons des conférences à l'intérieur du pays.
Comment se fera le paiement ?
Des comptes seront ouverts dans plusieurs banques. Les gens auront les numéros de compte auxquelles ils pourront déposer leur zakat ou procéder simplement par virement bancaire.
Peut-on être sûr de la transparence d'une telle opération ?
Au niveau de la transparence, nous lançons un appel à tous les cadres musulmans qui pensent pouvoir apporter un plus à cette fondation ; qu'ils n'hésitent plus car ce n'est pas un cercle fermé. Les comptes seront gérés par un cabinet conseil comptable avec des huissiers, en plus de l'appui des oulémas.
Quel est votre dernier mot ?
A nos chefs religieux, nous venons au secours de leur message. Il est mieux de voir s'ils expliquent aux musulmans, les dangers auxquels ces derniers s'exposent en ne payant pas leur zakat. Les guides religieux doivent continuer à véhiculer le message aux associations musulmanes et leur faire comprendre que la zakat est l'affaire de tout le monde. Aux cadres, nous demandons pour une fois, de laisser de côté leurs mésententes. Ils doivent savoir que la fondation n'est pas un lieu pour s'enrichir. Ils doivent au contraire, venir donner des idées. Nous les invitons tous à venir adhérer à la fondation.
Votre rêve pour la fondation ?
Voir une fondation qui répond aux critères de l'islam et qui pourra aider tous les nécessiteux afin de ne plus voir de mendiants.
Fatim Djamila