L’Union républicaine pour la démocratie (Urd) veut concilier, l’éthique et la responsabilité à la politique. Sa présidente, Danielle Boni Claverie, a saisi la tribune du séminaire organisé samedi, à l’académie des mers à Yopougon, pour expliquer les motivations de cette volonté de donner un visage humain à la politique nationale. La politique, selon elle, c’est agir et servir. Forte de cette appréhension, l’ancienne Directrice générale de la Rti, a placé l’homme au cœur des préoccupations des bons systèmes politiques. «Si le sentiment de solidarité ne s’exprime pas par l’envie de défendre l’intérêt de la collectivité, il faut s’abstenir de faire de la politique», a-t-elle conseillé aux politiciens. Pour l’ancienne ministre, toute politique qui manque d’éthique et de responsabilité expose à la violence, à la violation des droits individuels et à la guerre. Il faut, a ajouté, l’ancienne journaliste, changer de mode de pensée, briser les chaines mentales qui nous maintiennent captifs. Et de préciser : «Nous à l’Urd nous allons exiger de nos élus des promesses qu’ils peuvent tenir. Les électeurs sont fatigués des fausses promesses. Le peuple est fatigué. Il ne faut plus faire des promesses qu’on ne peut pas tenir», a-t-elle recommandé. Avant de remarquer que l’Afrique n’est pas en panne. Mais, a-t-elle asséné, sa souffrance vient de son refus de se prendre en charge. «Nous devons nous convaincre que notre pauvreté n’est pas la faute exclusive de l’ancien colonisateur. Il ne faut pas toujours dire que c’est la France. Il nous revient de faire évaluer les mentalités. La compétence doit remplacer le népotisme, l’équité doit s’imposer face à l’impunité», a-t-elle préconisé. La présidente de l’Urd est revenue sur le coup d’Etat avorté dont elle a été victime. Nous n’allons jamais, a-t-elle dit, attaquer, mais nous saurons nous organiser et nous défendre à tout coup de force.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara