Le village de Boudépé situé dans le département d’Adzopé, plus précisement dans la comune d’Agou, vit une crise qui, si rien est fait, risque d’embraser à jamais ce village de plus de 7.000 âmes. Au centre de ce conflit, deux cadres du parti au pouvoir : le Fpi.
Le village de Boudépé situé dans le departement d’Adzopé, plus précisement dans la commune d’Agou, connaît une crise au centre duquel se trouvent deux cadres du parti au pouvoir fils du village. Il s’agit du Maire de la commune de Marcory, M. Akanda Assi Marcellin et le deputé de la région, le professeur Yapi Achi. La pomme de discorde, une enveloppe de 15 millions de Fcfa remise par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo au village de Boudépé. Ce conflit a éclaté, depuis deux semaines et oppose deux chefferies dans le village. D’un côté le chef Adépo Patrice qui a été destitué par un autre groupe dont se reconnaît désormais le maire Akanda Assi. Depuis lors, les partisants des deux parties se regardent en chiens de faience. Le samedi dernier, l’ancien chef, Nana Adepo Patrice, a été pris à partie par ses déstabilisateurs lors des obsèques d’un fils du village. Le pire a été évité grâce à l’intervention des éléments de la gendarmérie dépêchés sur les lieux. Pour désamorcer cette bombe, le secrétaire général de la préfecture d’Adzopé, M. Tiéhi Bénoît, qui assure l’intérim du préfet décédé, a rencontré le mercredi 25 Août dernier, les deux parties en conflit. Y était présents les deux chefs, le maire Akanda Assi et le député, professeur Yapi Achi. Malheureusement, cette démarche du secrétaire général de la préfecture, a accouché d’une souris. Car, c’est dans un cafouillage total que cette réunion de reconcilitation a pris fin.
Le chef Adépo confond ses détracteurs
Avant le tohu-bohu qui avait mis fin à cette volonté fort louable du secrétaire général de la préfecture, de réconcilier les filles et fils du village de Boudépé, le chef Adépo Patrice, avait eu le temps de se prononcer sur les accusations formulées à son encontre. En effet, dans un courier adressé le 25 juillet 2010 à Mme le Sous-prefet d’Agou, dont nous avons eu copie, et signé par Nanan Seka Adrien et Nanan Ohoueu Camille, les adversaires du chef Adépo y ont énumeré, leurs griefs. Le chef Adepo a, avec preuve à l’appui, convaincu son auditoire de son innocence. S’agissant des 4.146.250 Fcfa, répartis comme suit 2.146.250Fcfa pour la restaturation et 2 millions Fcfa pour la chefferie du village, que le chef aurait gardé par devers lui lors de la dernière visite du président de la République Laurent Gbagbo à Boudépé, le chef a expliqué n’avoir reçu aucun centime pour une quelconque restauration. Il a renvoyé l’assemblée à une vérification auprès du comité d’organistion de cette visite. Quant aux 2 millions F cfa du chef de l’Etat, destinés à la chefferie, il a expliqué avoir réparti l’argent comme suit : 500 mille F cfa pour le chef et ses notables ainsi que certaines organisations et personnalités du village. Les deux signataires du courrier remis à Mme le sous-préfet d’Agou, ont même eu leur part du butin. Les traces comptables existent à ce sujet. 500.000 F cfa ont été alloués à l’apurement des dettes contractées au village lors de cette réception du chef de l’Etat. 500 mille Fcfa ont été réservés à la construction de la nouvelle mairie de Boudépé. L’argent est encore disponible dans la caisse du village. Les 500 autres mille Fcfa restants, ont été déposés dans la caisse du village pilotée par un comité de gestion. Pour ce qui est du chef d’accusation portant sur le détournement des 15 millions Fcfa remis par le chef de l’Etat pour le village, le chef Adepo a reconnu avoir reçu la nuit à Abidjan, l’argent des mains du ministre Monnet Léon. Pour une question de sécurité, cette importante enveloppe, a été a confiée au député, Professeur Yapa Achi.
Le député Yapi Achi refuse de restituer les 15 millions FCfa
Cependant, arrivé au village, le deputé a refusé de restituer les 15 millions. Il s’est proposé de garder l’argent et de le remettre au village une fois qu’un projet à caractère communautaire lui sera soumis. L’honorable, l’a même expliqué à plusieurs occasions aux villageois. « D’où vient-il alors que le chef ait détourné les 15 millons du vilage ? » s’est-il interrogé. Le chef Adépo, a indiqué que l’hôpital privé dont on l’accuse d’avoir fait échouer la construction au village, il a affirmé que ce sont au contraire, les initiateurs de ce projet qui n’ont plus manifesté leur désir de le réaliser. Cela, après que les propriétaires des sites qui devraient être annexés ont exigé des droits de purge. « Le maire Akanda Assi avait lui-même promis purger le droit coutumier des 7 hectares qu’ils ambitionnaitent d’utiliser. Cela n’a jamais été fait et les promoteurs ne sont plus jamais revenus. Un courrier a même été adressé au Maire Akanda Assi à ce sujet. Alors où se situe ma culpabilité ? » S’est encore interrogé le chef Adépo. Pour ce qui est du projet d’équipement de l’hôpital par le Lion’s Club qu’il aurait fait échouer, le chef s’est inscrit en faux contre cette allégation. Il a révélé être lui-même Lion. « J’ai été le président du Lion’s club Daloa-Ouest. Donc, je sais de quoi je parle. C’est un membre du Lion’s club de passage dans le village qui a formulé le vœu d’équiper le village. Et non un club » a-t-il précisé. A ce dernier, les besoins de l’hôpital ont été exposés par les agents de santé en poste. Mais depuis lors, ce Lion n’est plus jamais revenu. Quant au mini-car offert par le maire de Marcory au village pour le transport des élèves, le chef Adépo a expliqué que le village ne comptait en ce moment-là que 10 élèves. Ces derniers devaient payer chacun trois mille Fcfa par mois. Ce qui faisait donc 30 mille Fcfa par mois alors que le car devait faire au moins 4 fois la navette par jour sur une distance de plus de 5 Kilomètres. C’est dire que cette recette était très dispropotionnelle des charges du véhicule. Le chauffeur du car qui avait accusé le chef d’avoir détourné les recettes, et des fonds alloués à l’entretien du véhicule, s’est dédit à la ‘’barre’’. Il a avoué que c’est sous l’effet de la colère qu’il avait fait cette fausse accusation contre le chef du village.
Les exigences du maire de Marcory
Cet exposé du chef du village Adépo Patrice a été très convaincant, vu le silence approbateur que cela a créé dans la salle. Le secrétaire général de la préfecture, M. Tiehi Bénoît qui tentait d’en tirer les conséquences, a été interpellé par le maire de Marcory, M. Akanda Assi Marcelin, qui a demandé à prendre la parole. Il a affirmé que le chef Adépo ne pourrait être réinstallé que si, et seulement si, les 15 millions F cfa confisqués par le député Yapi Achi sont restitués au village. L’honorable Yapi Achi, a martélé séance ténante, qu’il ne remettra l’argent que si le village lui présente un projet communautaire. Cela, malgré l’intervention du secrétaire général de la préfecture, qui lui a recommandé de restituer l’argent afin que le chef du village soit réinstallé et que la paix révienne dans le village. Mieux, les villageois ont promis construire leur nouvelle mairie avec ce fonds. Le député Yapi Achi est resté sur sa position. Il entend décaisser l’argent au fur et à mesure que les dépenses lui seront présentées. Ce qui a soulévé le courroux de tout monde dans la salle. Il s’en est suivi, un tohu-bohu total. Malgré le rappel à l’ordre du secrétaire général de la préfecture, le vacarme s’est généralisé. Ce qui a ammené le médiateur a libéré tout le monde. Le député Yapi Achi a pris place dans sa voiture et a rapidement quitté les lieux. Le chef Adépo ne sachant plus à quel saint se vouer, a également quitté la préfecture tout en promettant au médiateur de rentrer en contact avec le député afin qu’il restitue les 15 millions Fcfa. Seule condition de son retour aux affaires du village. En attendant, le feu couve toujours à Boudépé.
Aboubakar Sangaré
Envoyé Spécial
Le village de Boudépé situé dans le departement d’Adzopé, plus précisement dans la commune d’Agou, connaît une crise au centre duquel se trouvent deux cadres du parti au pouvoir fils du village. Il s’agit du Maire de la commune de Marcory, M. Akanda Assi Marcellin et le deputé de la région, le professeur Yapi Achi. La pomme de discorde, une enveloppe de 15 millions de Fcfa remise par le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo au village de Boudépé. Ce conflit a éclaté, depuis deux semaines et oppose deux chefferies dans le village. D’un côté le chef Adépo Patrice qui a été destitué par un autre groupe dont se reconnaît désormais le maire Akanda Assi. Depuis lors, les partisants des deux parties se regardent en chiens de faience. Le samedi dernier, l’ancien chef, Nana Adepo Patrice, a été pris à partie par ses déstabilisateurs lors des obsèques d’un fils du village. Le pire a été évité grâce à l’intervention des éléments de la gendarmérie dépêchés sur les lieux. Pour désamorcer cette bombe, le secrétaire général de la préfecture d’Adzopé, M. Tiéhi Bénoît, qui assure l’intérim du préfet décédé, a rencontré le mercredi 25 Août dernier, les deux parties en conflit. Y était présents les deux chefs, le maire Akanda Assi et le député, professeur Yapi Achi. Malheureusement, cette démarche du secrétaire général de la préfecture, a accouché d’une souris. Car, c’est dans un cafouillage total que cette réunion de reconcilitation a pris fin.
Le chef Adépo confond ses détracteurs
Avant le tohu-bohu qui avait mis fin à cette volonté fort louable du secrétaire général de la préfecture, de réconcilier les filles et fils du village de Boudépé, le chef Adépo Patrice, avait eu le temps de se prononcer sur les accusations formulées à son encontre. En effet, dans un courier adressé le 25 juillet 2010 à Mme le Sous-prefet d’Agou, dont nous avons eu copie, et signé par Nanan Seka Adrien et Nanan Ohoueu Camille, les adversaires du chef Adépo y ont énumeré, leurs griefs. Le chef Adepo a, avec preuve à l’appui, convaincu son auditoire de son innocence. S’agissant des 4.146.250 Fcfa, répartis comme suit 2.146.250Fcfa pour la restaturation et 2 millions Fcfa pour la chefferie du village, que le chef aurait gardé par devers lui lors de la dernière visite du président de la République Laurent Gbagbo à Boudépé, le chef a expliqué n’avoir reçu aucun centime pour une quelconque restauration. Il a renvoyé l’assemblée à une vérification auprès du comité d’organistion de cette visite. Quant aux 2 millions F cfa du chef de l’Etat, destinés à la chefferie, il a expliqué avoir réparti l’argent comme suit : 500 mille F cfa pour le chef et ses notables ainsi que certaines organisations et personnalités du village. Les deux signataires du courrier remis à Mme le sous-préfet d’Agou, ont même eu leur part du butin. Les traces comptables existent à ce sujet. 500.000 F cfa ont été alloués à l’apurement des dettes contractées au village lors de cette réception du chef de l’Etat. 500 mille Fcfa ont été réservés à la construction de la nouvelle mairie de Boudépé. L’argent est encore disponible dans la caisse du village. Les 500 autres mille Fcfa restants, ont été déposés dans la caisse du village pilotée par un comité de gestion. Pour ce qui est du chef d’accusation portant sur le détournement des 15 millions Fcfa remis par le chef de l’Etat pour le village, le chef Adepo a reconnu avoir reçu la nuit à Abidjan, l’argent des mains du ministre Monnet Léon. Pour une question de sécurité, cette importante enveloppe, a été a confiée au député, Professeur Yapa Achi.
Le député Yapi Achi refuse de restituer les 15 millions FCfa
Cependant, arrivé au village, le deputé a refusé de restituer les 15 millions. Il s’est proposé de garder l’argent et de le remettre au village une fois qu’un projet à caractère communautaire lui sera soumis. L’honorable, l’a même expliqué à plusieurs occasions aux villageois. « D’où vient-il alors que le chef ait détourné les 15 millons du vilage ? » s’est-il interrogé. Le chef Adépo, a indiqué que l’hôpital privé dont on l’accuse d’avoir fait échouer la construction au village, il a affirmé que ce sont au contraire, les initiateurs de ce projet qui n’ont plus manifesté leur désir de le réaliser. Cela, après que les propriétaires des sites qui devraient être annexés ont exigé des droits de purge. « Le maire Akanda Assi avait lui-même promis purger le droit coutumier des 7 hectares qu’ils ambitionnaitent d’utiliser. Cela n’a jamais été fait et les promoteurs ne sont plus jamais revenus. Un courrier a même été adressé au Maire Akanda Assi à ce sujet. Alors où se situe ma culpabilité ? » S’est encore interrogé le chef Adépo. Pour ce qui est du projet d’équipement de l’hôpital par le Lion’s Club qu’il aurait fait échouer, le chef s’est inscrit en faux contre cette allégation. Il a révélé être lui-même Lion. « J’ai été le président du Lion’s club Daloa-Ouest. Donc, je sais de quoi je parle. C’est un membre du Lion’s club de passage dans le village qui a formulé le vœu d’équiper le village. Et non un club » a-t-il précisé. A ce dernier, les besoins de l’hôpital ont été exposés par les agents de santé en poste. Mais depuis lors, ce Lion n’est plus jamais revenu. Quant au mini-car offert par le maire de Marcory au village pour le transport des élèves, le chef Adépo a expliqué que le village ne comptait en ce moment-là que 10 élèves. Ces derniers devaient payer chacun trois mille Fcfa par mois. Ce qui faisait donc 30 mille Fcfa par mois alors que le car devait faire au moins 4 fois la navette par jour sur une distance de plus de 5 Kilomètres. C’est dire que cette recette était très dispropotionnelle des charges du véhicule. Le chauffeur du car qui avait accusé le chef d’avoir détourné les recettes, et des fonds alloués à l’entretien du véhicule, s’est dédit à la ‘’barre’’. Il a avoué que c’est sous l’effet de la colère qu’il avait fait cette fausse accusation contre le chef du village.
Les exigences du maire de Marcory
Cet exposé du chef du village Adépo Patrice a été très convaincant, vu le silence approbateur que cela a créé dans la salle. Le secrétaire général de la préfecture, M. Tiehi Bénoît qui tentait d’en tirer les conséquences, a été interpellé par le maire de Marcory, M. Akanda Assi Marcelin, qui a demandé à prendre la parole. Il a affirmé que le chef Adépo ne pourrait être réinstallé que si, et seulement si, les 15 millions F cfa confisqués par le député Yapi Achi sont restitués au village. L’honorable Yapi Achi, a martélé séance ténante, qu’il ne remettra l’argent que si le village lui présente un projet communautaire. Cela, malgré l’intervention du secrétaire général de la préfecture, qui lui a recommandé de restituer l’argent afin que le chef du village soit réinstallé et que la paix révienne dans le village. Mieux, les villageois ont promis construire leur nouvelle mairie avec ce fonds. Le député Yapi Achi est resté sur sa position. Il entend décaisser l’argent au fur et à mesure que les dépenses lui seront présentées. Ce qui a soulévé le courroux de tout monde dans la salle. Il s’en est suivi, un tohu-bohu total. Malgré le rappel à l’ordre du secrétaire général de la préfecture, le vacarme s’est généralisé. Ce qui a ammené le médiateur a libéré tout le monde. Le député Yapi Achi a pris place dans sa voiture et a rapidement quitté les lieux. Le chef Adépo ne sachant plus à quel saint se vouer, a également quitté la préfecture tout en promettant au médiateur de rentrer en contact avec le député afin qu’il restitue les 15 millions Fcfa. Seule condition de son retour aux affaires du village. En attendant, le feu couve toujours à Boudépé.
Aboubakar Sangaré
Envoyé Spécial