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Politique Publié le vendredi 3 septembre 2010 | Notre Voie

Sokouri Bohui à propos de “Gbagbo plagie Ouattara” : “Faire un programme n’intéresse pas Ouattara, son seul souci, c’est comment réussir un coup d’Etat”

© Notre Voie Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : la cérémonie de clôture
Jeudi 5 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Photo: Martin Sokouri Bohui, Directeur de campagne adjoint du candidat Gbagbo
Les causeries du vendredi du député Martin Sokouri Bohui, apportent des réponses cinglantes aux élucubrations du Rdr à travers ses journaux.

Notre Voie : A l’ occasion de l’installation de la Crs à Divo, le président Gbagbo a annoncé sa volonté de créer une école de guerre. En ajoutant à cela les récentes promotions qui sont intervenues dans les différents corps des Fds, le journal du Rdr, Le Patriote, a qualifié le président Gbagbo de chef de junte. Que pensez-vous d’une telle déduction ?

Martin Sokouri Bohui : Nous l’avons déjà dit et nous le répétons, c’est connu, et tous les Ivoiriens le savent, en Côte d’Ivoire, il y a une seule personne venue d’ailleurs qui a eu et a encore le toupet de vouloir être président dans un pays qui n’est pas le sien. Lui-même Ouattara savait que la mise en œuvre d’une telle idée saugrenue allait apporter la mort. Mais il l’a quand même mise à exécution. Souvenez-vous, il a réussi un premier coup d’Etat contre Bédié, mais il n’a pas pu accéder au pouvoir. Et pourtant, après le coup d’Etat, dans l’avion qui le ramenait de son exil et après avoir sablé le champagne, il avait fait transmettre un message dans lequel il indiquait qu’il est le nouveau président de la République qui arrive. Mais le général Robert Gueï, qui avait eu le courage de revendiquer le coup d’Etat, avait refusé de lui céder le fauteuil bien que sachant qu’il était le commanditaire de ce putsch. En annonçant qu’il venait comme président alors qu’il n’avait pas gagné une élection, Ouattara démontrait ainsi qu’il était effectivement l’auteur du coup d’Etat qui a renversé Bédié. D’ailleurs, il avait prévenu Bédié en déclarant : “Je frapperai ce régime et il tombera”. En refusant de céder le fauteuil à Ouattara, le général Guéi, qui connaissait très bien l’homme de par ses origines et qui, par conséquent, n’ignorait pas que son accession au pouvoir, même par coup d’Etat, allait provoquer des troubles, venait là d’épargner à la Côte d’Ivoire un bain de sang, car jamais les Ivoiriens n’allaient accepter une telle imposture.
Après plusieurs autres tentatives de coup d’Etat qui se sont soldées par un échec sous le général et le président Gbagbo, celle de la nuit du 18 au 19 septembre 2002 s’est transformée en rébellion. Tout le monde sait donc que Ouattara est un putschiste. Il a réussi un coup d’Etat contre Bédié, il a échoué deux fois contre Guéi, une fois les 7 et 8 janvier contre Gbagbo, avant que la dernière tentative de coup d’Etat ne se mue en rébellion. Donc, en Côte d’Ivoire, il y a un seul chef de guerre, un seul putschiste, un seul chef-rebelle : Alassane Dramane Ouattara. Un homme venu d’ailleurs et qui a pris le pari de déstabiliser notre pays. Le Rdr ne peut pas tronquer l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Créé en 1994, cela fait 16 ans que ce parti déverse des mensonges, excelle dans la violence et rien ne lui réussit, parce que n’étant pas dans la vérité. C’est pour cette raison qu’il repousse les Ivoiriens et il est réduit à son cercle de fanatiques.

Quand le président Gbagbo dit qu’il veut créer une école de guerre en Côte d’Ivoire, son objectif est d’élever notre pays au rang des nations développées. Des nations qui ont compris que la stabilité est un préalable au développement. On le voit à travers le monde que les nations développées sont les nations qui ont une grande armée et où il existe des écoles de guerre. C’est ce que le président Gbagbo veut pour son pays, et ce, justement pour éviter que des hommes comme Ouattara ne viennent contrarier l’avancée de la Côte d’Ivoire vers son développement. S’agissant de la promotion des Fds, ce n’est que justice rendue. C’est grâce à eux que le pays n’a pas sombré; c’est grâce à eux que les idées funestes de Ouattara n’ont pas prospéré;, c’est grâce à eux qu’on peut parler aujourd’hui d’élections qui vont, avec le plébiscite du président Gbagbo, propulser la Côte d’Ivoire dans le concert des grandes nations. Mangou, Kassaraté et tous les autres méritent donc la reconnaissance de la Nation n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure. Notre Voie : Le même journal Le Patriote a écrit, la semaine dernière, que le président Gbagbo plagie Alassane Ouattara s’agissant du programme du chef de l’Etat… M.S.B. : J’estime qu’il y a des futilités sur lesquelles il ne faut pas perdre le temps, alors qu’il y a des choses sérieuses qui nous attendent. Quand je dis souvent que ces gens du Rdr n’ont pas honte et justifient l’injustifiable, il y en a qui pensent que c’est de la politique politicienne. Et pourtant c’est la réalité. Vendredi dernier, j’ai rappelé que, pour justifier qu’il est Ivoirien, Ouattara a présenté, au Forum de la réconciliation nationale, en 2001, un passeport tout neuf appartenant à son grand-père et qui est censé avoir été établi à une époque où les passeports n’existaient pas encore en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, le Rdr avance que le président Gbagbo plagie le programme de Ouattara. Je voudrais rappeler que le programme de gouvernement du président Gbagbo a été écrit en 1987. Il a été édité par les éditions l’Harmattan sous le titre “Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire”. A ce moment-là, Ouattara était au Fmi en tant que citoyen burkinabè. L’idée de faire la politique en Côte d’Ivoire n’avait même pas encore germé dans sa tête et il ne pouvait donc parler de programme de gouvernement. Encore qu’aujourd’hui, il n’en a pas. Comment peut-on alors plagier un programme qui n’existe pas ?

Je rappelle également que Ouattara a fait sa première apparition en Côte d’Ivoire en 1988, quand il a été nommé gouverneur de la Bceao au titre de la Côte d’Ivoire après avoir été vice-gouverneur de cette institution en sa qualité de citoyen burkinabè. Quand il faisait son apparition pour la première fois en Côte d’Ivoire en 1988, le programme du président Gbagbo était déjà sur le marché et lui Ouattara avait 46 ans. Pendant ces 46 ans, il a été national burkinabè.

Cela dit, est-ce que Ouattara a le temps et même le souci de faire un programme ? On fait un programme de gouvernement quand on a le souci de vouloir travailler pour le peuple. Or Ouattara ne travaille pas pour les Ivoiriens, je vous l’ai toujours dit. Il travaille pour lui-même, pour son nombril. Il n’a donc rien à proposer au peuple. Ce n’est pas son souci. C’est pourquoi il a choisi comme seul moyen d’accession au pouvoir la violence. C`est-à-dire les coups d’Etat et les rébellions. Son seul souci, c’est donc comment faire pour réussir ses coups d’Etat. Comment quelqu’un qui a pour souci de chercher les voies et moyens de réussir ses coups d’Etat peut-il avoir un programme qu’on peut plagier ? Arrêtons la comédie ! Vous savez, les menteurs n’ont jamais de la suite dans les idées. Passons donc aux choses plus sérieuses.


N.V. : Vous avez tout à l’heure parlé d’élection . Dans Le Patriote d’hier, il est écrit que Gbagbo est obligé d’aller aux élections parce que tout est aujourd’hui réuni pour les organiser. Il en déduit donc qu’il est coincé. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

M.S.B. : Nous sommes à 56 jours du 31 octobre, date du premier tour de l’élection présidentielle. Plus on avancera vers le 31 octobre, plus le Rdr et ses journaux auront le profil bas. C’est parce qu’aujourd’hui, ils pensent encore que la date du 31 octobre ne sera pas tenu qu’ils disent que le président Gbagbo est coincé. C’est eux-mêmes qui ont chanté sur tous les toits que si Gbagbo accepte d’aller aux élections, c’est qu’il va les gagner. Les mêmes ne peuvent pas dire qu’il est coincé. C’est carrément ridicule. Je voudrais dire au Rdr que nous irons effectivement aux élections le 31 octobre 2010. La semaine prochaine, les Ivoiriens auront la version électronique de la liste électorale définitive. Et je voudrais une fois de plus rassurer les populations que seuls les Ivoiriens prendront part au vote. Les citoyens de ce pays démontreront que l’accession au pouvoir d’Etat en Côte d’Ivoire ne dépend que de leur seule volonté, et que personne ne peut s’imposer à eux ni par la guerre, ni par la fraude. Ça sera l’occasion pour les Ivoiriens de “dégonfler” Alassane Ouattara qui crie sur tous les toits qu’il est majoritaire, alors qu’il se bat pour maintenir les fraudeurs sur la liste électorale. On ne peut pas être majoritaire et chercher un bétail électoral par la fraude. C’est la preuve que cet homme ne pèse pas grand-chose dans ce pays. Et que son petit cercle d’initiés ne peut le conduire au pouvoir. Alors, que les journaux du Rdr arrêtent de se leurrer et de préparer leur petit cercle d’initiés à la contestation des élections. Car les Ivoiriens savent que c’est parce que le président Houphouet ne voulait pas à la Primature de quelqu’un qui ferait ombrage à Bédié qu’il avait choisi pour lui succéder à la tête du pays qu’il est allé chercher Ouattara pendant les évènements de 1990. A en croire le Bélier de Yamoussoukro, Ouattara ne pouvait pas prétendre être président de la République au regard de ses origines. Dans l’entendement d’Houphouet, Alassane Ouattara se contenterait du poste de Premier ministre qui était déjà beaucoup d’honneur pour lui dans un pays qui n’est pas le sien. Au lieu de cela, cet homme, qui a pensé qu’il n’y avait personne après Houphouet, a choisi de trahir son bienfaiteur en voulant s’installer dans le fauteuil présidentiel. Les Ivoiriens qui sont informés de ce deal entre Houphouet et Ouattara ne calculent même pas le dernier cité parce qu’ils ne s’imaginent pas qu’il peut être leur président. Ils vont donc l’humilier proprement le 31 octobre et plébisciter le président Gbagbo. Le Rdr a donc intérêt à arrêter d’appeler à la violence, car la chienlit ne passera pas devant l’éclat de la victoire du président Gbagbo au premier tour du scrutin présidentiel.

Entretien réalisé par Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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