M. Goulia Tohoua Alphonse est le doyen des résistants de Gesco dans la commune de Yopougon. Dans cet entretien, il dit ses vérités sur le FPI et la crise qui prévaut au sein de la galaxie patriotique.
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Goulia Tohoua Alphonse. Dans le cadre de la résistance patriotique à l’occasion de l’agression contre la Côte d’Ivoire par les rebelles, je suis le président des patriotes résistants de Gesco. Depuis lors, ces jeunes ont choisi de m’appeler affectueusement ‘’Doyen Goulia’’.
En votre qualité de doyen des jeunes patriotes, quel commentaire vous inspirent les nombreuses crises qui secouent la galaxie patriotique ?
Tout ce que je peux dire aux animateurs de cette galaxie, c’est qu’ils peuvent se battre dans leurs différents salons, mais qu’ils fassent en sorte que la tête de l’Alliance des patriotes ne soit pas touchée. Selon moi, le seul combat qui mérite d’être mené actuellement, c’est l’élection du président. Après quoi, tous ceux qui ont des ambitions peuvent librement s’adresser aux militants. Nous demandons de suivre ceux qui avaient commencé le combat afin qu’ils le terminent. S’ils se divisent, qui vont-ils nous demander de suivre ?
Selon vous, qu’est-ce qui explique ces palabres récurrentes au sein de la galaxie patriotique? Pourquoi ses animateurs ne s’entendent-ils pas ?
C’est parce qu’ils sont pressés. Vous savez, dans la vie, il faut reconnaitre la valeur d’autrui pour le respecter. La lutte a commencé avec un leader qui a très bien tenu sa place en obtenant des résultats. Il a risqué sa vie, il a donné un sens à cette lutte. Maintenant que tout va apparemment bien, des gens veulent à leur tour, se faire voir.
Mais en faisant les choses ainsi, il frustre les autres, car il n’était pas seul sur le front de la résistance. N’est-ce pas?
Ceux qui parlent, à leur temps, étaient représentants de partis politiques et il n’y avait pas de guerre. Blé est arrivé au moment où il y a la guerre et le pays était en danger. Entre sa patrie et l’argent, Blé a choisi son pays. Il dit tout haut ce que nous disons tout bas, c’est pourquoi nous le soutenons et le suivons.
Charles Blé Goudé ne s’est jamais réclamé militant du FPI, et il est le directeur national de campagne de Laurent Gbagbo chargé de la jeunesse. N’y a-t-il pas problème ?
Quand le président Gbagbo a présenté sa candidature, qu’a-t-il dit ? Est-ce qu’il s’est présenté sous la bannière du FPI ? Il a dit qu’il est le candidat de la majorité présidentielle. Tout ce que Blé fait aujourd’hui à qui cela profite-t-il? Tous ces jeunes qui ne sont pas politiquement affichés, mais qui se reconnaissent en Blé Goudé et qu’il mobilise pour le président Gbagbo est-ce mauvais ? Peut-on les empêcher de voter pour Laurent Gbagbo ? C’est quelle histoire de faire la promotion des produits du FPI quand bien même que ces produits ne sont pas à la hauteur? Moi je pense que Gbagbo a bien vu en le nommant à la tête de la direction nationale chargée de la jeunesse.
Il lui est également reproché de vouloir succéder à Gbagbo. Qu’en dites-vous ?
Si Blé Goudé devait prendre une place, ce serait sa propre place qu’il prendrait. Ceux qui sont aujourd’hui autour du président Gbagbo ne vendent pas leur propre image, c’est bien sûr, celle de Laurent Gbagbo qu’ils vendent. Aux premières heures de l’opposition, des leaders comme Wodié, Zady Zaourou, se cachaient et mettaient Laurent Gbagbo devant comme leur leader. C’est lui qui parlait au nom de tous, et c’est comme cela qu’il a gravé son image dans l’esprit des Ivoiriens qui l’ont finalement adopté. C’est le cas de Blé Goudé, derrière qui, se cachent les autres quand ça chauffe. Ils l’ont tellement mis devant qu’il est aujourd’hui incontournable et présent dans l’esprit de tous. Ce sont donc eux qui ont fabriqué Blé Goudé et ce n’est pas le moment de s’en prendre à lui. Il ne fait que récolter les dividendes des risques qu’il a pris pour la patrie. Les gens ignorent qu’un homme politique prépare toujours un successeur. C’est donc un faux combat que de vouloir jalouser Blé Goudé pour ce qu’il est devenu. Que les gens arrêtent de croire que si Blé se trouve devant une occasion que lui donne son combat, il va dire non ; il y a des aînés qui ont passé tout leur temps à dormir. L’après Gbagbo, c’est tout le monde qui le prépare. Quand il va partir, il ira avec toute sa génération, et c’est celle des Blé Goudé qui va monter. Et seul celui qui convaincra le peuple qui se fera adopter par lui.
Vous êtes un résistant, vous êtes un mécène pour le parlement de Gesco. Aujourd’hui la galaxie patriotique se déchire et les parlements ne drainent plus de monde. Comment expliquez-vous cette situation ?
Premièrement, si les parlements ne drainent plus de monde c’est parce qu’on va à la réconciliation. Avec l’accalmie qu’il y a, chacun vaque à ses occupations. Les déplacés de guerre sont retournés chez eux et cela a réduit la fréquentation des espaces de libre expression. Moi, j’hébergeais environ 30 déplacés, chez moi qui, les soirs, n’ayant rien à faire, allaient dans les parlements pour savoir ce qui se passait dans le pays. Deuxièmement, les parlements qui étaient créés au départ pour informer les Ivoiriens, étaient devenus un fond de commerce pour les jeunes. Des hommes politiques qui n’ont rien fait depuis la crise, s’en mêlent en manipulant ces jeunes. Ce qui a provoqué des déchirements dans les parlements. Ceux qui font cela sont dans le parti et autour du président Gbagbo. Parce que Blé Goudé a créé la fédération des Agoras et parlements, ils ont crée la fédération des orateurs des parlements et agoras pour le combattre. Ce sont des barons du parti qui les soutiennent financièrement. Idriss Ouattara et Jean-Marie Konin sont des transfuges du RDR, et ce sont eux qui dirigent nos mouvements. Nous pouvions aussi dire qu’on est frustré. Ce sont les vieux fatigués du FPI qui ne font rien qui crient que Blé Goudé veut prendre leur place et qui fragilisent la jeunesse. C’est de l’intérieur que vient la déstabilisation du FPI. Parce que, quand on veut s’attaquer à un symbole, celui-ci risque de s’écrouler avec tout son monde. Blé Goudé demeure un symbole de la résistance patriotique en Côte d’Ivoire et de la campagne du candidat Laurent Gbagbo.
Le président Gbagbo n’a-t-il pas les moyens de mettre de l’ordre dans tout cela ?
Les récentes nominations étaient une sanction de ceux qui ne veulent rien faire. Gbagbo nomme ceux qu’il juge battants à des postes de haute responsabilité d’où qu’ils viennent. Que ces gens cherchent à travailler au lieu de se battre pour des terrains qui ne sont pas les leurs.
Vous avez financièrement porté le parlement de Gesco à bout de bras. Avec du recul, êtes-vous satisfait ?
Je ne regrette pas ce que j’ai fait à la gesco pour la lutte et surtout pour mon pays. J’ai fait cela pour qu’il y ait la paix dans le pays et que nos enfants aillent tranquillement à l’école. Leurs salutations dans les rues me suffisent comme récompense. En créant un autre espace à la Gesco, j’ai voulu faire éviter un bain de sang entre les jeunes et c’est tout.
Entretien réalisé par Rodolphe Flaha
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Goulia Tohoua Alphonse. Dans le cadre de la résistance patriotique à l’occasion de l’agression contre la Côte d’Ivoire par les rebelles, je suis le président des patriotes résistants de Gesco. Depuis lors, ces jeunes ont choisi de m’appeler affectueusement ‘’Doyen Goulia’’.
En votre qualité de doyen des jeunes patriotes, quel commentaire vous inspirent les nombreuses crises qui secouent la galaxie patriotique ?
Tout ce que je peux dire aux animateurs de cette galaxie, c’est qu’ils peuvent se battre dans leurs différents salons, mais qu’ils fassent en sorte que la tête de l’Alliance des patriotes ne soit pas touchée. Selon moi, le seul combat qui mérite d’être mené actuellement, c’est l’élection du président. Après quoi, tous ceux qui ont des ambitions peuvent librement s’adresser aux militants. Nous demandons de suivre ceux qui avaient commencé le combat afin qu’ils le terminent. S’ils se divisent, qui vont-ils nous demander de suivre ?
Selon vous, qu’est-ce qui explique ces palabres récurrentes au sein de la galaxie patriotique? Pourquoi ses animateurs ne s’entendent-ils pas ?
C’est parce qu’ils sont pressés. Vous savez, dans la vie, il faut reconnaitre la valeur d’autrui pour le respecter. La lutte a commencé avec un leader qui a très bien tenu sa place en obtenant des résultats. Il a risqué sa vie, il a donné un sens à cette lutte. Maintenant que tout va apparemment bien, des gens veulent à leur tour, se faire voir.
Mais en faisant les choses ainsi, il frustre les autres, car il n’était pas seul sur le front de la résistance. N’est-ce pas?
Ceux qui parlent, à leur temps, étaient représentants de partis politiques et il n’y avait pas de guerre. Blé est arrivé au moment où il y a la guerre et le pays était en danger. Entre sa patrie et l’argent, Blé a choisi son pays. Il dit tout haut ce que nous disons tout bas, c’est pourquoi nous le soutenons et le suivons.
Charles Blé Goudé ne s’est jamais réclamé militant du FPI, et il est le directeur national de campagne de Laurent Gbagbo chargé de la jeunesse. N’y a-t-il pas problème ?
Quand le président Gbagbo a présenté sa candidature, qu’a-t-il dit ? Est-ce qu’il s’est présenté sous la bannière du FPI ? Il a dit qu’il est le candidat de la majorité présidentielle. Tout ce que Blé fait aujourd’hui à qui cela profite-t-il? Tous ces jeunes qui ne sont pas politiquement affichés, mais qui se reconnaissent en Blé Goudé et qu’il mobilise pour le président Gbagbo est-ce mauvais ? Peut-on les empêcher de voter pour Laurent Gbagbo ? C’est quelle histoire de faire la promotion des produits du FPI quand bien même que ces produits ne sont pas à la hauteur? Moi je pense que Gbagbo a bien vu en le nommant à la tête de la direction nationale chargée de la jeunesse.
Il lui est également reproché de vouloir succéder à Gbagbo. Qu’en dites-vous ?
Si Blé Goudé devait prendre une place, ce serait sa propre place qu’il prendrait. Ceux qui sont aujourd’hui autour du président Gbagbo ne vendent pas leur propre image, c’est bien sûr, celle de Laurent Gbagbo qu’ils vendent. Aux premières heures de l’opposition, des leaders comme Wodié, Zady Zaourou, se cachaient et mettaient Laurent Gbagbo devant comme leur leader. C’est lui qui parlait au nom de tous, et c’est comme cela qu’il a gravé son image dans l’esprit des Ivoiriens qui l’ont finalement adopté. C’est le cas de Blé Goudé, derrière qui, se cachent les autres quand ça chauffe. Ils l’ont tellement mis devant qu’il est aujourd’hui incontournable et présent dans l’esprit de tous. Ce sont donc eux qui ont fabriqué Blé Goudé et ce n’est pas le moment de s’en prendre à lui. Il ne fait que récolter les dividendes des risques qu’il a pris pour la patrie. Les gens ignorent qu’un homme politique prépare toujours un successeur. C’est donc un faux combat que de vouloir jalouser Blé Goudé pour ce qu’il est devenu. Que les gens arrêtent de croire que si Blé se trouve devant une occasion que lui donne son combat, il va dire non ; il y a des aînés qui ont passé tout leur temps à dormir. L’après Gbagbo, c’est tout le monde qui le prépare. Quand il va partir, il ira avec toute sa génération, et c’est celle des Blé Goudé qui va monter. Et seul celui qui convaincra le peuple qui se fera adopter par lui.
Vous êtes un résistant, vous êtes un mécène pour le parlement de Gesco. Aujourd’hui la galaxie patriotique se déchire et les parlements ne drainent plus de monde. Comment expliquez-vous cette situation ?
Premièrement, si les parlements ne drainent plus de monde c’est parce qu’on va à la réconciliation. Avec l’accalmie qu’il y a, chacun vaque à ses occupations. Les déplacés de guerre sont retournés chez eux et cela a réduit la fréquentation des espaces de libre expression. Moi, j’hébergeais environ 30 déplacés, chez moi qui, les soirs, n’ayant rien à faire, allaient dans les parlements pour savoir ce qui se passait dans le pays. Deuxièmement, les parlements qui étaient créés au départ pour informer les Ivoiriens, étaient devenus un fond de commerce pour les jeunes. Des hommes politiques qui n’ont rien fait depuis la crise, s’en mêlent en manipulant ces jeunes. Ce qui a provoqué des déchirements dans les parlements. Ceux qui font cela sont dans le parti et autour du président Gbagbo. Parce que Blé Goudé a créé la fédération des Agoras et parlements, ils ont crée la fédération des orateurs des parlements et agoras pour le combattre. Ce sont des barons du parti qui les soutiennent financièrement. Idriss Ouattara et Jean-Marie Konin sont des transfuges du RDR, et ce sont eux qui dirigent nos mouvements. Nous pouvions aussi dire qu’on est frustré. Ce sont les vieux fatigués du FPI qui ne font rien qui crient que Blé Goudé veut prendre leur place et qui fragilisent la jeunesse. C’est de l’intérieur que vient la déstabilisation du FPI. Parce que, quand on veut s’attaquer à un symbole, celui-ci risque de s’écrouler avec tout son monde. Blé Goudé demeure un symbole de la résistance patriotique en Côte d’Ivoire et de la campagne du candidat Laurent Gbagbo.
Le président Gbagbo n’a-t-il pas les moyens de mettre de l’ordre dans tout cela ?
Les récentes nominations étaient une sanction de ceux qui ne veulent rien faire. Gbagbo nomme ceux qu’il juge battants à des postes de haute responsabilité d’où qu’ils viennent. Que ces gens cherchent à travailler au lieu de se battre pour des terrains qui ne sont pas les leurs.
Vous avez financièrement porté le parlement de Gesco à bout de bras. Avec du recul, êtes-vous satisfait ?
Je ne regrette pas ce que j’ai fait à la gesco pour la lutte et surtout pour mon pays. J’ai fait cela pour qu’il y ait la paix dans le pays et que nos enfants aillent tranquillement à l’école. Leurs salutations dans les rues me suffisent comme récompense. En créant un autre espace à la Gesco, j’ai voulu faire éviter un bain de sang entre les jeunes et c’est tout.
Entretien réalisé par Rodolphe Flaha