C’est sur un ton rassurant que le président de la République, Laurent Gbagbo, a reçu les populations de Blockhauss, hier, au palais de la Présidence, au Plateau. «Avec les Ebrié, on a vraiment un problème de terre à Abidjan. Mais, on ne doit pas vous déposséder totalement de vos terres. On fera tout pour trouver des solutions, les moins mauvaises, pour ne pas que chacun perde quelque chose. Parce que je ne me suis pas battu pour que des gens soient spoliés de leurs biens», a déclaré le chef de l’Etat, répondant ainsi aux préoccupations évoquées par le porte-parole de ses hôtes, Narcisse Kango, sous la supervision du maire de Cocody, Jean-Baptiste Diagou Gomont. Il s’agit de l’assainissement du village, la réorientation des égouts des eaux usées et eaux pluviales. Sur ce point, il a mis l’accent sur le tuyau d’eau potable Sodeci qui alimente Blockhauss, devenu apparent du fait de l’érosion. Un état de fait qui, selon lui, empêche l’ouverture des voies prévues dans le cadre de l’extension du village sur les 11 hectares jouxtant le village. Par ailleurs, a-t-il fait savoir, les odeurs nauséabondes que dégagent les égouts des eaux usées indisposent les usagers du bateau-bus, les populations riveraines dont le quartier Ambassade et le président de la République. Pour lui, le projet Puir, initié par la Banque mondiale dans le cadre de l’assainissement de la Ville d’Abidjan, devrait également prendre en compte les eaux usées et fluviales de Blockhauss. En ce qui concerne les purges des droits coutumiers, Narcisse Kango a rappelé que, jusqu’à ce jour, son village n’a encore rien perçu à ce titre, contrairement à de nombreuses localités du pays. Il n’a pas manqué de souligner le conflit des 25 hectares de Djrogobité. «Sur les 5000 hectares de terres cédées pour la création de la commune de Cocody, l’Etat ne nous a octroyé que 25 hectares au titre de terrain de compensation. A ce propos, depuis 1998, nous avons reçu une lettre d’attribution avec laquelle nous avons créé un titre foncier et introduit un projet de demande de morcellement. Et, depuis 2002, ce dossier est en souffrance au ministère de la Construction et de l’Urbanisme. Malheureusement, ces 25 hectares sont insuffisants», a fait remarquer le porte-parole des populations de Blockhauss. Le ministre de la Construction et de l’Urbanisme, Tiémoko Meyliet Koné, qui a pris part à cette audience, a été séance tenante instruit par le chef de l’Etat afin qu’une étude approfondie soit réalisée sur ces différentes préoccupations, d’ici fin septembre 2010, en vue d’y trouver des solutions idoines.
Sérikpa Benson
Sérikpa Benson