Ça sent du plagiat en soutane. Laurent Gbagbo était en campagne hier, à Blockhaus. Devant les populations Atchan, le candidat du FPI à la prochaine élection présidentielle n’a pas été avare en paroles encore moins en promesses, campagne électorale oblige. Parti investir un groupe de 200 personnes comme son équipe de campagne locale dans ce village Ebrié, Koudou Laurent Gbagbo a sorti le grand jeu, en termes de promesses. Parmi celles-ci, une seule a retenu l’attention de bien d’observateurs. Il s’agit d’une part, de la réorganisation administrative de la Côte d’Ivoire qui doit se traduire par un nouveau découpage en conformité avec les réalités sociologiques du pays, et d’autre part de la construction d’université dans chacune de ces régions. Le candidat du RDR, le Dr. Alassane Dramane Ouattara a prévu un découpage administratif en dix régions et une Université dans chacune d’entre elles. Et bien, le woody de Mama a trouvé les propositions de son challenger le plus redouté très pertinentes. Alors, selon l’adage qui dit qu’on ne copie que ce qui est bon, le candidat de la minorité présidentielle s’est permis de prendre en son compte cette généreuse proposition du leader des Républicains. A dose homéopathique, le candidat du FPI grignote le programme d’ADO. Après avoir vainement tenté de détourner l’attention des Ivoiriens sur le fameux slogan «candidat des Ivoiriens, candidats de l’Etranger», et l’argument puéril de la guerre, Gbagbo en arrive à la réalité du terrain. Seul un programme cohérent et réaliste peut accrocher les Ivoiriens qui s’interrogent sur leur avenir immédiat. En vérité, Laurent Gbagbo n’a pas de programme clair à proposer aux Ivoiriens. Son dernier livre programme qui a pour titre «Côte d’Ivoire : Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité », n’a rien d’un programme. En effet, à la lecture de ce document, il apparaît comme un condensé d’idées et de promesses pour tenter de berner une fois de plus, les Ivoiriens. Même si nous sommes d’accord avec le philosophe que « les idées gouvernent le monde», il est tout à fait indéniable que celles-ci pour gouverner le monde doivent être déclinées en projets réalistes et réalisables pour la société à laquelle ils sont destinés. Dans le cas contraire, nous restons au stade des discours et des théories. Tel est le cas du livre-programme de Gbagbo. Pour être franc, il faut dire que ce livre n’est en rien différent de ceux que l’homme a déjà publiés pendant sa carrière d’opposant historique à Houphouët-Boigny. Pour mémoire, il faut rappeler que, dans sa quête du suffrage des Ivoiriens, l’ancien opposant historique a publié plusieurs ouvrages dans lesquels il fait des propositions à faire rêver debout. Il s’agit entre autres, de : Côte d’Ivoire : pour une alternative crédible (1983), Proposition pour gouverner la Côte d’Ivoire (1987), Agir pour les libertés (1991). Le chef de la refondation, une fois au pouvoir, a jeté toutes ses propositions dans la poubelle. Au soir de son pouvoir, Gbagbo semble quelque peu dérouté par la pertinence du programme de son challenger, le Dr. Alassane Dramane Ouattara. Les Ivoiriens n’ont pas vu en quoi il a fait la promotion de la démocratie et quelle prospérité il leur a procurée. Ainsi, à la pratique de l’exercice du pouvoir, Gbagbo a trahi ses compatriotes. Aujourd’hui, sa préoccupation essentielle est connue de tous : la conservation de son fauteuil même si elle doit passer par une reproduction du programme de Ouattara.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté