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Politique Publié le mercredi 25 août 2010 | L’Inter

Accusé de vouloir s’éterniser au pouvoir - Gbagbo répond à ses détracteurs: "Si vous ne m’aviez pas attaqué, je n’aurais pas fait dix ans"

© L’Inter Par Prisca
Traditions - Le nouveau chef des Akwé-djèmin de Bingerville-Adjamé, Sa majesté Agbo Honoré intronisé en présence du président Laurent Gbagbo
Samedi 21 août 2010. Bingerville. Le chef de l`état assiste à l`intronisation du 20e chef du village de Bingerville-Adjamé. Photo: le président Laurent Gbagbo
Le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a déclaré hier mardi 24 août 2010, lors d’une cérémonie d’investiture de l’équipe de campagne Tchaman, à Cocody Blockhauss, que s’il n’avait pas été attaqué en 2002, il n’aurait pas passé 10 ans au pouvoir. « Ils ont fait 40 ans de pouvoir, nous on est venus, on a fait deux ans de pouvoir et huit ans de crise qu’eux-mêmes ont créée. Ils voulaient réduire mon pouvoir à deux ans, ils l’ont multiplié par cinq. Ça fait 10 ans. On dit que Laurent Gbagbo veut être au pouvoir sans élection. Mais c’est toi qui a fait, si tu n’avais pas attaqué… ils ont multiplié deux ans par cinq », a affirmé le président Gbagbo. Il a répété, à la face des Ebrié de Blockhauss qu’il est « président à 100% et candidat à 100% ». Aussi le candidat de La Majorité Présidentielle (LMP) a-t-il mis son équipe de campagne en mission pour sa réélection. « Dites-leur que ce n’est pas bon de s’attaquer aux enfants du bon Dieu. Quand vous étiez au pouvoir, vous avez bu du champagne. Nous on ne veut même pas boire de la liqueur au coca, mais simplement du coca. On les voit et on va leur dire qu’on les voit », a-t-il averti. Et le chef de l’Etat de souligner que sa présence au pouvoir jusqu’à ce jour « est la conséquence de la guerre qui est dans la Constitution ». Laurent Gbagbo qui a souvent fredonné des cantiques chrétiens avec ses hôtes, a assuré qu’il est un enfant de Dieu. C’est pourquoi il a prévenu : « si tu es malin, tu te tais et tu restes tranquille… » Il a critiqué ses opposants qui pour lui n’ont pas de mémoire. Notamment sur les questions de délestage et du pétrole. Pour le candidat-président, la Côte d’Ivoire doit sortir de l’obscurité. Il a fait savoir que les délestages des mois de février, mars, avril et mai 2010, ne sont pas les seuls que le pays ait connus. « Il y a eu des délestages mais il n’y a plus de délestages. J’ai arrêté moi-même CIPREL pour ne pas avoir des problèmes demain. En 1984, on a fait quatre mois de délestage. Il y en a qui n’ont pas de mémoire. Ah bon ! Toi là tu ne savais pas. On t’a vu. Quelqu’un qui a déjà gouverné ne peut pas parler comme ça. Celui qui a vu ne peut pas parler comme celui qui n’a pas vu », s’est-il attaqué à ses adversaires politiques. Puisque pour lui, cette rencontre avec les Ebrié hier était une réunion politique, une réunion de campagne. M. Gbagbo s’est également prononcé sur la gestion des ressources pétrolières. A ceux qui l’accusent de garder l’argent du pétrole par dévers lui, il a révélé que le tout premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, a dégusté sa première coupe de champagne en 1977 parce qu’il avait eu le pétrole. « C’est quand je suis arrivé au pouvoir qu’on parle de l’argent du pétrole. Quand toi tu étais au pouvoir, l’argent du pétrole était où ? Moi j’ai pris l’argent du pétrole pour construire Yamoussoukro, pour l’agrandissement du port d’Abidjan. On a même fini le déguerpissement », a-t-il clamé, dans une salve d’applaudissements. Très à l’aise devant les Ebrié dont il est un membre honoraire –parce qu’il fait partie de la génération Dougbô-, le président Gbagbo a révélé que le seul emprunt qu’il a contracté était pour réaliser le prolongement de l’autoroute jusqu’à Yamoussoukro, le capitale politique. « Celui qui est contre tout cela est un démon », a-t-il dit amer, avant de menacer de dénoncer les auteurs de malversations. A l’en croire, certains parmi eux garderaient leur argent en Europe et souvent même aux Bahamas. « Il y a des traces. On vous voit. Souvent on ne dit rien sur des points pour ne pas que le pays explose. Soulever toujours des scandales, ce n’est pas bon. On voit mais on ne dit rien à cause de la Côte d’Ivoire, pour qu’elle soit apaisée », a laissé entendre le chef de l’Etat. Pour sa part, le chef du village de Blockhauss lui a exprimé sa reconnaissance pour toutes ses actions de paix et de développement. « Nous vous assurons de notre soutien sans faille aux élections présidentielles », a déclaré le chef Roger Abotcha. Notons que 60 villages ébrié sont mobilisés pour réélire Laurent Gbagbo. Un mouvement dénommé ‘’Atchan pour Laurent Gbagbo’’ a fourni 250 hommes pour la campagne du chef de l’Etat. Laurent Gbagbo a été fait chef honoraire de Blockhauss.

Hervé KPODION
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