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Société Publié le jeudi 26 août 2010 | Notre Voie

Pr. Gilbert Aké N’gbo : “L’accession au pouvoir n’est pas le fruit du hasard”

© Notre Voie Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : les travaux, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix
Mardi 3 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Photo: Pr Aké Gilbert Marie N`gbo, président du comité scientifique, président de l`Université de Cocody
Akoupé-Zeudji, village en pays akyé situé à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan, a célébré le “fokuyé” ou fête de génération le jeudi dernier. “L’accession au pouvoir n’est pas le fruit du hasard. Car, il n’y a pas de génération spontanée. Il faut savoir attendre son temps, avec sa génération. C’est le modèle achevé de démocratie dans la gestion du pouvoir exécutif dans notre société traditionnelle. Et qui devrait servir de boussole dans la vie politique et communautaire moderne”, a déclaré le Pr Gilbert Aké-Mbo, président de l’Université de Cocody, président du comité d’organisation et membre de la génération Djougbo, qui accède désormais au pouvoir. Cette génération a démarré son initiation en 1975, tant au plan mystique, social, culturel que politique. Ses membres se sont également déterminés à travers des actions d’intérêt communautaire. Le “fokuyé” se tient tous les 20 ans et comprend quatre classe d’âge qui sont, Agbri (40-45 ans), Bonto (45-50 ans), Tchigbô (50-55 ans) et Djéhoué (exerçant effectivement le pouvoir exécutif, 55-60 ans). A travers le Pr Gilbert Aké-N’gbo, les filles et fils d’Akoupé-Zeudji ont sollicité du président de la République, Laurent Gbagbo, patron de la cérémonie, l’érection de leur village en commune. Vu l’importance de la population qui, selon des sources proches de la notabilité, serait de 20.000 habitants environ. Et surtout de son allure urbaine (centre de santé, écoles primaires, collèges, lotissement, électrification, adduction en eau courante…). Le chef de l’Etat, membre de la génération Djougbo, pour avoir séjourné dans cette localité plusieurs fois, était représenté à cette fête par son chargé de mission, Benjamin Djédjé. Qui, dans son intervention, a exprimé le grand attachement du président Gbagbo à la culture et ses profonds regrets de ne pouvoir être présent parmi ses “frères”. En ce qui concerne leurs préoccupations, il a fait savoir aux populations que le président de la République les connaît tous. Autre fait marquant, l’impressionnante parade, à allure d’un défilé militaire des différentes classes d’âge de la génération Djougbo, soutenues par les pupilles (Dougba, Tchogb…) avec près de 2000 personnes en tenues d’apparat, un pagne en percale rouge avec des points blancs noué à la taille, le torse nu badigeonné de kaolin, fort bien apprécié par les invités du peuple akyé qui, en dépit de la pluie et du mauvais état de la route, ont effectué nombreux le déplacement pour suivre cet événement. Pendant un peu plus de deux heures, ils ont découvert et savouré les danses guerrières, les sons des tambours, des cors et grelots, en présence de nombreuses autres personnalités, telles que Benjamin Yapo Atsé, ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, l’ex-ministre Léon Emmanuel Monnet, président du conseil général d’Adzopé, l’ex-ministre Clotilde Ohouochi, l’ex-ministre Geneviève Bro Grébé, Jean-Baptiste Gomont Diagou, maire de Cocody. C’est 48 heures auparavant que la génération Djougbo a parachevé son initiation à l’exercice du pouvoir, à travers une veillée aux flambeaux dans la forêt sacrée du village. Le dernier “fokuyé” s’est déroulé en 1992.

Sérikpa Benson
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