Les «disciples» (anciens étudiants) en association avec les éditions Balafons ont décidé de rendre hommage au président du bureau mondial de l’Association internationale des critiques d’art (Aici, depuis 2008 à Barcelone, en Espagne), le philosophe, critique d’art émérite, Pr Yacouba Konaté, membre de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Ascad). Hier, au Manhattan Suite, les mots pour le dire ont été à la hauteur de l’évènement.
Et c’est le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, qui décrira le mieux la personnalité de Yacouba Konaté qu’il côtoie depuis plus de trois décennies. Il dira de lui qu’il est «une sorte d’ami fraternel, éclectique, c’est-à-dire, en somme, non sectaire. Ce qui en fait le compagnon intellectuel de bien des gens. Et il incarne à lui tout seul une sorte de diversité». Pour étayer son propos, il dira: «Je me rends compte que tout le monde a une raison personnelle de parler de Yacouba Konaté. Il semble être au sein de plusieurs cercles concentriques. Ainsi, les amateurs d’arts plastiques pensent que c’est leur homme. Des littérateurs revendiquent leur proximité, au détriment des philosophes qui, eux, ne veulent pas toujours savoir où va Yacouba Konaté, mais veulent qu’on se souvienne d’où il vient. Vous avez d’autres personnes qui le revendiquent: des politiques en panne d’idées qui le réclament urbi et orbi ; il y a bien évidemment, les reggaemen qui disent: «nous, on le connaît depuis longtemps, c’est notre «bramogo»». Il y a aussi des joueurs de maracana qui vous diront que Yacouba Konaté est un titulaire indiscutable, capable d’évoluer à tous les postes».
À la quête de l’excellence avec acharnement
A juste titre, le chef d’état-major particulier du Premier ministre, le commandant Hervé Touré qui se réclame des «disciples intellectuels» du Pr Konaté, avoue qu’il est «un visionnaire». Pour avoir, notamment, en 1988, donc par anticipation, traité de la «Question de l’identité et de la non identité africaine» à La Sorbonne (Paris I) lors de la soutenance de son 2nd doctorat d’Etat. Question qui, à en croire l’officier, est encore d’actualité. Et devrait plutôt militer en faveur de la réconciliation et de l’unité, au lieu de déchirer la patrie.
A maints égards, c’est cette posture qui fait du Pr Konaté, «un homme libre», selon Henri Nkoumo, journaliste et critique d’art. Pour lui, la conjonction nécessaire entre le philosophe respecté et le critique réputé, provient du fait qu’il n’est pas «un passager clandestin» ; l’une et l’autre fonction s’enrichissant et se nourrissant mutuellement. C’est pourquoi, explique-t-il, après moult tentatives endogènes dès 1996, il réussit, par sa position internationale, à porter sur les fonts baptismaux l’Association ivoirienne des critiques d’art dirigée par Mme Simone Guirandou. En effet, cet acharnement à la quête permanente de l’excellence, Yacouba Konaté y a été nourri depuis les années lycée à Saint-Viateur de Bouaké, au début des années 70. Selon son condisciple, le Pr Augustin Diby, il est, en somme, un vrai enseignant, «un initiateur qui indique le chemin en l’empruntant lui-même». Une sorte «d’héroïsme discret» pour paraphraser le philosophe Karl Jaspers.
Quant à Soro Alphonse, président de l’Alliance africaine pour le changement, il prône le respect des modèles et valeurs d’excellence incarnés en Konaté, «une personnalité d’exception».
Le Pr David Musa Soro, principal organisateur de cette table ronde hommage, révèle: «L’homme a été désigné, récemment, parmi les 4 meilleurs critiques d’art au monde, parmi les 100 personnalités qui font bouger l’Afrique et les 4 personnes de référence pour la bonne gouvernance (dans le domaine des arts et de la culture) en Côte d’Ivoire, et désigné, il y a moins de trois semaines, pour l’embellissement artistique de La Mecque et Djedda (Arabie saoudite)». Et de proclamer que «le Pr Yacouba Konaté doit être reconnu par les siens comme prophète de la connaissance et du savoir».
L’intéressé, pour sa part, n’aura que des mots de gratitude envers toute la nation. Dont l’Ascad. Son président, le Pr Barthélemy Kotchy, était présent à la cérémonie d’ouverture. Bien plus, prônant une esthétique africaine authentique et donc, un enseignement de la philosophie et de la culture africaine, à terme, Yacouba Konaté s’est voulu reconnaissant à ses «maîtres» de l’ombre: les défunts Hampâté Ba et Ahmadou Kourouma et Youssouf Tata Cissé. Une façon, pour lui, de «payer ses dettes internes à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique».
Remi Coulibaly
Et c’est le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané, qui décrira le mieux la personnalité de Yacouba Konaté qu’il côtoie depuis plus de trois décennies. Il dira de lui qu’il est «une sorte d’ami fraternel, éclectique, c’est-à-dire, en somme, non sectaire. Ce qui en fait le compagnon intellectuel de bien des gens. Et il incarne à lui tout seul une sorte de diversité». Pour étayer son propos, il dira: «Je me rends compte que tout le monde a une raison personnelle de parler de Yacouba Konaté. Il semble être au sein de plusieurs cercles concentriques. Ainsi, les amateurs d’arts plastiques pensent que c’est leur homme. Des littérateurs revendiquent leur proximité, au détriment des philosophes qui, eux, ne veulent pas toujours savoir où va Yacouba Konaté, mais veulent qu’on se souvienne d’où il vient. Vous avez d’autres personnes qui le revendiquent: des politiques en panne d’idées qui le réclament urbi et orbi ; il y a bien évidemment, les reggaemen qui disent: «nous, on le connaît depuis longtemps, c’est notre «bramogo»». Il y a aussi des joueurs de maracana qui vous diront que Yacouba Konaté est un titulaire indiscutable, capable d’évoluer à tous les postes».
À la quête de l’excellence avec acharnement
A juste titre, le chef d’état-major particulier du Premier ministre, le commandant Hervé Touré qui se réclame des «disciples intellectuels» du Pr Konaté, avoue qu’il est «un visionnaire». Pour avoir, notamment, en 1988, donc par anticipation, traité de la «Question de l’identité et de la non identité africaine» à La Sorbonne (Paris I) lors de la soutenance de son 2nd doctorat d’Etat. Question qui, à en croire l’officier, est encore d’actualité. Et devrait plutôt militer en faveur de la réconciliation et de l’unité, au lieu de déchirer la patrie.
A maints égards, c’est cette posture qui fait du Pr Konaté, «un homme libre», selon Henri Nkoumo, journaliste et critique d’art. Pour lui, la conjonction nécessaire entre le philosophe respecté et le critique réputé, provient du fait qu’il n’est pas «un passager clandestin» ; l’une et l’autre fonction s’enrichissant et se nourrissant mutuellement. C’est pourquoi, explique-t-il, après moult tentatives endogènes dès 1996, il réussit, par sa position internationale, à porter sur les fonts baptismaux l’Association ivoirienne des critiques d’art dirigée par Mme Simone Guirandou. En effet, cet acharnement à la quête permanente de l’excellence, Yacouba Konaté y a été nourri depuis les années lycée à Saint-Viateur de Bouaké, au début des années 70. Selon son condisciple, le Pr Augustin Diby, il est, en somme, un vrai enseignant, «un initiateur qui indique le chemin en l’empruntant lui-même». Une sorte «d’héroïsme discret» pour paraphraser le philosophe Karl Jaspers.
Quant à Soro Alphonse, président de l’Alliance africaine pour le changement, il prône le respect des modèles et valeurs d’excellence incarnés en Konaté, «une personnalité d’exception».
Le Pr David Musa Soro, principal organisateur de cette table ronde hommage, révèle: «L’homme a été désigné, récemment, parmi les 4 meilleurs critiques d’art au monde, parmi les 100 personnalités qui font bouger l’Afrique et les 4 personnes de référence pour la bonne gouvernance (dans le domaine des arts et de la culture) en Côte d’Ivoire, et désigné, il y a moins de trois semaines, pour l’embellissement artistique de La Mecque et Djedda (Arabie saoudite)». Et de proclamer que «le Pr Yacouba Konaté doit être reconnu par les siens comme prophète de la connaissance et du savoir».
L’intéressé, pour sa part, n’aura que des mots de gratitude envers toute la nation. Dont l’Ascad. Son président, le Pr Barthélemy Kotchy, était présent à la cérémonie d’ouverture. Bien plus, prônant une esthétique africaine authentique et donc, un enseignement de la philosophie et de la culture africaine, à terme, Yacouba Konaté s’est voulu reconnaissant à ses «maîtres» de l’ombre: les défunts Hampâté Ba et Ahmadou Kourouma et Youssouf Tata Cissé. Une façon, pour lui, de «payer ses dettes internes à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique».
Remi Coulibaly
