Laurent Gbagbo a appelé, samedi dernier, à Agboville, la classe politique ivoirienne à se mobiliser pour les élections du 31 octobre. C’était à la fin de sa visite d’Etat effectuée du 2 au 4 septembre dans la région de l’Agnéby. C’est une population en liesse et en parfaite communion avec le chef de l’Etat qui a salué, samedi dernier, à Agboville, les dispositions prises par Laurent Gbagbo pour une organisation crédible et apaisée des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. “Il y a certains individus qui rasent les murs et qui veulent nous empêcher d’aller aux élections. J’ai demandé aux Forces armées, aux FDS, c’est-à-dire les Fanci, la gendarmerie, la police, de mater tous ceux qui veulent semer des troubles. Je leur ai demandé de mater avec la plus grande sévérité tout ce qui doit empêcher les élections d’avoir lieu. On est fatigués. Parce que ces individus ont un calcul simple. “Si nous allons aux élections, on ne va pas les gagner. Donc n’allons pas aux élections et puis nous allons dire que c’est Gbagbo qui ne veut pas des élections”. Nous allons les débusquer, les arrêter, les juger et les condamner. Donc, pour ne pas arriver à ces extrémités, j’invite toute la classe politique à se mobiliser pour les élections”, a déclaré le président Gbagbo. Qui estime que les élections restent le moyen d’expression des hommes civilisés, des gens du 21ème siècle. “On ne peut pas dire qu’on est moderne et puis chercher encore des petits coups. On est fatigués des petits coups. Et les petits coups, on les voit. Et donc quand on frappera, on frappera juste. Mais j’espère que nous n’allons pas avoir à frapper”, a-t-il, par ailleurs, prévenu. “Le 31 octobre, on aura les élections. J’ai pris toutes les mesures pour que les élections aient lieu le 31 octobre. Parce que notre pays a besoin des élections pour légitimer le pouvoir de celui qui gouverne. Notre pays a besoin des élections pour engager de nouveaux investissements. Notre pays a besoin des élections pour retrouver son rayonnement interne et externe”, a justifié Laurent Gbagbo. Il a aussi saisi l’occasion pour inviter ses compatriotes à ne pas faire certains amalgames. “Certains veulent faire un amalgame entre le fait qu’on ait rejeté les élections deux fois et la bonne tenue ou non de l’Accord de Ouagadougou. Amalgame malheureux et amalgame honteux. Les Accords de Ouagadougou entre le président de la République de Côte d’Ivoire, les Forces nouvelles et le président de la République du Faso ont ramené définitivement la paix en Côte d’Ivoire. Depuis le 4 mars 2007, il n’y a plus de guerre. Chacun va où il veut en Côte d’Ivoire. La carence des élections est liée à la carence de la Commission électorale indépendante totalement carante. Occupée à faire autre chose qu’à organiser des élections crédibles, occupée à faire des tripatouillages qu’à faire des élections crédibles. Et quand je me suis rendu compte de l’ampleur de la déviation, j’ai donc pris la résolution de dissoudre et la commission et le gouvernement dont certains membres étaient les complices de la Commission électorale indépendante. Grâce à cette double dissolution, nous sommes maintenant sur le point d’aller aux élections”, a-t-il fait comprendre. Pour le chef de l’Etat ivoirien, la Côte d’Ivoire a gagné le combat de la paix puisqu’il peut aujourd’hui déclarer que la guerre est terminée. C’est d’ailleurs pourquoi il a félicité les Forces nouvelles qui ont accepté sa main tendue pour le retour de la paix dans son pays. “Quand je leur ai dit de faire la paix, elles auraient pu faire comme dans d’autres pays et se retrancher derrière les gains de la guerre et ne pas venir. Elles sont venues et nous avons signé l’accord de paix. Je voudrais les remercier pour cela. Avec elles, nous allons résolument vers la paix”, a-t-il commenté. Laurent Gbagbo a profité de ce grand rassemblement de la “Place de la paix” pour appeler la jeunesse d’Agboville, et, à travers elle, la jeunesse ivoirienne, au travail. “Hier soir (Ndlr : le vendredi 3 septembre 2010), j’ai discuté avec des jeunes d’ici. Je leur ai dit que nous, les Africains, nous pensons qu’on peut devenir riches en un mois ou en un an. La richesse se construit petit à petit. Il faut persévérer ! Il y a des gens qui n’ont rien et qui comptent l’argent en millions. L’Ivoirien veut qu’on lui donne des millions. On ne donne pas des millions, on les gagne”, a indiqué le président de la République. Prenant son propre exemple, il a dit que, pour être aujourd’hui président de la République, il a été l’objet de toutes sortes de brimades, de railleries et d’humiliations. Juste pour montrer que le chemin qui conduit à la richesse n’est pas un chemin facile. “Celui qui veut créer des richesses, qui veut construire quelque chose, doit savoir qu’on commence tout doucement. Agboville est riche ; la Côte d’Ivoire est riche. Seuls les Ivoiriens ne s’en rendent pas compte. Si nous voyons beaucoup de ressortissants de pays étrangers ici, c’est qu’il y a de la richesse dans notre pays ! Chers frères, chères sœurs, ouvrez les yeux et profitez de cette richesse”, a souligné le chef de l’Etat ivoirien. “Certes, il y a du travail salarié dans le public en Côte d’Ivoire. Mais, ce n’est pas cela l’avenir de notre pays. Je veux que vous soyez des chefs d’entreprise ”, a-t-il également émis comme vœu. Aux nombreuses préoccupations des populations lues par Pr. Raymond Abouo N’Dori, président du conseil général, et Dr. Claude Assamoi Tétchi, le maire de la commune d’Agboville, le président Gbagbo s’est dit plus préoccupé par le problème des routes et de la circulation dans toute la région de l’Agnéby. “Connaissant cette région, l’ayant parcourue comme enfant, opposant et comme président de la République, le grand problème d’Agboville, de l’Agnéby et de plusieurs régions de la Côte d’Ivoire, c’est celui des routes. Pour aller à Céchi, à près à 65 kms d’Agboville, on met une journée, si on est chanceux. Nous sommes dans une région où il pleut beaucoup. La terre est riche, mais il pleut beaucoup. La région de l’Agnéby a les problèmes de sa richesse. Il faut qu’on ouvre de grandes voies. Il faut que les grandes voies entre Agboville et Dimbokro soient bitumées”, a dit le chef de l’Etat. Mais, a-t-il précisé, à deux mois des élections, il y a des doléances dont il ne peut pas parler. “Parce que ça peut paraître démagogique et farfelu de la part de quelqu’un qui s’en va aux élections dans deux mois de prendre certains engagements sur certaines choses”, s’est-il justifié. Mais ce qui aura été le temps fort de ce rendez-vous avec les populations d’Agboville, c’est sans conteste la présentation par Laurent Gbagbo lui-même du jeune Varlin Obouo Ocho, âgé aujourd’hui de 23 ans. Le symbole des Abbey d’aujourd’hui. “Ce petit que vous voyez là, quand nous étions dans la tourmente en 2005, il a vu des chars français venir. Il ne sait pas où ils vont. Mais il a vu que des chars vont entrer dans Agboville, au niveau de Yapo. Il s’est couché devant les chars. Obligeant les chars à s’arrêter. Et quand les chars se sont arrêtés, les autres jeunes du village sont arrivés, ils se sont couchés et les chars ont été obligés de rebrousser chemin”. Pour le président de la République, ce petit garçon est la continuité des Abbey dans ce qu’ils ont de plus noble et de plus grand. “Quand un Abbey pense qu’une chose peut être menaçante pour la survie de sa société, non seulement il dit non, mais il pose des actes pour que cette chose n’ait pas lieu. On l’a vu pour nous qui avons étudié l’histoire pour la conquête de cette région; on l’a vu au moment de la lutte pour les indépendances. Et aujourd’hui, dans la crise que nous traversons, on le voit encore avec ce petit”, a déclaré Laurent Gbagbo. Qui a invité, séance tenante, Varlin Obouo Ocho à venir le rencontrer cette semaine à Abidjan. Plusieurs personnalités ont participé à ce meeting de clôture de la visite d’Etat que Laurent Gbagbo a effectuée du 2 au 4 septembre dans la région de l’Agnéby. On notait ainsi la présence du président Yanon Yapo, l’ex-ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Emile Constant Bombet, Osséi Gnazou que le chef de l’Etat appelle affectueusement Jr., tous deux des barons du Pdci-Rda. Adama Bictogo, représentant du Rdr dans la région de l’Agnéby, était aussi présent à côté d’illustres fils d’Agboville, dont MM. Attey Philippe, directeur général de la Sotra, Tchimou Raymond, le procureur de la République, et Martin M’Bolo, opérateur économique. Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr Envoyé spécial
Politique Publié le mardi 7 septembre 2010 | Notre Voie
Visite d’Etat dans la région de l’Agnéby / Laurent Gbagbo aux fauteurs de troubles : “Quand on frappera, on frappera juste”
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L’Afrique a rendu un vibrant hommage à l’écrivain Bernard Binlin Dadié, les 30 et 31 août 2010, à la salle Ernesto Djédjé-Lougah-François du Palais de la culture d’Abidjan- Treichville. Photo: le président Laurent Gbagbo, lors de son allocution